Dieu ne prend pas garde aux très riches fortunes, mais aux très aimantes bonnes volontés. Les apôtres étaient-ils riches ? Ils n’ont quitté que des filets et une barque, afin de suivre le Seigneur. C’est quitter beaucoup que de laisser tout espoir terrestre, comme l’a fait cette veuve en versant au trésor ses deux piécettes. « Personne, dit le Seigneur, n’a donné plus qu’elle. » Beaucoup mettaient abondamment, car ils étaient riches, mais ils n’ont pas versé dans les dons faits à Dieu, c’est-à-dire au trésor du temple, plus que cette veuve.
Beaucoup de riches mettaient abondamment, et lui regardait, non pas parce qu’ils mettaient beaucoup; et cette femme vint avec ses deux piécettes. Qui daigna seulement la voir ? Il la vit, celui qui ne regarde pas la main remplie, mais le cœur. Le Seigneur remarque cette femme et la fait remarquer ; il dit en la montrant que personne n’a tant donné. Personne n’a autant donné que celle qui ne s’est rien réservé.
Si donc tu possèdes peu, tu donneras peu, et davantage si tu as plus. Vas-tu pourtant, quand tu donneras peu du peu que tu as, posséder moins ou moins recevoir, parce que tu as moins donné ? Si l’on regarde aux dons eux-mêmes, certains sont grands, d’autres petits, certains sont considérables, d’autres réduits. Mais si l’on regarde au cœur de celui qui offre, on trouvera parfois derrière un don considérable un cœur indigent, et derrière un don modeste, un cœur opulent.
Car tu vois bien, toi, la quantité de ce qui est donné, mais tu ne peux voir tout ce que s’est réservé celui qui donne beaucoup, lorsqu’il donne enfin quelque chose ! Tu ne vois pas tout ce qu’a pris à autrui celui qui en reverse une part aux pauvres, comme pour corrompre Dieu, son juge. Le prix du royaume, c’est la bonne volonté : elle l’achète en Pierre, elle l’achète en Zachée, elle l’achète en cette veuve, elle l’achète en cet homme qui offre son verre d’eau fraîche. Enfin, pour qui n’a rien d’autre, elle suffit à le payer.
(Sermo Lambot 1, 1: PLS 2, 745. 747)
Saint Augustin, né le 13 novembre 354 à Thagaste (l’actuelle Souk Ahras, Algérie) et mort le 28 août 430 à Hippone (l’actuelle Annaba, Algérie), est un philosophe et théologien chrétien romain. Avec Ambroise de Milan, Jérôme de Stridon et Grégoire le Grand, il est l’un des quatre Pères de l’Église occidentale et l’un des trente-six docteurs de l’Église.
Hymne
À toi Dieu, notre louange !
Nous t’acclamons, tu es Seigneur !
À toi Père éternel,
L’hymne de l’univers.
Devant toi se prosternent les archanges,
les anges et les esprits des cieux ;
ils te rendent grâce ;
ils adorent et ils chantent :
Saint, Saint, Saint, le Seigneur,
Dieu de l’univers ;
le ciel et la terre sont remplis de ta gloire.
C’est toi que les Apôtres glorifient,
toi que proclament les prophètes,
toi dont témoignent les martyrs ;
c’est toi que par le monde entier
l’Église annonce et reconnaît.
Dieu, nous t’adorons :
Père infiniment saint,
Fils éternel et bien-aimé,
Esprit de puissance et de paix.
Christ, le Fils du Dieu vivant,
le Seigneur de la gloire,
tu n’as pas craint de prendre chair
dans le corps d’une vierge
pour libérer l’humanité captive.
Par ta victoire sur la mort,
tu as ouvert à tout croyant
les portes du Royaume ;
tu règnes à la droite du Père ;
tu viendras pour le jugement.
Montre-toi le défenseur et l’ami
des hommes sauvés par ton sang :
prends-les avec tous les saints
dans ta joie et dans ta lumière.
Oraison
Dieu qui es bon et tout-puissant, éloigne de nous tout ce qui nous arrête, afin que sans aucune entrave, ni d’esprit ni de corps, nous soyons libres pour accomplir ta volonté.