Relation pâque juive et Pâques chrétienne

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Jésus crucifié

Deux mots semblables désignent deux fêtes fondamentales pour les Juifs et les chrétiens. Il s’agit de la « pâque » et de la « Pâques  ». Que désignent-ils ? Quelles sont leurs particularités ? Qu’ont-ils de commun ? Cet article a le privilège de nous éclairer sur le sujet.

La pâque juive et la Pâques chrétienne ont part liées, car le christianisme tire ses racines du judaïsme. Jésus-Christ, les premiers apôtres et les premiers disciples étaient de Juifs qui célébraient la pâque. La fête de pâques, la plus importante fête chrétienne, est indélébilement marquée par sa source hébraïque. Nul n’ignore en effet que toute la foi juive est une préfiguration de la foi chrétienne. Cependant, il convient de ressortir les points communs et les particularités de chaque fête. C’est la meilleure manière de mieux les comprendre.

Les particularités entre les deux fêtes

Les deux fêtes célèbrent des évènements différents. La fête juive commémore l’exode, la sortie de l’Égypte. Il s’agit du passage de l’esclavage à la liberté, symbolisé notamment par la traversée de la mer rouge. Chaque fois qu’un Juif célèbre la pâque, il fait référence à cette traversée de la « mer rouge  ». C’est un événement fondamental et fondateur du peuple. Le peuple reconnaît son Dieu et découvre son identité de peuple. Ce passage du pays de l’idolâtrie, le pays de la servitude, à la terre de liberté où on adore l’unique vrai Dieu est le point de départ de l’existence du peuple juif. C’est la fête de la rédemption, la fête du Seigneur rédempteur et sauveur et la fête de l’identité juive.

Les chrétiens, en ce qui les concerne, ne font nullement référence à la traversée de la mer rouge, ni même à l’histoire du peuple juif. S’ils écoutent les lectures relatant la pâque juive, c’est pour découvrir que celle-ci est la préfiguration de la Pâques chrétienne. En effet, la fête de Pâques chez les chrétiens commémore la résurrection du Christ mais aussi sa passion et sa mort. Les chrétiens fêtent donc le mystère pascal du Christ qui se trouvent en trois volets : le dernier repas du Christ et son agonie à Gethsémani, sa mort et son ensevelissement, sa résurrection et son ascension dans le ciel. En célébrant solennellement cet évènement, les chrétiens célèbrent fondamentalement leur libération, non pas de l’Égypte, mais du péché et la mort et leur participation au mystère de résurrection du Christ.

Les deux fêtes font donc allusion à des évènements très différents. Cependant, elles ont des points communs à relever.

Les points communs entre les deux fêtes

La première convergence est le fait que les deux fêtes ont la même étymologie, c’est quasiment le même nom, juste avec deux orthographes, l’un se terminant avec un « s ». Le mot tire son origine de l’hébreu « Pesaḥ  » signifiant passage (relatif soit au passage de l’ange de la mort lors de la dixième plaie soit au passage de la mer rouge à pied sec).

La deuxième convergence est que les deux fêtes adviennent pratiquement à la même période, mars-avril. Il peut certes y avoir des recoupements entre la paque juive qui dure une semaine et la semaine sainte. En effet, pour les chrétiens, le dernier jour de la semaine sainte est samedi et la Pâques est toujours célébrée le dimanche. En revanche, les Juifs commencent la pâque le 15 nissan (14 nissan soir) sans tenir compte des contraintes sur un jour particulier.

La troisième est convergence est que la Pâques chrétienne trouve son origine dans la pâque juive. La pâque juive est la pâque « originelle  » d’un point de vue chronologique. Elle fut instaurée par Dieu dans la loi mosaïque des siècles avant la naissance du Christ (Exode 12,1-14). Le Christ fut crucifié pendant la pâque juive (Mathieu 26,1-2 ; Luc 22,1-3).

Cependant, le lien entre la pâque juive et la Pâques chrétienne est encore plus profond. La pâque juive est une préfiguration de la Pâques chrétienne.

Le passage des Hébreux du pays de l’esclavage à la liberté, est une préfiguration du passage du pouvoir des ténèbres au royaume de lumière du Christ (Éphésiens 1,11-12), de la mort à la vie avec le Christ (Éphésiens 2,1-4, Colossiens 2,13).

La libération de l’esclavage des hébreux est une préfiguration d’une libération finale des chrétiens accomplie par le Christ, libération de l’esclavage du péché pour la justice de Dieu et la liberté des enfants de Dieu (Romains 6,20 ; 8-21)

L’agneau pascal était immolé puis mangé par la famille. Lors de la première pâque, le sang de cet agneau était placé sur le fronton des portes pour protéger de la mort. Cet agneau était la préfiguration du Christ, l’agneau de Dieu, dont le sang rachète et purifie du péché (Jean 1,19 ; 1 Pierre 1,18-19 ; 1 Jean 1,17), sauvant ainsi de la mort éternelle. L’agneau pascal fut lui-même appelé pâque ou offrande pascal (korban pesah). Le Christ s’est lui-même offert pendant la pâque, devenant notre Pâques (1 Corinthiens 5,7). Comme l’agneau pascal, le Christ se fait aussi nourriture (Mathieu 26,26-27) pour les chrétiens, la famille de Dieu, qui à chaque eucharistie commémore sa mort et sa résurrection, la Pâques véritable.

Il faut donc retenir que la relation entre la pâque juive et la Pâques chrétienne est profonde. S’il est vrai que les deux font référence à des événements différents, il convient de reconnaître que l’une et l’autre sont intimement liées : la pâque juive étant la préfiguration en toute chose de la Pâques chrétienne. Cette dernière, à son tour, est l’accomplissement de ce à quoi tendait la pâque juive. L’une et l’autre ne sont pas interchangeables.

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Jordy Théodore Wa Ngondo-Maria

Je suis un laïc engagé dans le « ministère des jeunes et évangélisation », actuellement membre du Renouveau charismatique de la communauté francophone de l’archidiocèse de Cape Town. Apologiste amateur, passionné des Saintes écritures, de la philosophie et de la théologie catholique, je m’engage à fond dans la protection des bébés (lutte contre l'avortement) au sein de l'université de Cape Town.

Cet article a 3 commentaires

  1. Kuegah-Toyo A. Pascal

    Félicitations pour un si noble ministère. Puisse le Tout-puissant vous fortifier et fructifier votre ministère à tous égards pour la gloire de son nom

  2. HOUINATO Charlemagne

    Merci beaucoup pour l’éclairage.
    Que le bon Dieu vous bénisse.

  3. KINHOUN Constant

    Merci beaucoup
    Je suis très content et en mesure de répondre à cette question à ceux qui font encore la confusion

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