Eux qui prétendent que Jésus n’est qu’un pur homme engendré de Joseph demeurent dans l’esclavage de l’antique désobéissance et y meurent, n’ayant pas encore été mélangés au Verbe de Dieu le Père et n’ayant pas eu part à la liberté qui nous vient par le Fils, selon ce qu’il dit lui-même : si le Fils vous affranchit, vous serez vraiment libres. Méconnaissant, en effet, l’Emmanuel né de la Vierge, ils se privent de son don, qui est la vie éternelle ; n’ayant pas reçu le Verbe d’incorruptibilité, ils demeurent dans la chair mortelle ; ils sont les débiteurs de la mort, pour n’avoir pas accueilli l’antidote de vie.
C’est à eux que le Verbe dit, expliquant le don qu’il fait de sa grâce : J’ai dit : « Vous êtes tous des dieux et des fils du Très-Haut ; mais vous, comme des hommes, vous mourrez ». Il adresse ces paroles à ceux qui, refusant de recevoir le don de l’adoption filiale, méprisent cette naissance sans tache que fut l’incarnation du Verbe de Dieu, privent l’homme de son ascension vers Dieu et ne témoignent qu’ingratitude au Verbe de Dieu qui s’est incarné pour eux. Car telle est la raison pour laquelle le Verbe s’est fait homme, et le Fils de Dieu, Fils de l’homme : c’est pour que l’homme, en se mélangeant au Verbe et en recevant ainsi l’adoption filiale, devienne fils de Dieu.
Nous ne pouvions, en effet, avoir part à l’incorruptibilité et à l’immortalité que si nous étions unis à l’incorruptibilité et à l’immortalité. Mais comment aurions-nous pu être unis à l’incorruptibilité et à l’immortalité, si l’incorruptibilité et l’immortalité ne s’étaient préalablement faites cela même que nous sommes, afin que ce qui était corruptible fût absorbé par l’incorruptibilité, et ce qui était mortel par l’immortalité, afin que nous recevions l’adoption filiale ? C’est pourquoi qui racontera sa génération ? Car il est homme, et pourtant qui le connaîtra ? Seul le connaît celui à qui le Père qui est dans les cieux l’a révélé, lui faisant comprendre que le Fils de l’homme, qui n’est pas né de la volonté de la chair ni de la volonté de l’homme, est le Christ, le Fils du Dieu vivant.
Traité de saint Irénée contre les hérésies
Lib. 3, 19: SC 211, 370-376
Irénée de Lyon dont le nom signifie « homme de paix » est le deuxième évêque de Lyon entre 177 et 202, au deuxième siècle de l’Église. Disciple de saint Polycarpe de Smyrne, il est l’un des premiers Pères de l’Église et le premier Occidental à produire une œuvre théologique systématique. Il écrit d’importants livres contre la gnose et son système.
Hymne
À toi Dieu, notre louange !
Nous t’acclamons, tu es Seigneur !
À toi Père éternel,
L’hymne de l’univers.
Devant toi se prosternent les archanges,
les anges et les esprits des cieux ;
ils te rendent grâce ;
ils adorent et ils chantent :
Saint, Saint, Saint, le Seigneur,
Dieu de l’univers ;
le ciel et la terre sont remplis de ta gloire.
C’est toi que les Apôtres glorifient,
toi que proclament les prophètes,
toi dont témoignent les martyrs ;
c’est toi que par le monde entier
l’Église annonce et reconnaît.
Dieu, nous t’adorons :
Père infiniment saint,
Fils éternel et bien-aimé,
Esprit de puissance et de paix.
Christ, le Fils du Dieu vivant,
le Seigneur de la gloire,
tu n’as pas craint de prendre chair
dans le corps d’une vierge
pour libérer l’humanité captive.
Par ta victoire sur la mort,
tu as ouvert à tout croyant
les portes du Royaume ;
tu règnes à la droite du Père ;
tu viendras pour le jugement.
Montre-toi le défenseur et l’ami
des hommes sauvés par ton sang :
prends-les avec tous les saints
dans ta joie et dans ta lumière.
Oraison
Seigneur, tu as préparé à ton Fils une demeure digne de lui par la conception immaculée de la Vierge ; puisque tu l’as préservée de tout péché par une grâce venant déjà de la mort de ton Fils, accorde-nous, à l’intercession de cette Mère très pure, de parvenir jusqu’à toi, purifiés, nous aussi, de tout mal.
Merci beaucoup