Apprenons sur la terre ce qui nous restera au Ciel

Bréviaire

Je te le demande, frère très aimé, vivre avec les Écritures, les méditer, ne rien connaître, ne rien chercher d’autre, ne crois-tu pas que c’est déjà, sur la terre, habiter le royaume céleste ? Pour moi, je n’ai pas la prétention ou la sottise de croire que je comprends tout, et que je peux cueillir sur terre les fruits d’un arbre dont les racines sont plantées dans le ciel ; mais j’avoue le désirer, j’ai la prétention de m’y efforcer ; je refuse d’être ton maître, mais je m’engage à être ton compagnon. À qui demande, on donne ; à qui frappe, on ouvre ; qui cherche, trouve. Apprenons donc sur terre ce dont la science nous restera dans le ciel.

Hâte-toi, je t’en prie. Ta barque est encore attachée au rivage ; coupe le câble, plutôt que de le dénouer. Qui va renoncer au monde ne saurait vendre avantageusement des biens qu’il a méprisés au point de les vendre. Tout ce que tu perdras de tes richesses, regarde le comme gagné. Au croyant le monde entier sert de fortune, mais l’incroyant souffre même d’une obole qui lui manque. Vivons comme des gens démunis de tout, mais possédant tout. Nourriture et vêtement, voilà les richesses des chrétiens.

Si tu as ton bien à ton entière disposition, vends-le ; sinon, rejette-le. On te prend ta tunique, il faut aussi abandonner le manteau. Voici ce que je veux dire : si tu retardes sans cesse, traînant un jour après l’autre, tu vends prudemment et pas tes chères propriétés, pendant ce temps le Christ n’a pas de quoi nourrir ses pauvres. On a tout donné à Dieu quand on s’est donné soi-même. Les apôtres n’ont abandonné qu’une barque et des filets ; la veuve met dans le tronc le trésor de deux oboles, mais qui valent plus que les richesses de Crésus.

Il méprise facilement tous les biens, celui qui songe toujours qu’il doit mourir.

Lettre de saint Jérôme
Ep. 53 ad s. Paulinium, 10-11 : CSEL 54, 463-465

Saint Jérôme de Stridon, né vers 347 à Stridon, à la frontière entre la Pannonie et la Dalmatie, et mort le 30 septembre 420 à Bethléem, est un moine, traducteur de la Bible, docteur de l’Église et l’un des quatre Pères de l’Église latine, avec Ambroise de Milan, Augustin d’Hippone et Grégoire Ier.

Oraison

Dieu qui as donné à saint Jérôme de goûter la sainte Écriture et d’en vivre intensément, fais que ton peuple soit davantage nourri de ta Parole et trouve en elle une source de vie.

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Frère Hervé

Je suis un religieux ermite, consacré dans cette forme de vie par mon évêque. Je réside en France et suis passionné par la recherche de la Vérité dans l’Écriture sainte, dans la philosophie et la théologie.