34e dimanche du TO – Année B

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Ambon

Chers amis, ce dimanche est celui du Christ Roi, Roi de l’univers, c’est-à-dire roi de tout et de nous tous. La solennité du Christ-Roi et une joie immense pour tout le monde et, en particulier, pour tous ceux qui confessent le nom de Jésus. Cette noble fête, que dis-je, cette solennité fut proposée par sa sainteté le pape Pie XI. Après le concile Vatican II, elle est placée à la fin de l’année liturgique, pour orienter l’attente du peuple de Dieu vers la rencontre avec le Christ. Et cette solennité, de plus en plus, se célèbre en procession où Jésus est prisonnier de son amour dans l’ostensoir.

Les textes du jour font le portrait de Jésus comme le roi. Il s’est vêtu de magnificence. Je voudrais méditer sur la signification profonde de la royauté de Dieu. Ce point nous occupera tout au long de la méditation dominicale. Nous le voudrons en deux parties : Jésus, roi dans sa faiblesse et vivre en enfant du Roi de l’univers.

Jésus, roi dans sa faiblesse

C’est bien contradictoire de dire que Jésus est roi dans sa faiblesse. Tout roi est fort, assurément. Il est difficile de percevoir a priori la royauté de Jésus, même si on est un de ses disciples. Car aucune royauté ne peut se prévaloir comme telle si elle ne compte sur ses chars ni sur ses armées. Quel est donc ce roi sans gardes sans armées et sans puissance apparente, un roi faible qui se laisse traîner et insulter par ses ennemis ; un roi roi qu’on arrête sans aucune résistance, mieux qui refuse tout défense et ne se défend guère ; un roi qui se laisse moquer et crucifier comme un bandit de grand chemin. Cette faiblesse tangible pousse à ne pas reconnaître en Jésus le Roi des rois.

Et pourtant, c’est de lui que nous parle Daniel dans son livre lu pour ce jour. Daniel voit au cours de la nuit le roi des rois à l’apparence d’un fils d’homme. Il reçoit adoration gloire et royauté (Dn 7, 14). Comment comprendre alors que son trône royal soit la croix ? Comment comprendre que lui Jésus est roi des rois alors qu’il se montre faible ? Chers frères et sœurs, il est le roi des rois, Jésus notre sauveur. C’est dans sa faiblesse qu’il montre sa force ; en mourant, il montre sa faiblesse, mais, en réalité, il nous révèle sa puissance indéfectible, car par ses blessures, qui montrent sa faiblesse, il nous guérit, montrant ainsi sa toute-puissance en tant que roi. Par ses blessures, nous sommes guéris. N’est-ce pas là une force de Dieu qui qui guérit alors même qu’elle souffre pour nous ? Le Prophète nous présente le fils d’homme comme le roi divin, universel, céleste, celui devant qui tous les rois de la terre font fléchir leurs genoux.

Chers frères et sœurs, Jésus est roi. Il est le roi des rois. En servant l’homme, il s’abaisse et il s’humilie. Il vient à la rencontre de l’homme pour le rendre divin, et ainsi lui donner la plénitude de la vie. C’est le roi des rois qui seul peut rendre la plénitude de la vie. C’est le premier-né d’entre les morts. Par son sang, il nous délivre de nos péchés. Il est roi quand il apaise et réconcilie tout le cosmos et inaugure le royaume des fils de Dieu réconciliés. Il fait de nous un royaume et des prêtres pour son Dieu et son Père (Ap 1,6). Moi, je suis l’alpha et l’oméga, celui qui est, qui était et qui vient, le souverain de l’univers (Ap 1,8).

Mes frères et mes sœurs, dans l’évangile du jour, il est question de l’identité de Jésus, est-il roi ou non ? Pilate appela Jésus et lui demanda : « Es-tu le roi des Juifs ? » Pilate, après avoir entendu la réponse de Jésus, en vient à demander encore : « Alors tu es roi ? » Jésus le roi divin qui est venu sur la terre rendre témoignage à la vérité. Du coup, tous ses disciples sont tenus, à leur tour, de rendre justice à la vérité et de vivre dans ce monde comme des fils du roi.

Vivre comme un enfant du Roi

Chrétiens mes frères et chrétiennes mes sœurs, en ce jour solennel du Christ-Roi, tenons ferme de vivre comme des enfants de roi. Notre maître Jésus, Roi des rois, nous indique le chemin qui mène vers Dieu son Père. Ce chemin est celui semé d’embûches, d’épines et de nombreux pièges. Heureusement qu’il nous a montré comment s’y prendre pour rester sur ce chemin. Le Roi de l’Univers a pris sur lui toutes ces difficultés. Par sa mort et sa résurrection, il nous rassure que, nous aussi, nous vaincrons. Notre vie sur terre doit être exemplaire.

En fait, nous sommes conviés à agir comme le Christ. Lui, le roi des rois, est venu dans ce monde pour nous servir. Enfants du roi, nous aussi, nous devons, à notre tour, servir nos frères et être bien attentionné aux pauvres et aux malheureux. La vie des enfants du Roi de l’Univers apparaît comme l’imitation de la vie du Christ. Nous sommes à même d’imiter le Christ dans toute notre vie. Être humble, serviable, miséricordieux et charitable sont les vertus auxquelles nous allons nous accrocher pour témoigner de notre appartenance au Christ, Roi de l’Univers. Disons simplement que la vie du chrétien se jauge à l’aune de celle du Christ, le Roi des rois. Le chrétien s’immole et meurt pour la cause de Dieu. Sa vie est toute donnée aux autres.

Chers amis, Jésus est prisonnier de son amour dans le tabernacle. Sommes-nous aussi prisonniers de notre amour pour nos frères et sœurs ? Redoublons d’efforts pour nous maintenir dans la droite ligne des recommandations de notre Seigneur et roi Jésus-Christ. Sa royauté n’est pas de ce monde mais celui qui gère et domine le ciel et la terre, rien ne lui échappe. Jésus atteste que sa royauté n’est pas d’origine terrestre mais c’est une royauté céleste et divine. C’est la royauté par excellence, le modèle parfait de toute royauté. Chers amis, tout royauté vient de lui et de lui seul. Que les rois de la terre vivent en contemplant le roi des rois. Ainsi le monde irait de mieux en mieux. À Jésus seul, toute gloire, toute louange et toute adoration pour les siècles sans fin.

Seigneur, Roi de l’univers, tout par ta main fut créé. Donne-nous de vivre par toi et de nous laisser guider par toi. Maintiens-nous dans ta royauté pour l’honneur de ton nom.

AMEN

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Abbé Anicet Martinez Zohoun

Je suis abbé Anicet, prêtre de l'archidiocèse de Cotonou (Bénin), actuellement curé de la paroisse sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la sainte Face. Que Dieu soit notre unique motif d'action de grâce.