Où se trouve le jardin d’Éden ?

Jardin d'Éden
Jardin d'Éden

Même pour ceux qui ne sont pas chrétiens, les mots « Jardin d’Éden » sont devenus synonymes d’une sorte de paradis sur Terre ; le nom en araméen signifie « fructueux, bien arrosé » et le terme hébreu veut dire « plaisir ».
Mais que savons-nous vraiment de cet endroit où Dieu a créé le premier homme, Adam, et la première femme, Ève ?

Le Livre de la Genèse nous dit :

« Le Seigneur Dieu planta un jardin en Éden, à l’orient, et y plaça l’homme qu’il avait modelé. Le Seigneur Dieu fit pousser du sol toutes sortes d’arbres à l’aspect désirable et aux fruits savoureux ; il y avait aussi l’arbre de vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal. »

Les savants s’interrogent depuis longtemps sur le lieu où se trouverait aujourd’hui ce Jardin d’Éden. Malheureusement, nous avons bien peu d’indices le concernant. En effet, Adam et Eve ont été chassés du Jardin après avoir désobéi à Dieu et, pour autant que nous sachions, aucun homme n’a depuis remis les pieds dans ce Jardin en connaissance de cause.

Le même chapitre de la Genèse nous livre toutefois un indice sur l’emplacement du Jardin d’Éden :

« Un fleuve sortait d’Éden pour irriguer le jardin ; puis il se divisait en quatre bras : le premier s’appelle le Pishone, il contourne tout le pays de Havila où l’on trouve de l’or – et l’or de ce pays est bon – ainsi que de l’ambre jaune et de la cornaline ; le deuxième fleuve s’appelle le Guihone, il contourne tout le pays de Koush ; le troisième fleuve s’appelle le Tigre, il coule à l’est d’Assour ; le quatrième fleuve est l’Euphrate. »

À la lecture de ce texte, beaucoup ont suggéré que le Jardin d’Éden se situerait dans ce qui est aujourd’hui l’Irak, au nord du Golfe persique, là justement où le Tigre et l’Euphrate se rencontrent et se jettent dans la mer. D’autres chercheurs ont proposé l’Azerbaïdjan, les hauts plateaux arméniens… En fait, il est honnête de dire que l’endroit exact où se trouvait le Jardin d’Éden n’est connu de personne : c’était probablement quelque part en Asie, non loin du fleuve Euphrate. Mais où exactement ? Il est impossible de le savoir.

D’ailleurs, il est fort probable que personne ne soit jamais en mesure d’identifier cet emplacement avec précision. Tout d’abord, le déluge a dû remodeler la surface de la Terre en profondeur, effaçant tout ce qui existait. D’autre part, depuis l’époque où Dieu a créé la Terre et le Jardin, les paysage, les continents, l’emplacement des fleuves ont sans aucun doute subi de nombreuses modifications. Enfin, il n’y a pas eu dans le Jardin de maisons, de constructions, d’objets qui seraient restés comme vestiges et que les archéologues pourraient exploiter… ils n’y trouveraient sans doute aucun reste, aucun artefact, pouvant les aider à déterminer l’exactitude du lieu.

En fait, il ne nous reste seulement que les texte de l’Écriture Sainte pour nous guider vers un emplacement approximatif.

En tant que catholiques, pouvons-nous aller jusqu’à croire que le jardin d’Éden n’a pas existé sous la forme réelle d’un jardin tel que nous le comprenons aujourd’hui ?

L’enseignement de l’Église nous autorise à croire que tout dans la Bible ne nous est pas communiqué de manière littérale, tout en continuant à croire que Dieu est l’auteur ultime de la Bible et que tout ce qu’elle contient est vrai. Une erreur trop souvent commise est de vouloir que les récits bibliques soient des récits de type historique, des reportages journalistiques, relatant avec objectivité un déroulement précis et chronologique des faits. Or, tel n’est pas le propos de l’Écriture Sainte : elle contient une vérité absolue sur l’histoire du salut mais elle emploie parfois des récits imagés pour nous aider à mieux comprendre (comme Jésus le fera en instruisant ses disciples avec des paraboles).

Dans son encyclique Humanis Generis, le pape Pie XII explique bien cela à propos des premiers chapitres de la Genèse :

« Ces mêmes chapitres, dans le style simple et figuré, bien approprié à l’état des esprits d’un peuple peu cultivé, rapportent les vérités essentielles sur lesquelles repose la poursuite de notre salut éternel, ainsi qu’une description populaire de l’origine du genre humain et du peuple élu. Mais tout ce qui a été emprunté aux narrations populaires et accueilli dans les Saintes Lettres ne peut absolument pas être équiparé aux mythologies ou aux fables du même genre, qui procèdent bien plutôt de l’imagination dénuée de tout frein que de ce remarquable souci de vérité et de simplicité qui éclate dans les Saintes Lettres, même de l’Ancien Testament, à ce point que nos hagiographes doivent être proclamés nettement supérieurs aux écrivains profanes de l’antiquité. »

Ainsi, le jardin d’Éden, si son récit n’est pas littéral, représenterait certainement un monde qui avait une beauté et une harmonie qui ont été perdues par le péché de nos premiers parents.

On peut donc se demander quelle signification le Jardin d’Éden – comme lieu réel ou figuré –, a pour nous aujourd’hui ?

Nous savons, par la Genèse, que Dieu a d’abord créé la terre pour qu’elle soit un lieu de surabondance ; c’est un lieu où la vie a prospéré, où celle n’a pas été entachée par le péché, par la mort ni même les catastrophes naturelles. Pourtant, nous savons aussi que le premier péché d’Adam et Ève a changé tout cela. Depuis qu’ils ont été chassés du Jardin, nous en subissons les conséquences : nous vivons toujours sur cette Terre pleine de la beauté même de Dieu mais malheureusement aussi affectée par le péché, la mort, les catastrophes naturelles, les guerres, la famine, les épidémies… et, il faut bien le reconnaître aussi, par de mauvais choix des hommes pouvant aller jusqu’à refuser Dieu.

Cependant, l’histoire n’est pas terminée. Parce que le Christ, le nouvel Adam, nous a sauvés de nos péchés, il nous a ouvert en grand les portes du Paradis, le Ciel. Et peut-être que la seule façon de découvrir où se trouvait réellement le jardin d’Éden est de nous rendre un jour dans ce jardin paradisiaque et d’y demeurer pour l’éternité. Telle est notre vocation.

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Frère Hervé

Je suis un religieux ermite, consacré dans cette forme de vie par mon évêque. Je réside en France et suis passionné par la recherche de la Vérité dans l’Écriture sainte, dans la philosophie et la théologie.

Cette publication a un commentaire

  1. Ignace

    Merci beaucoup pour cette nourriture de l’âme et de l’esprit. Que Dieu vous bénisse !

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