Comment faire pour éviter la colère ?

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Bonjour Mathilde.
 
Tu es préoccupée par tes emportements et sur les difficultés à pardonner. Pendant ce temps de carême, tu te décides, à défaut de finir définitivement avec la colère, de limiter ton courroux et d’entreprendre une démarche de pardon. Je me réjouis de ce que tu aies pris cette décision salutaire. Cependant, bien que colère et pardon soient liés comme les deux faces d’une monnaie, je voudrais les éclater en deux et traiter aujourd’hui de la colère. Demain, je parlerai des démarches pour le pardon.
 
Nous savons bien que la colère est un défaut largement partagé qui, s’il n’est pas canalisé, peut avoir des conséquences regrettables non seulement sur notre propre équilibre mental et spirituel mais aussi sur celui des autres. Ce sentiment d’irritation sur ce qui nous blesse a besoin d’être géré au mieux. Les spécialistes ont leur proposition que je vais partager avec toi, mais la Parole de Dieu aussi nous indique des remèdes. Personnellement, je crois qu’il faut considérer les deux.

Des solutions de spécialistes

Les psychologues et ceux qui font l’accompagnement suggèrent que l’on analyse sa colère pour en comprendre les causes et les manifestations. Il faut donc se poser deux questions : pourquoi je me mets souvent en colère et comment se manifeste-t-elle ? C’est seulement après que l’on peut travailler à la remédiation. Autrement dit, qu’est-ce qui m’amène à l’irritation et quels en sont les signes avant-coureurs. Cette analyse suppose que l’on fasse un retour sur soi, dans le calme, pour revivre les moments importants qui m’amènent à me mettre en boule : peut-être un mot, un comportement, une accusation, une interprétation de geste, une moquerie, etc. Les connaître serait un grand pas vers la maîtrise de ce feu qui peut vous ronger.
 
Après le diagnostic, il faut éviter, tant que cela dépend de toi, les circonstances qui peuvent t’enflammer et déclencher la colère. Par exemple s’éloigner ou s’isoler, passer à autre chose, regarder une belle photo, respirer profondément, s’intimer l’ordre de ne pas réagir, de faire profil bas, quand bien même on a raison. Si c’est une colère qui persiste à cause d’une situation d’injustice que tu traverses, il faut simplement te faire écouter et te vider. Il ne suffira pas de serrer une boule anti-stress et anti-colère. Il faut se faire écouter par un homme de confiance, plein de discernement et capable de vous ramener du creux. Car un état de colère prolongé peut conduire à une dépression progressive.

Que nous enseigne la Parole de Dieu sur la gestion de la colère ?

Le livre des Proverbes dit qu’ « un coléreux provoque des querelles, un fou furieux multiplie les crimes » (Pr 29, 22). C’est si vrai que le Seigneur défend à ses disciples de ne pas se mettre en colère et met la colère sur le même pied d’égalité que le meurtre : « Celui qui se met en colère contre son frère a déjà commis un meurtre ». Il devient impérieux de ne pas se laisser dominer par sa colère.
 
Le premier remède proposé par la Parole de Dieu est la patience. C’est si vrai que Dieu se définit comme Dieu de la patience et lent à la colère. La patience fonctionne comme un puissant antidote contre la colère. Le livre des Proverbes dit : « L’homme qui a de la sagesse est lent à la colère » (Pr 19, 11). La patience fait partie des attributs de la Sagesse. Être patient signifie ne pas laisser libre cours à ses émotions.
 
Le deuxième remède, comme une conséquence du premier, c’est de ne pas rendre le mal pour le mal, la parole blessante pour la parole blessante. Cette attitude de la loi du talion (œil pour œil et dent pour dent) n’est pas propre à calmer les ardeurs. Il faut s’interdire de réagir mais d’agir positivement, ainsi que nous le conseille le Christ : « Bénissez ceux qui vous maudissent et faites du bien à ceux qui vous persécutent ». Il faut opposer l’amour à l’inimitié. À défaut de ne pouvoir le faire automatiquement, il faut simplement accepter de ne pas rendre le coup, de ne pas se venger.
 
Le troisième remède : c’est le pardon. Il consiste à ne pas ruminer les motifs de son courroux, de ne pas laisser la situation perdurer. Saint Paul dit qu’il ne faut pas que « le soleil se couche sur notre colère », une manière de nous inviter à la réconciliation et à la culture de la paix. Le pardon y trouve nécessairement une place de choix. J’y reviendrai demain.
 
Le dernier remède est la culture de la douceur : « Heureux les doux ». La douceur ne consiste pas à être douillet et naïf, mou et faible. Il signifie que l’on refuse d’entrer dans l’engrenage du mal et que l’on veut sauvegarder à tout prix la paix. Il faut une grande force d’âme pour rester imperturbable devant ce qui peut nous irriter. La colère est pour les faibles ce qu’est la douceur pour les forts.
 
Voilà Mathilde quelques conseils que je te prodigue pour la gestion de la colère. Si tu en tiens compte, ils pourront grandement t’aider. Le pardon peut aussi t’aider à calmer ta nervosité. J’en ferai la publication demain dans la Page Un prêtre vous répond. Merci et que l’Esprit du Seigneur t’assiste dans ton effort.
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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens

Cette publication a un commentaire

  1. Lydia HOUNSOU

    Vraiment merci beaucoup padré pour ces conseils qui vont beaucoup m’aider à m’améliorer car je suis aussi dans le cas. À un moment donné j’ai opté pour le silence pour ne pas tomber dans le péché.
    Merci merci merci à vous. Je tiendrai vraiment compte de vos conseils énumérés dans l’article.

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