Commémoration des fidèles défunts

Ces cierge annoncent que le Christ est lumière pour les vivants et pour les morts
Christ est lumière dans les ténèbres

Au lendemain de la célébration festive et solennelle des chrétiens parvenus à la gloire du ciel, l’Église tourne immédiatement nos regards vers ceux qui sont morts et qui ne sont pas encore dans cette gloire. Le passage du 1er au 02 novembre n’est certainement pas sans signification pour notre foi chrétienne. Les textes de la liturgie de ce jour, variés du reste, nous éclairent sur cette certitude qu’est la mort. 

Ceux que nous avons médité nous permettent de comprendre trois réalités. D’abord, nous devons prier pour nos frères défunts. Ensuite, à la consommation du temps, la vie l’emportera sur la mort. Enfin, nous devons conduire en sorte qu’après notre mort, nous jouissions de la béatitude éternelle.

Nécessité de prier pour les morts

Le livre des martyrs d’Israël nous laisse un passage très éclairant sur le devoir du chrétien vis-à-vis des défunts. Il y a dans cet extrait un réalisme opérationnel qui jaillit de la foi en la résurrection des morts. Les morts qui meurent dans la foi, mais qui sont salis par le péché ont besoin de la prière des vivants pour bénéficier de la miséricorde divine. Le fait de se cotiser pour offrir le sacrifice montre la solidarité de tout un corps vis-à-vis de ses membres.

Certaines personnes comptent pour peu la prière pour les défunts. Le livre des Maccabées nous en révèle plutôt la nécessité. Il est heureux de voir les chrétiens se mobiliser en ce mois dédié pour la prière en faveur des défunts. Le sacrifice dont les défunts ont le plus besoin est celui du Christ. Aussi, sommes-nous invités à prier instamment pour nos défunts en ce mois et en tout temps et surtout à demander que des eucharisties soient célébrées pour leur purification des péchés qui pourraient les éloigner de la face de la terre.

La mort ne sera plus

La deuxième lecture est extraite du livre de l’Apocalypse. Nous savons que ce livre est adressé à des communautés qui vivent une grande persécution. La mort dicte sa loi contre les chrétiens. C’est dans un tel contexte de la terreur de la mort que le visionnaire de Patmos annonce le sort de la Jérusalem nouvelle, la fin de l’Église : ce sera le triomphe de la vie sur la mort, de la joie sur le deuil, des larmes de joie sur celles de désolation. La mort ne sera plus, car la vie sera pleinement en nous et au milieu de nous.

Il est important pour le chrétien de garder le regard fixé sur cet horizon. La mort n’est pas éternelle. À la fin des temps, il ne restera que la vie. Dans cette logique, nous pouvons mieux affronter les germes de la mort en nous. Pour ne pas céder aux forces de la mort, il faut accepter que la vie qu’est le Christ fasse son œuvre en nous. En clair, il importe d’accueillir le Christ et de laisser sa Parole nous transformer. Certes, la mort est terrifiante, mais quand on sait que ceux qui meurent en Dieu vivent éternellement pour lui, combien ne sera-t-il pas facile d’affronter les puissances de la mort qui sème la zizanie dans le monde ? Jésus nous indique un moyen, celui de la vigilance.

Heureux le serviteur vigilant

Le tout n’est pas d’être serviteur. Car il y en a qui d’infidèles, qui passent leur temps à tout autre chose. Il s’agit ici d’être un serviteur vigilant, qui ne se laisse pas emporter par le sommeil. Les somnifères ne manquent pas de nos jours. Ils ont pour nous le relativisme, l’indifférentisme, l’individualisme, le nihilisme. Il s’agit de tout le complexe servant à endormir la conscience humaine afin qu’elle passe ses obligations vis-à-vis de Dieu au dernier plan. C’est un grand désastre de voir les chrétiens qui passent leur temps à reporter au lendemain les obligations de leur identité chrétienne. Ils ont littéralement abdiqué.

La visite du Christ est totalement imprévisible pour chacun de nous : « Nul (en effet) ne sait ni le jour ni l’heure ». Il faut donc être vigilant. La vie chrétienne est une vie de vigilance, de discernement, de choix entre plusieurs autres possibles. Il s’agit de choisir ce qui est en correspondance avec sa foi. C’est dans ce choix de tous les instants, signe de notre état de veille, que nous nous préparons à une bonne mort, à une heureuse rencontre avec le Seigneur. En clair, notre vie sur la terre est le temps que Dieu nous accorde pour préparer notre rencontre avec lui. Notre bonheur final ou non dépend totalement de la qualité de notre veille, de nos choix.

Alors qu’hier, nous implorions l’intercession des saints et saintes de Dieu, aujourd’hui nous prions pour les défunts en implorant la miséricorde de Dieu pour eux. Que Dieu nous donne la grâce de passer notre séjour sur la terre pour vivre heureux avec lui, éternellement.
Amen.

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens

Cet article a 4 commentaires

  1. AHOVISSI Davy

    Puisse le Seigneur accepter dans sa demeure céleste les défunts de nos familles respectives et les avortés.

  2. KPOTON Sessi Ida

    Daigne le Christ nous aider à vivre ici bas une vie pieuse; que dans sa miséricorde qu’Il accorde le repos éternel aux âmes défuntes. Amen!

  3. Régina DIDAVI DAKIN

    Seigneur, pitié! Daigne recevoir dans ton Royaume de Lumière, les Âmes de nos Défunts. Sois-leur propice. Amen !

  4. Soglo Alexandre

    Amen amen

Les commentaires sont fermés.