Qu’est-ce qu’une indulgence ?

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Comprendre les indulgences n’est pas chose aisée. Nous avons entrepris de lever un coin de voile sur ce sujet. Nous répondons donc à une série de questions dans cet article : Comment définir une indulgence ? Pourquoi les indulgences ? Comment bénéficier des indulgences ? Que faire pour gagner une indulgence ? Qui peut gagner une indulgence ?

L’Église, offre aux chrétiens, dans certaines conditions particulières, la remise des peines méritées par les péchés. Il s’agit là des indulgences. Comment le catéchisme de l’Église catholique la définit-elle ? Que faut-il faire pour gagner une indulgence ? Combien y a-t-il de sortes d’indulgences ? Quels sont les moyens que l’Église offre pour que soit remise la peine temporelle due au péché ?

Comment définir une indulgence ?

L’indulgence est liée au sacrement de la rémission des péchés. Du latin « indulgere  », elle est la rémission totale ou partielle, devant Dieu, de la peine temporelle due au péché. Voici ce qu’en disent le Catéchisme de l’Église catholique et le Code du droit canonique catholique

L’indulgence est la rémission devant Dieu de la peine temporelle due pour les péchés, dont la faute est déjà effacée, rémission que le fidèle bien disposé obtient à certaines conditions déterminées, par l’action de l’Église, laquelle, en tant que dispensatrice de la Rédemption, distribue et applique par son autorité, le trésor des satisfactions du Christ et des saints.

Voici ce qu’en dit le Code du droit canonique catholique : « L’indulgence est partielle ou plénière, selon qu’elle libère partiellement ou totalement de la peine temporelle due pour les péchés.   » ( CIC, 993)

Dis simplement, l’indulgence est un instrument de miséricorde que l’Église possède pour délier des conséquences de nos péchés. Le Christ dit à cet effet : « Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel.   » Mt 18,18. À propos des indulgences, le pape François précisera que c’est « l’expérience de la sainteté de l’Église qui donne à tous de prendre part au bénéfice de la rédemption du Christ.   » On peut se demander la finalité pour laquelle l’Église offre ces indulgences ?

Pourquoi les indulgences ?

Selon le « Manuel des indulgences  », le but de l’autorité ecclésiastique pour la distribution des indulgences « est non seulement celui d’aider les fidèles à expier les peines dues au péché, mais aussi celui de les inciter à faire des actes de piété, de pénitence et de charité, spécialement ceux qui font grandir la foi et favorisent le bien commun.   ». Pour cela, l’Église distingue deux catégories d’indulgences : Les indulgences partielles et plénières.

Une indulgence partielle est la rémission d’une partie de la peine temporelle tandis que l’indulgence plénière est la rémission complète de la peine temporelle due au péché. Ce dernier est une rémission complète, au point où, un chrétien égrenant ses dernières heures sur terre, aussitôt après avoir gagné complètement une indulgence plénière, irait tout droit au ciel.

Comment bénéficier des indulgences ?

L’indulgence plénière peut être obtenue une fois par jour. L’indulgence partielle au contraire peut être gagnée plusieurs fois par jour, à l’exception d’une indication explicite du contraire. Pour gagner l’indulgence plénière, il faut non seulement exclure toute affection à tout péché même véniel, mais aussi accomplir l’œuvre requise par l’indulgence et remplir trois conditions : la confession sacramentelle, la communion eucharistique et la prière aux intentions du pape. Cependant, les fidèles ont la liberté de réciter toute autre prière suivant leur propre piété et dévotion.

Si les conditions indiquées dans le cas de l’indulgence plénière (confession, prière pour le pape, communion, non-attachement au péché) ne sont pas pleinement remplies, l’indulgence est exclusivement partielle. Il faut aussi souligner qu’il n’y a pas d’obligation de se confesser et de communier le même jour. On peut le faire les jours qui le précèdent ou qui suivent.

Que faire pour gagner une indulgence ?

Nous listons quelques-unes.


– Adoration du Très Saint-Sacrement pendant au moins une demi-heure ;
– Récitation du rosaire marial ;
– Participation au Chemin de Croix ;
– Lecture de la Sainte Écriture pendant au moins une demi-heure ;
– Participation à une messe solennelle d’une première communion ou de prémices d’un prêtre, ou pour un jubilé sacerdotal de vingt-cinq, cinquante ou soixante ans ;
– Renouvellement des promesses baptismales pendant une veillée pascale ;
– Vénération de la Croix pendant la cérémonie solennelle du vendredi Saint ;
– Bénédiction du Pape reçue même en écoutant à la radio ou à la télévision.

Il y a plusieurs autres immenses occasions que l’Église nous donne pour refaire notre âme paralysée par le péché. Pour ce qui est de l’indulgence partielle, elle peut s’obtenir par la récitation des prières de l’Église, telles que :

– Ange de Dieu (Angélus Domini)
– Ame du Christ, sanctifie-moi (récitée après la communion)
– Profession de Foi (Credo)
– Litanies (de la Bienheureuse Vierge Marie, de Saint Joseph, des saints, du très saint Nom de Jésus, du Sacré-Cœur de Jésus, du Précieux Sang de Jésus)
– Magnificat, Salut Reine (Salve Regina)
– Psaume 50
– Prière pour les vocations sacerdotales et religieuses, l’unité des chrétiens
– Signe de la Croix (bien fait avec piété)
– Tantum ergo (adorons le Sacrement)
– Te Deum (hymne de remerciement) ; cette indulgence est plénière si on le récite publiquement le dernier jour de l’année.
– Viens Esprit Saint (Veni Creator), l’indulgence devient plénière dans ce cas, si on récite publiquement cette prière le dernier jour de l’année et pendant la solennité de la Pentecôte.

Qui peut gagner une indulgence ?

Ce n’est pas une équation difficile à résoudre, tout chrétien peut bénéficier d’une indulgence, à la seule condition qu’il soit en état de grâce et respecte scrupuleusement les prescriptions y afférentes. On peut obtenir des indulgences pour soi-même ; de la même manière, on peut les obtenir en faveur des âmes du purgatoire pour leur soulagement et délivrance. C’est du moins ce qu’enseigne le Catéchisme de l’Église catholique : « Par les indulgences, les fidèles peuvent obtenir pour eux-mêmes et aussi pour les âmes du purgatoire, la rémission des peines temporelles dues aux péchés  » CEC, 1498.

En revanche, si on peut obtenir des indulgences pour soi et pour les âmes du purgatoire, on ne peut l’obtenir pour les personnes vivantes. Un chrétien ne peut gagner une indulgence pour un autre chrétien vivant.

Il faut retenir que les indulgences participent d’une disposition de l’Église qui est l’instrument du salut de Dieu dans le monde. En vertu du pouvoir des clés, l’Église peut lier et délier. Elle met en place les indulgences pour permettre, aux fidèles chrétiens baptisés, de bénéficier des grâces du salut. En conséquence, les indulgences ne remplacent pas le sacrement de la réconciliation. Elles la supposent. Elles ne sont pas une licence pour une vie de péchés. Au contraires, les indulgences exigent la répulsion totale pour le péché et la volonté de mener une vie de grâce sous le regard de Dieu.
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