Que faire pour ne pas perdre la confiance en Dieu ?

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« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Ps 22) Ce cri d’appel de Jésus-Christ me trouble. Dieu semble donner raison aux bourreaux. Père, le silence de Dieu en face de la souffrance des innocents me déconcerte souvent. Que faire pour ne pas perdre ma confiance en Lui ?
 
Mon frère, tu poses, ce dimanche des Rameaux, une question préoccupante. Je comprends et partage tout à la fois ton trouble et ton désarroi face au silence de Dieu. Il semble laisser les adversaires malmener ceux qui comptent sur Lui. Je me réjouis surtout de ce que tu veuilles savoir l’attitude à adopter pour ne pas perdre confiance en Lui. Je voudrais t’en suggérer trois.

Première attitude : le silence intérieur

La présentation de la passion du Christ par saint Marc nous révèle un Jésus plus que jamais silencieux. Il l’est tant et si bien que Pilate s’en étonne et lui dit : « Tu ne dis rien ? ». Cette posture de Jésus nous invite à faire preuve de silence intérieur à l’heure de la souffrance. Bien souvent, nos interprétations et nos murmures intérieurs peuvent nous conduire à offenser Dieu, car nul ne sait les motifs pour lesquels Dieu a permis que nous passions par des épreuves. Se taire intérieurement, c’est se refuser toute accusation de Dieu et ne pas aussi permettre que les parents et les amis tiennent des propos qui pourraient offenser Dieu (Cf. Histoire de Job). Dans la souffrance, le silence est plus éloquent que la parole la plus avisée.

Deuxième attitude : la patience jusqu’au bout

La patience est la vertu de qui ne doute pas de Dieu. Au risque de vous étonner, le psaume 21 (22) qui commence par la plainte « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné » est un psaume qui confesse la présence de Dieu aux côtés du persécuté. Il faut avoir le courage de lire les deux dernières parties de ce chant pour comprendre qu’il s’agit plus d’un chant de victoire que de désespoir, qui fait passer de la mort à la vie. Seul le souffrant patient et persévérant est capable de le chanter. La leçon qui se dégage est que seul celui qui est patient est capable de confesser la victoire de Dieu dans sa vie. Quand l’innocent est broyé par la souffrance, il faut lui recommander l’endurance dans l’épreuve, à l’image de Jésus. La patience conduit toujours à la proclamation de la merveille de Dieu.

Troisième attitude : garder l’espérance

La dernière attitude que je conseille est la préservation de l’espérance. Ne dit-on pas souvent que l’homme peut tout perdre, sauf la flamme de l’espérance. Celle-ci est la fenêtre que nous ouvrons à l’inattendu de Dieu accueilli dans la foi en espérant contre toute possibilité d’espérance rationnelle. C’est l’attitude du Christ, car il sait que son Père ne l’abandonnera pas. Cette espérance n’est pas vide ; elle se nourrit de prière et surtout de la méditation des psaumes. Jésus nous en donne l’exemple quand, au fort de la souffrance, il prie avec les psaumes. C’est par ce biais que l’espérance sème en nous les germes de la résurrection. Quand on est choqué devant le silence divin du vendredi saint, il faut goûter dans le silence et le repos du samedi saint l’espérance du tombeau vide et silencieux. Le silence de Dieu devient parole de victoire.

Mon frère, perçu dans la chair, nul ne peut rester impassible devant la souffrance de l’innocent. Le silence de Dieu est incompris. Le silence, la patience et l’espérance dans la prière peuvent nous aider à maintenir notre confiance en Dieu.

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens