Lundi 32e sem. TO – Impaire

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Ambon

« Seigneur, augmente en nous la foi »

Ce lundi matin, nous méditons un passage d’évangile qui nous situe devant notre responsabilité vis-à-vis du péché et du pécheur. Après que Jésus leur a délivré son enseignement, les Apôtres lui adressent une prière : « Seigneur, augmente en nous la foi ». Nous organisons notre méditions sur ces trois paliers.

Le scandale

Le péché que nous commettons nous éloigne de Dieu. Mais sa conséquence ne se limite pas seulement là. Le péché peut aussi entraîner dans la chute d’une autre personne. En ce moment-là, il prend le nom de « scandale ». Jésus avertit ses disciples, puisque c’est à eux qu’il s’adresse, sur la gravité du péché-scandale. Le Seigneur n’hésite pas à se servir des sentences les plus fortes. Rares sont les déclarations aussi terribles du Christ : « Malheureux celui par qui cela [le scandale] arrive ! Il vaut mieux qu’on lui attache au cou une meule en pierre et qu’on le précipite à la mer, plutôt qu’il ne soit une occasion de chute pour un seul des petits que voilà » (Lc 17, 2). Dans un autre contexte, celui de sa souffrance imminente, Jésus prononcera une phrase du genre au sujet de celui qui allait le livrer : « Le Fils de l’homme s’en va, comme il est écrit à son sujet ; mais malheureux celui par qui le Fils de l’homme est livré ! Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né, cet homme-là ! » (Mt 26, 24).

Notre responsabilité est plus lourde quand notre état peccamineux induit nos frères et sœurs dans le péché. La mort vaudra mieux pour la personne. Alors, quand nous péchons publiquement et quand nous défendons notre état de péché devant les plus faibles, en voyant que ce sont les autres qui ont tort et devraient changer, ne sommes-nous pas en plein dans le scandale ? Ne sommes-nous pas des candidats à la mort ?

Notre responsabilité vis-à-vis du pécheur

Autant il est scandaleux de pécher en sorte d’entraîner les autres, autant il est scandaleux de fermer son cœur au pardon que l’offenseur nous demande. Refuser de pardonner, c’est refuser conséquemment d’être pardonné. C’est assimilable au péché contre l’Esprit Saint. Et cette forme de péché aussi conduit à la mort, tout comme le scandale. Jésus se fait insistant : « Si sept fois par jour, il [ton frère] commet un péché contre toi, et que sept fois de suite il revienne à toi en disant : “Je me repens”, tu lui pardonneras » (Lc 17, 4). Le symbolisme du chiffre sept n’est pas anodin. C’est le chiffre de la perfection, qui signifie : « il faut pardonner sans compter, à perfection ». 

Le pardon n’est pas négociable pour le chrétien. Il doit pardonner toujours. Ici précisément, nous pouvons nous demander si nos résistances à pardonner les offenses de nos frères ne sont pas des pierres d’achoppement pour d’autres ? Ne semons-nous pas la mort en nous même quand nous refusons de pardonner ?

La foi

Les propos du Christ avaient de quoi remuer ses disciples, au plus profond d’eux-mêmes. Qui de nous ne va se frapper la poitrine devant un tel enseignement ? Que ce soit du côté du scandale comme du pardon à offrir, nous sommes tous interpelés. Les disciples, dans une telle situation désarmement total, ne savent que dire sinon de formuler une demande au Seigneur : « Seigneur, augmente en nous la foi ». En effet, il faut une bonne dose de foi pour entrer dans la vérité profonde des propos du Christ. Plus encore, il faut la foi pour ne pas devenir un scandale pour son frère. Il faut la foi pour pardonner à l’offenseur, surtout quand celui qui offense est un être cher.

Oui, au bout de cette méditation, nous demandons la foi. Que le Seigneur l’augmente en nous chaque jour. Cette augmentation ne sera appréciée que si nous sommes prompts à éviter le péché et empressés à pardonner nos frères.

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens