Quarante jours de carême : quel sens ?

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Désert aride

Dès le mercredi des cendres, les chrétiens entrent dans le temps de grâce de carême. Pendant quarante jours, ils s’appliqueront à la prière, à la pénitence et au partage. Pourquoi quarante jours ?

Une mise au point

Dans cette mise au point, nous voulons répondre à deux questions. La première consiste à comprendre comment est déterminé, le premier jour de carême, c’est-à-dire le mercredi des cendres et la seconde veut nous montrer comment se comptent les quarante jours de carême.

Vous l’aurez constaté, le mercredi de Cendres n’est pas à une date fixe. Il se situe ordinairement entre le 04 février au plus tôt et le 11 mars au plus tard. La raison est que le dimanche de Pâques n’a pas, lui aussi, une date fixe. Il se situe entre le 22 mars au plus tôt et le 25 avril au plus tard. Ensuite, il faut comprendre que pour les chrétiens, depuis la naissance de l’Église, le dimanche est considéré comme un jour de fête en sorte que ce jour n’est pas comptabilisé parmi les jours de jeûne. Il est interdit de jeûner le dimanche. Ces deux raisons entrent en ligne de compte dans la détermination du mercredi des cendres.

Pour retrouver le mercredi des Cendres, il suffit de prendre le dimanche de Pâques en soustrayant 46 jours. Le résultat de la soustraction tombera un mercredi : c’est le mercredi des cendres. Ou, pour faire simple, il suffit d’ôter les six dimanches précédant le dimanche de Pâques. Le mercredi avant le premier des six dimanches est le mercredi des Cendres.

Au fond, un observateur avisé verra que le temps de carême dure quarante-six jours et pourtant, nous disons quarante jours de carême. La raison est que les dimanches ne comptent pas dans le temps de carême. Or dans les 46 jours de carême, nous avons 6 dimanches. En les soustrayant, nous retrouvons les quarante jours, qui commencent le mercredi des Cendres.

La symbolique du chiffre 40

Le chiffre 40 n’est pas retenu au hasard pour le carême des chrétiens. C’est parce que notre Seigneur a fait 40 jours au désert, sans manger ni boire, dans la prière et la solitude, que les chrétiens, pour se préparer à Pâques, prennent une quarantaine de jours pour se préparer.

Le chiffre 40 parcourt les saintes Écritures. Il évoque à la fois les quarante jours de déluge, les quarante ans de Moïse en Égypte, ses quarante jours sur le mont Sinaï, les quarante ans des Juifs dans le désert, l’avertissement de Jonas à Ninive (Encore 40 jours et Ninive sera détruite), le jeûne du prophète Elie sur le mont Horeb. Jésus est apparu à ses disciples pendant 40 jours, etc. On ne pourra pas finir de les citer.

Dans la Bible, le chiffre 40 est le symbole d’une période entière, d’une génération. Quarante est la durée accordée pour passer d’un événement marquant à un autre, d’une génération à une autre. Le chiffre 40, dans la Bible, est un chiffre plein qui nous fait passer d’une étape significative à une autre.

Pour nous chrétiens, dans l’immédiateté, le chiffre 40 signifie le temps de jeûne, de partage et de pénitence, qui, à sa fin, débouchera sur une autre quarantaine : la joie de résurrection du Christ. Les 40 jours de carême nous préparent donc à une autre événement plus grandiose, qui est pratiquement à l’opposé des 40 jours de carême : nous passons de la peine à joie pascale. Il s’agit donc d’un véritable changement.

La vie de l’homme, une marche vers pâques

Ce temps de carême est orienté vers la fête liturgique de Pâques. Mais c’est toute la vie de l’homme qui est orientée vers la Pâques éternelle avec le Seigneur. Le chrétien est appelé à partager les mérites de la passion, de la mort et de la résurrection du Christ dans son royaume.

Dans une telle logique, le symbole des 40 jours de carême excède le temps qui lui est imparti. Les 40 jours rappellent que chaque génération doit faire effort pour restreindre le mal dans sa vie et s’apprêter du mieux qu’il peut à la rencontre du Seigneur.

Sans exagérer, notre vie est un temps de « carême » pour que nous puissions nous efforcer d’entrer par la porte étroite. Il s’agit donc de ne pas limiter la lutte contre le péché à ces 40 jours mais de passer toute l’existence que Dieu lui accorde à fuir le péché et à obéir aux commandements divins.

Le temps de carême apparaît donc comme un rappel périodique de ce que devrait être notre vie entière : une vie faite d’amour pour Dieu et le prochain, qui se décline dans la prière, le partage et la pénitence.

Fructueux carême et que, par nos efforts de sanctification, le Seigneur nous maintienne dans sa grâce et nous associe un jour à la résurrection de son Fils.

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens