On demande régulièrement quel est le rôle de l’huile dans l’Église catholique.
Trois huiles différentes sont utilisées par les prêtres dans l’Église catholique pour certaines célébrations ; en général, chaque fois que possible, on utilise de l’huile d’olive vierge :
- l’huile des catéchumènes (aussi plus rarement appelée huile d’exorcisme)
- l’huile des malades (ou des infirmes) qui sert à la célébration du sacrement des malades
Ces deux huiles ont été spécialement bénites par l’évêque durant la semaine sainte.
- Il a a aussi le saint chrême.
C’est une huile d’olive additionnée d’un parfum, le baume ou le nard. Le saint chrême est consacré par l’évêque lors de la même célébration de la messe chrismale, en même temps que les deux autres huiles. Cette huile sert pour l’onction du baptême, de la confirmation, de l’ordination ; elle sert aussi lors de la consécration d’une église (dédicace) et d’un autel.
Hormis ces huiles « saintes », l’huile bénite par un prêtre peut être employée comme sacramental.
Le fidèle catholique peut naturellement librement utiliser l’huile pour une lampe dans son oratoire domestique, pour faire sa cuisine, pour frire ou assaisonner… mais à ma connaissance il n’y a aucun emploi liturgique autre d’aucune autre huile sauf à tomber dans la superstition.
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Merci pour cet éclaircissement sur l’huile d’olive que l’on utilise dans l’église.
Mais est-ce que l’huile bénite, pour la dernière partie, peut provenir de n’importe quelle plante ?
Il est vrai qu’on veut éviter toute superstition dans l’Eglise, mais il faut penser aux nombreuses cultures où l’huile d’olive n’est pas la principale huile en usage. Prendre seulement l’huile d’olive comme la seule huile en usage dans l’Eglise, n’est-ce pas opter pour une imposition de cette huile d’olive dans des milieux où se plaît l’huile de palme ou l’huile rouge et non l’huile d’olive. Il faut donc penser à une <> pour l’intégration des éléments locaux comme l’huile de palme dans la liturgie chrétienne catholique, surtout pour toute l’Afrique.
Je vous remercie pour votre analyse. C’est vrai qu’il est possible de mener la réflexion sur une certaine adaptation. Cependant, il faut bien distinguer les domaines pour une oeuvre utilise. Une chose est le sacramental, une autre le sacramentel. Si la réflexion est permise dans le premier cas, en ce qui concerne le sacrement eucharistique, le vin de palme et le pain de manioc ne sont pas constitutifs des éléments basiques pour l’eucharistie. Il faut respecter a cet effet les éléments choisis par le Christ lui-même. Et jusqu’a présent, depuis 2000 ans, l’Eglise ne s’en plaint pas.
Il faut penser à une Inculturation liturgique pour l’usage des huiles dans l’Eglise.
L’inculturation est une œuvre de longue haleine. Je ne vois pas immédiatement la faisabilité d’une inculturation des huiles. Il faut connaître avec précision le sens de l’usage de l’huile non seulement dans le cultuel mais aussi dans le culturel, le social et son sens pour aujourd’hui dans un monde en pleine évolution. Ensuite identifier les signifiants, les rapprocher du donné évangélique, voir les lieu de purification et d’enrichissement, et penser au rite. C’est un chemin assez rocailleux en termes de recherche.