« Si quelqu’un aime le monde, l’amour de Dieu n’est pas en lui » 1 Jn 2, 15

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Ambon

N’aimez pas le monde, ni ce qui est dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui. Tout ce qu’il y a dans le monde – la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, l’arrogance de la richesse –, tout cela ne vient pas du Père, mais du monde.

Nous continuons la méditation de la première lettre de saint Jean. Après nous avoir aidé à identifier quelques critères de discernement, le dernier apôtre à mourir selon la tradition, nous révèle les raisons de sa lettre et, dans un deuxième mouvement, fait une exhortation au croyant en ce qui concerne son rapport avec le monde. Nous allons nous intéresser à cette deuxième partie dont la synthèse est : « Si quelqu’un aime le monde, l’amour de Dieu n’est pas en lui ». (1Jn 2, 15).

On est bien en droit d’être surpris à la lecture de cette déclaration. Dieu n’a-t-il pas créé le monde et n’a-t-il pas voulu que l’homme y reste et le transforme ? Comment encore avoir de la répulsion pour le monde ? Comment à la fois s’investir dans le monde et ne pas l’aimer ? Voilà quelques questions spontanées à la lecture de cette phrase. Pour y voir un peu plus clair, il faut s’interroger sur le sens du mot « monde » sous la plume de saint Jean.

Qu’est-ce que le monde ?

Pour saint Jean, le monde a un sens particulier. Le monde ne signifie pas d’abord la création. S’il est bien vrai que tout l’univers créé porte le nom de « monde » dans le dictionnaire, il faut savoir que, du point de vue spirituel, sous l’angle de saint Jean, le monde équivaut à tout ce qui est opposé à Dieu et à son amour véritable.

Le monde est donc successivement la marque de la chair, ainsi que saint Paul le décrit dans la lettre aux Galates, quand il invite à vivre non selon la chair mais selon l’Esprit. Le monde est donc l’équivalent des tendances de la chair qui sont propres à éloigner de Dieu et de son commandement. Saint Jean parle d’ailleurs des « convoitises de la chair ».

Le monde rappelle les ténèbres et le péché. Vivre dans le péché, c’est vivre dans le monde. Saint Jean, dans sa lettre met l’accent sur certains péchés qui sont la marque de l’amour du monde : la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, l’arrogance de la richesse. Ce sont des produits du monde et non de Dieu.

Le monde, pour finir, c’est ce qui est « Mauvais », en tant qu’il est le fruit de l’esprit mauvais. Le monde, sous cette acception, est l’ennemi de Dieu. Le « Mauvais », c’est le diable, celui qui sème dans le cœur de l’homme, l’ivraie, le mauvais grain, les convoitises et surtout la prétention de ne pas avoir besoin de Dieu.

Peut-on aimer à la fois Dieu et le monde ?

On ne peut pas aimer à la fois Dieu et le monde. Saint Jean ne passe pas par quatre chemins pour nous le dire. Celui qui aime le monde, tel que nous venons de le décrire, n’a pas l’amour de Dieu en lui. Les deux sont inconciliables, comme le dit Jésus dans les évangiles : « Nul ne peut servir à en même temps deux maîtres. Il aimera l’un et détestera l’autre. Vous ne pouvez pas servir Dieu et l’argent ».

L’amour que nous devons avoir pour Dieu est exclusif. C’est un amour total et sans partage. Une petite parcelle d’amour pour le monde nous conduira, insidieusement, à nous détourner de Dieu. On ne peut pas aimer à la fois la vie de péché et la vie en Dieu. Les deux sont diamétralement opposés.

On peut le dire, saint Jean nous donne encore une clé de lecture de notre vie chrétienne. Si le péché est enraciné en moi, je dois me poser des questions sur la qualité de mon amour pour Dieu.

Le signe que nous aimons Dieu est donc dans la fuite résolue et quotidienne du péché. Pour caricaturer, lorsque j’enlève de la vie un seul péché, lorsque je le domine définitivement, j’augmente l’amour de Dieu en moi. De la même manière, quand je m’applique chaque jour un peu plus à obéir aux commandements de Dieu, je manifeste mon amour pour Dieu.

L’amour de Dieu nous aide à mieux vivre dans le monde. L’amour du monde nous pousse loin de Dieu et nous plonge dans les ténèbres. À nous de faire le choix. Celui de l’amour de Dieu est le meilleur.

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens

Cette publication a un commentaire

  1. Pentecôte TCHEDJI

    Infiniment merci pour les explications. Que Dieu fortifie votre ministère

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