Cinq choses à savoir sur l’enfer !

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Un homme plongé dans la solitude de l'enfer

On dit beaucoup sur l’enfer au point de s’embrouiller finalement. voici un exposé sur l’enfer, à partir des Saintes Écritures et de l’enseignement de l’Église. Si vous vous voulez avoir une idée nette sur ce sujet, cet article est pour vous.

Selon le Catéchisme de l’Église catholique (CEC), ce qu’on désigne par le mot « enfer », « c’est cet état d’auto-exclusion définitive de la communion avec Dieu et avec les bienheureux » (CEC, n°1033). Certaines personnes ne peuvent pas imaginer que l’enfer puisse exister si notre Dieu est vraiment un dieu d’amour, un dieu miséricordieux. Pourtant, l’enfer est la résultante de l’expression définitive de la justice de Dieu et de la vocation particulière de l’homme à la liberté.

L’éternité, fruit de la liberté

Dans son infinie sagesse, Dieu a daigné créer l’homme en le dotant d’une âme libre, rationnelle, spirituelle et immortelle. De plus, l’homme a reçu le don incroyable d’être libre, d’accepter ou de rejeter Dieu et le plan de Dieu pour lui.

La raison ultime de cette liberté est l’amour :

« Le péché mortel est une possibilité radicale de la liberté humaine comme l'amour lui-même. Il entraîne la perte de la charité et la privation de la grâce sanctifiante, c'est-à-dire de l'état de grâce. S'il n'est pas racheté par le repentir et le pardon de Dieu, il cause l'exclusion du Royaume du Christ et la mort éternelle de l'enfer, notre liberté ayant le pouvoir de faire des choix pour toujours, sans retour. »

L’homme dispose de toute sa vie sur terre pour prendre cette décision irrévocable dont parle le Catéchisme. Ainsi, cette vie est le moment du choix ; non seulement c’est le « moment » pour choisir, mais c’est le seul « moment » pour faire ce choix. Après notre mort, il sera trop tard.

Ainsi, notre « éternité » est scellée au moment de notre mort !

Soyons conscients que tous nos choix présents ont une incidence directe pour l’éternité non seulement sur nous-mêmes, mais aussi sur les autres !

Considérons ces deux textes :

« Si je dis au méchant : “Tu vas mourir”, et que tu ne l’avertis pas, si tu ne lui dis pas d’abandonner sa conduite mauvaise afin qu’il vive, lui, le méchant, mourra de son péché, mais à toi, je demanderai compte de son sang. Au contraire, si tu avertis le méchant, et qu’il ne se détourne pas de sa méchanceté et de sa conduite mauvaise, lui mourra de son péché, mais toi, tu auras sauvé ta vie. ».

Ézéchiel semble indiquer que si nous négligeons de témoigner auprès de celui que Dieu place sur notre route, il se pourrait qu’il perde toute chance d’être évangélisé ! C’est donc un appel et une responsabilité incroyablement pressants que nous avons tous en tant que baptisés confirmés.

« Veille sur toi-même et sur ton enseignement. Maintiens-toi dans ces dispositions. En agissant ainsi, tu obtiendras le salut, et pour toi-même et pour ceux qui t’écoutent. »

Il se peut très bien que si nous négligeons de témoigner auprès de quelqu’un, il aura quand même d’autres occasions de recevoir la Bonne Nouvelle ; mais Ezéchiel et Paul nous rappellent une autre raison pour laquelle nous devons témoigner auprès de nos frères : nous sauvons aussi nos propres âmes. « Éduquer l’ignorant » et « réprimander le pécheur » sont des œuvres spirituelles de miséricorde par lesquelles nous serons jugés le Dernier Jour. La liberté de l’homme a comme fruit la vie éternelle… ou la mort éternelle.

L’enfer éternel est annoncé par la Bible

L’Écriture est très claire.

« Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle » Mt 25, 46

Saint Jean décrit l’enfer, un « étang de feu » où règne une torture éternelle :

« Et le diable qui les égarait fut jeté dans l’étang de feu et de soufre, où sont aussi la Bête et le faux prophète ; ils y seront torturés jour et nuit pour les siècles des siècles… Puis la Mort et le séjour des morts furent précipités dans l’étang de feu – l’étang de feu, c’est la seconde mort. Et si quelqu’un ne se trouvait pas inscrit dans le livre de la vie, il était précipité dans l’étang de feu. ».

Puis il dresse la liste de ceux à qui ce sort sera réservé :

« Quant aux lâches, perfides, êtres abominables, meurtriers, débauchés, sorciers, idolâtres et tous les menteurs, la part qui leur revient, c’est l’étang embrasé de feu et de soufre, qui est la seconde mort. »

Jésus enseigne que tout comme le ciel représente la vie éternelle, l’enfer représente le châtiment éternel :

« Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : “Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits, dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges… Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. »

« Le Fils de l’homme enverra ses anges, et ils enlèveront de son Royaume toutes les causes de chute et ceux qui font le mal ; ils les jetteront dans la fournaise : là, il y aura des pleurs et des grincements de dents… Ainsi en sera-t-il à la fin du monde : les anges sortiront pour séparer les méchants du milieu des justes et les jetteront dans la fournaise : là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. »

Plusieurs termes bibliques désignent l’enfer

Plusieurs mots traduisent l’« enfer » (hébreu : shéol, grec : Hadès, Tartare et Géhenne) ; ils ont différentes significations dans les différents livres de la Bible. La géhenne est toujours utilisée pour désigner ce que nous appelons « l’enfer » éternel, comme nous le voyons, par exemple, dans Marc 9,43 : « Et si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la. Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains, là où le feu ne s’éteint pas. » Le mot Géhenne est utilisé douze fois dans le Nouveau Testament ; onze des douze emplois viennent du Seigneur et se réfèrent sans équivoque à l’enfer (cf. Mt. 5, 22 ; 5, 29-30 ; 10:28 ; 18:9 ; 23,15 ; Mc 9,43-47 ; Luc 12,5, etc.). Jacques 3,6 est le seul autre endroit où nous trouvons Géhenne utilisé ; il fait clairement référence au « feu de la Géhenne » concernant le danger d’une langue indisciplinée. Le Shéol (hébreu) ou Hadès (grec) représente généralement « le lieu des morts » dans l’Ancien Testament. Les justes et les injustes y vont. Dans la pensée hébraïque ancienne, ce « lieu des morts » était divisé en deux sections : un lieu de souffrance et un lieu de détention pour les justes. Nous retrouvons cette idée dans l’enseignement de Jésus dans Lc 16:19-31, où Jésus parle d’un riche méchant et d’un pauvre mendiant nommé Lazare. À leur mort, l’homme méchant, qui avait « tout dans la vie », se rend au lieu de tourment, Hadès, qui est la chose la plus proche d’un équivalent grec du shéol hébreu, tandis que le pauvre Lazare va au paradis. Ils sont tous les deux dans le même « lieu des morts », mais séparés par un « grand gouffre » comme l’indique le verset 26. Le lieu des justes est appelé « le sein d’Abraham », tandis que le lieu de tourment est appelé « Hadès ».

Or le pauvre mourut, et les anges l’emportèrent auprès d’Abraham. Le riche mourut aussi, et on l’enterra. Au séjour des morts [Hadès], il était en proie à la torture ; levant les yeux, il vit Abraham de loin et Lazare tout près de lui.

Nous trouvons aussi dans le Nouveau Testament de multiples expressions remarquablement claires pour désigner l’enfer. Nous avons déjà vu « l’étang de feu » (Ap 19,20 ; 20:10) et la « fournaise de feu » (Matthieu 13:42).

Le texte le plus réaliste à propos de l’éternité de l’enfer se trouve dans Apocalypse 14, 9b-11. Le passage n’utilise aucun des termes mentionnés ci-dessus ; au contraire, il décrit l’enfer en des termes qui parlent d’eux-mêmes :

« Si quelqu’un se prosterne devant la Bête et son image, s’il en reçoit la marque sur le front ou sur la main, lui aussi boira du vin de la fureur de Dieu, versé sans mélange dans la coupe de sa colère ; il sera torturé par le feu et le soufre devant les anges saints et devant l’Agneau. Et la fumée de ces tortures monte pour les siècles des siècles. Ils n’ont de repos ni le jour ni la nuit, ceux qui se prosternent devant la Bête et son image, et quiconque reçoit la marque de son nom. »

Enfin, un autre terme utilisé dans les Écritures pour désigner « l’enfer »  : le Tartare. Car Dieu n’a pas épargné les anges qui avaient péché, mais il les a livrés, enchaînés, aux ténèbres infernales (grec : tartarosas), où ils sont gardés pour le jugement. (2 P 2, 4)

Les « flammes » de l’enfer ne sont toutefois pas littérales

La joie du ciel et les douleurs de l’enfer sont indescriptibles à partir de nos sens terrestres. On ne peut pas décrire l’enfer de manière adéquate en utilisant le langage humain ; ainsi, les « flammes de feu » sont simplement les choses les plus douloureuses que nous puissions imaginer sur cette terre. Cette expression est utilisée pour tenter, dans une certaine mesure, de décrire cette souffrance indescriptible.

Les « flammes de feu » de l’enfer ne sont donc pas littérales notamment parce que les âmes en enfer sont actuellement privées de corps et ne peuvent donc brûler au sens littéral.

Alors, si ce ne sont pas des flammes, quelle est la nature des « douleurs de l’enfer » ?

Le Catéchisme répond succinctement à cette question :

Ces deux peines [le Catéchisme parle ici à la fois du purgatoire et de l’enfer] ne doivent pas être conçues comme une espèce de vengeance, infligée par Dieu de l’extérieur, mais bien comme découlant de la nature même du péché. (CEC, n°1472)

Le Catéchisme insiste donc sur le fait que l’enfer est avant tout une séparation éternelle d’avec Dieu ; cet « état d’auto-exclusion définitive de la communion avec Dieu et avec les bienheureux » (CEC 1033) dont nous avons déjà parlé. L’enfer, c’est donc le vide absolu et l’isolement au-delà de tout ce que nous pouvons imaginer. Les douleurs y sont tout à fait réelles ; elles consistent à la fois en la douleur de la perte et en la douleur du sens, c’est-à-dire qu’elles impliquent le corps après la résurrection des morts.

Qu’est-ce que le péché mortel sinon le rejet de l’amour de Dieu et du prochain ? C’est l’égoïsme ultime. En fin de compte, les damnés obtiendront simplement ce qu’ils voulaient : eux-mêmes pour l’éternité en compagnie du diable, seuls au milieu de autres damnés mais sans pouvoir communiquer avec personne !

L'enfer est un « état d’être » avant d’être un « lieu »

L’enfer est avant tout un état d’être, mais dans la mesure où les âmes y auront des corps après la résurrection des morts, elles évolueront aussi dans un lieu. Donc, dans ce sens, nous pouvons dire que l’enfer est aussi un « lieu ». En fait, on pourrait dire la même chose du ciel. Mais le ciel et l’enfer ne sont pas des « lieux » dans le sens où les gens pourraient « partir » et « revenir ». Dans la mesure où ce sont des états d’être, le « ciel » et « l’enfer » sont présents partout où se trouvent les saints et les damnés.

Les justes au ciel pourront-ils se réjouir quand ils savent que des êtres chers sont en enfer pour toute l’éternité ?

En d’autres termes, comment les anges et les saints pourraient-ils se réjouir au ciel, par exemple, dans Apocalypse 21, sachant que les damnés souffrent terriblement, comme nous le voyons dans Apocalypse 20 ? Ou encore plus, comme nous le voyons dans Apocalypse 14,11, les damnés « seront tourmentés de feu et de soufre en présence des saints anges et en présence de l’agneau ».

Pour comprendre cela, il faut recourir à une analogie. Imaginez que nous sommes dans une salle d’audience et qu’un homme que nous savons coupable de meurtre s’apprête à entendre le verdict. Or, le président de la Cour annonce : « L’accusé est déclaré non coupable des faits qui lui sont reprochés ».

Notre réaction immédiate serait très probablement de dire : « C’est une injustice car nous savons que cet homme est coupable ! »

D’un autre côté, si ce même magistrat disait : « Vous êtes déclaré coupable des faits qui vous sont reprochés », nous trouverons sans doute que c’est justice. Il ne s’agit pas de se réjouir de la peine qui attend cet homme ; il ne s’agit pas de tomber dans la vengeance. Mais nous pouvons et même nous devons nous réjouir que justice soit faite.

Au Jour du Jugement, tous sauront que chaque personne aura été jugée comme il se doit, avec la plus grande justice. Nous pourrons voir cela en quelque sorte avec « les yeux de Dieu ». Les bienheureux pourront se réjouir de la justice et de la miséricorde de Dieu. En fait, seul le ciel révélera pleinement la réalité que la justice et la miséricorde sont en réalité absolument une dans notre Dieu infiniment juste et infiniment miséricordieux.

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Frère Hervé

Je suis un religieux ermite, consacré dans cette forme de vie par mon évêque. Je réside en France et suis passionné par la recherche de la Vérité dans l’Écriture sainte, dans la philosophie et la théologie.

Cet article a 6 commentaires

  1. Mahoussi

    Très édifiant. Merci à vous. Puisse nous marcher sur le chemin de la vie en suivant notre Seigneur Jésus Christ afin que l’enfer nous soit éviter.

  2. DOUTE david

    La Bible nous dit que Dieu est: miséricordieux, amour et compassion pour ses enfants et il est dit quelque part dans la Bible que même si nos pêchés sont noirs comme la cramoissure, il nous pardonnera. La question que je m’en vais poser est celle-ci: est-il incapable de ramener tous ces enfants qu’il aime tant sur le chémin de la vie eternelle, s’ils etaient en perdiction (enfer)? Un chrétien servant Dieu jour et nuit, même s’il a pêché, il peut le laissé aller en enfer? Si oui pourquoi?

    Que Dieu me délivre du feu de l’enfer. Amen !

    1. Abbé Jean Oussou-Kicho

      On a tôt fait d’oublier que la Bible dit aussi que Dieu est dieu de justice. Le piège aujourd’hui est d’insister sur la miséricorde au point d’effacer la justice en Dieu.

      Jésus est pourtant clair : bien qu’il aime si tant les hommes a se sacrifier pour eux, il exercera un jugement où les uns seront bénis éternellement et les autres damnés éternellement.

      Il faut tenir les deux bouts. Chacun rendra compte de la gestion de sa liberté. Le problème n’est pas de servir Dieu a l’Eglise. Le problème est celui-ci : est ce que j’ai fui, de toute ma force et avec la grâce divine, le péché ? Est ce que j’en avais horreur ? Si je suis tolérant envers le péché en pensant que même écarlate le Seigneur l’effacera, c’est une erreur. Il n’effacera que le péché, vermillon et écarlate, de celui qui se repend et se convertit.

      Autrement,on est dans le péché contre l’Esprit Saint qui consiste a dire que même sans effort pour lutter contre le péché, Dieu nous sauvera.

      Cette pensée est contre le Dieu juste.

  3. Hervé TODEGO

    Vraiment il faut qu’on se méfie puisse qu’un jour le jugement sera fait avec juste..
    Puisse le seigneur Jésus vous fortifie davantage dans vos recherches.
    On a besoin de ces enseignements riches

  4. Gustavo TOKPASSI

    Que dire ,si ce n’est qu’exceptionnel.
    Dieu vous fortifie

  5. Felix

    Merci Frère.

    Vous me faites peur.

Les commentaires sont fermés.