L’Esprit Saint dans le temps de carême

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Une colombe en plein vol

On peut ne pas voir immédiatement la place et l’importance de l’Esprit-Saint pendant le temps de carême. C’est pourtant lui qui est à l’initiative du départ de Jésus au désert. Si nous imitons aujourd’hui le Seigneur dans sa traversée, il importe aussi de scruter le rôle de l’Esprit dans les quarante jours de conversion que nous avons à vivre.

Pourquoi l’Esprit pousse Jésus au désert ?

Avant de répondre à cette question, il nous faut situer l’épisode des quarante jours de Jésus au désert dans le contexte narratif des événements qui entourent le voyage de Jésus dans un lieu désertique. Le récit est encadré, en amont par le baptême de Jésus et, en aval par sa première proclamation à la conversion. Ce cadre peut devenir éclairant.

Aussitôt après son baptême, nous dit l’évangéliste Marc, l’Esprit pousse Jésus au désert. Luc et Matthieu disent à peu près la même chose : Jésus va au désert, conduit par l’Esprit. L’Esprit qui descend et repose sur lui à son baptême, se manifeste immédiatement comme celui qui conduit dans le désert, un lieu à la fois hostile, éprouvante mais aussi un lieu de communion plus profonde à Dieu.

Avant d’enclencher une mission aussi importante de combat contre les puissance d’aliénation de l’homme dans le péché, l’Esprit mène Jésus à une retraite dans le désert pour lui donner un avant-goût des multiples épreuves qui l’attendent dans son ministère mais aussi pour lui faire comprendre combien il sera nécessaire d’être à l’écoute de Dieu qui ne manquera pas d’être avec lui. Il aura à dire « non », plusieurs fois, à tout ce qui n’entre pas dans le projet de Dieu. Les pharisiens, ses disciples et même saint Pierre en feront les frais.

Il est donc utile de savoir que Jésus ne vas pas au désert tout seul. Il sera porté par lui, en tout temps. Sous l’assistance de l’Esprit Saint, il prend davantage conscience de son identité, de sa mission et de la nécessité d’une écoute attentive du Père pour faire sa volonté.

Le rôle de l’Esprit dans ce temps de grâce

Le temps du carême est pour nous chrétiens un temps où nous prenons le chemin du désert, à la manière de Jésus. C’est donc le temps où l’Esprit nous mène au désert. Nous ne vivons pas le temps de carême tout seul. L’Esprit devient notre guide dans ce désert. Il convient donc de ne pas avoir peur. Car la seule idée du carême (du désert) terrifie plus d’un. Si Jésus a tenu quarante jours dans la restriction, c’est grâce à l’Esprit. Nous aussi, nous pouvons tenir si nous nous laissons à l’Esprit.

Qu’est-ce que l’Esprit Saint veut nous révéler ? Il nous fait comprendre la qualité de notre relation avec la Sainte Trinité. Nous sommes des enfants de Dieu. Il arrive trop souvent d’oublier notre identité. Si l’Esprit du Seigneur a fait passer le peuple d’Israël au désert pendant quarante ans, c’est d’abord pour qu’il découvre à la fois son identité et celle de Dieu : Vous êtes mon peuple et moi je suis votre Dieu. Pour le chrétien, le temps de carême permet de mieux approfondir notre connaissance de ce que nous sommes et de ce que Dieu est pour nous : nous sommes ses fils et lui est notre Père.

Il nous fait aussi découvrir, à partir de la relation qui nous lie à Dieu (relation de fils-Père) la manière dont nous devons vivre. Le désert oblige à la confiance et à l’abandon, à l’écoute et à l’obéissance. Il faut avoir fait l’expérience du désert pour comprendre le sens de l’alliance que le Seigneur établit avec nous. L’Esprit nous dévoile la nature de notre responsabilité dans le monde : vivre en enfants de Dieu, devenir témoin de sa parole et de son amour dans le monde. Beaucoup de chrétien, après leur baptême, ne voient pas la différence entre leur vie antérieure et celle après le baptême. C’est justement parce que le désert a été évité. Ils n’ont jamais fait l’expérience du désert, de la retraite spirituelle. Du coup, ils n’ont pas fait cette expérience personnelle de rencontre avec Dieu.

Laissons-nous conduire par l’Esprit

J’ai emprunté ce titre à la lettre de saint Paul aux Galates (Ga 5, 16). Dans ce cinquième chapitre de la lettre aux Galates, saint Paul parle longuement de la liberté chrétienne, une liberté que réalise en nous l’Esprit Saint si nous nous laissons conduire par lui. Plus encore, il nous indique les signes de la liberté dans l’Esprit Saint. Celui qui est libre n’est pas soumis aux tendances égoïstes de la chair. On connaît, dit saint Paul, « les œuvres de la chair : libertinage, impureté, débauche, idolâtrie, magie, haine, discorde, jalousie, emportements, rivalités, dissensions, factions, envies, beuveries, ripailles et autres choses semblables » (Ga 5, 19-20).

Un verset après, le même apôtre nous montrera les fruits que produisent ceux qui se laissent conduire par l’Esprit : « amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, douceur, maîtrise de soi ».

Une bonne manière de vivre ce temps de grâce sera à la fois de faire un examen de conscience à partir des œuvres de la chair et de prendre de nouvelle résolutions à partir des fruits de l’Esprit. Chacun de nous, autant que nous sommes, a ses œuvres de la chair contre lesquelles il doit lutter, avec la force de l’Esprit. En même temps, nous avons reçu le Saint-Esprit à notre baptême pour être capables de produire des fruits dans cet Esprit.

Le seul chapitre de Galates 5 peut suffire pour nous aider à vivre un temps de carême fécond. Si nous acceptons d’aller au désert sous la conduite de l’Esprit, nous reviendrons complètement transformés et illuminés.

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens

Cet article a 2 commentaires

  1. Hortense Gninakpo

    Merci padre de toujours nous réveiller en nous le côté foi dormant et de nous édifier

  2. Koudokpode Justin

    Vraiment j’ai bien aimé ça.

    Je prie que le Saint Esprit me guide chaque un instant de ma vie.

    Merci beaucoup père pour l’éclaircissement.

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