L’homme s’attachera à sa femme

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L’attachement à son conjoint (homme ou femme) est bien le deuxième principe, ainsi que la Parole de Dieu nous le fait comprendre : « L’homme s’attachera à sa femme ». Là-dessus, on se demande bien les raisons, la manière et les moments de ce principe. Vous découvrirez la réponse à ses questions dans les lignes qui suivent.

« L’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme et ils deviendront qu’une seule chair   ». Nous avons exploré ce que peut signifier le « quitter son père et sa mère   ». Nous verrons dans cette deuxième partie la signification profonde de l’attachement à sa femme. Sous ce rapport, le verbe « quitter   » peut être valablement remplacé par le verbe « se détacher   ». Il faut donc se détacher pour mieux s’attacher. Dans ce sens, le «  quitter   » a pour finalité immédiate de « rester avec   ». Il faut quitter une forme de relation pour mieux rester dans une autre relation avec sa femme.

Pourquoi s’attacher

La raison primordiale est donnée dans Gn 2, 23  : « L’homme s’écria   ». Ce « cri   » provient d’une satisfaction de bonheur et de plénitude à la suite d’un long moment de manque. L’homme s’attache à sa femme parce que cette dernière porte à son faîte son désir d’accomplissement. Les conjoints sont complémentaires en tant qu’aide assortie l’un pour l’autre. La présence de la femme est donc une raison de l’émerveillement de l’homme, et vice versa.

Par ailleurs, ce premier cri est libérateur d’une parole. Depuis que Dieu a créé Adam, on ne l’a pas vu dire un seul mot. Il a fallu qu’advienne la femme pour que l’homme trouve l’usage de la parole. La conclusion se laisse tirer d’elle-même : la femme est la condition de possibilité de la parole de l’homme, de sorte que l’homme ne devient être-parlant qu’en présence de la femme.

Enfin, le contenu de la parole d’Adam nous fournit la dernière raison pour laquelle l’homme doit s’attacher à sa femme  : « Pour le coup, c’est l’os de mes os et la chair de ma chair   ». Adam reconnaît en Êve son vis-à-vis, son alter ego. Il peut désormais sortir de sa solitude pour la création d’une nouvelle communauté avec une personne en tout, sauf dans le genre, semblable à lui.

Avec quoi s’attacher  ?

Les paroles d’Adam nous fournissent les éléments principaux sur lesquels l’homme doit s’attacher à sa femme. L’attachement doit prendre en compte l’estime positive qu’on doit avoir pour sa femme, comme une merveille incomparable. Ce qui implique un choix préférentiel. Adam ne pouvait espérer mieux. L’homme est appelé à poser sur sa femme un regard positif, et réciproquement. L’un et l’autre doivent travailler pour que ce regard soit toujours neuf et positif. C’est la raison qui motive la femme à ne pas se négliger dans son être et dans son paraître. Elle doit avoir une toilette soigneuse.

C’est le motif qui fait que l’homme peut acheter des bijoux pour son épouse, pour que ce regard ne change pas. Saint Paul dit de Jésus, Époux de l’Église, qu’il fait tout pour qu’elle soit resplendissante, sans tache ni ride. C’est toujours pour sauvegarder ce regard que la femme s’occupe autant de l’état de santé spirituelle, psychologique, affective et physique de son mari. Il s’agit d’un regard réciproque de renouvellement.

L’une des plus graves erreurs que les hommes/femmes commettent souvent, c’est de penser amener leurs conjoints à s’améliorer par le dénigrement et la dépréciation. Il y a une manière qualitative de corriger que nous devons développer de plus en plus  : c’est d’insister plus sur les qualités que sur les défauts, sur le bien plutôt que sur le mal. Les problèmes prennent plus souvent d’ampleur dans nos familles et entre conjoints du fait de la négativité du regard que l’on pose sur son conjoint. En cela, Adam nous donne une leçon capitale  : les couples se porteront mieux si l’un et l’autre des conjoints reçoivent d’un regard toujours renouvelé et émerveillé son semblable.

La deuxième leçon que cette parole de Dieu nous donne est l’importance de la circulation de la parole dans le couple. Les couples qui ne prennent pas le temps de communiquer sont plus enclins à l’incompréhension et à la division. L’époux et l’épouse doivent prendre en l’honneur la qualité de leur communication. Elle va de la banalité de la parole (compliment et rire) au partage de sujets fondamentaux pour la famille (éducation, et amélioration de la vie commune). Un homme qui ne complimente jamais sa femme doit revoir la qualité de sa communication. Une femme qui ne félicite jamais son mari doit autant revoir le contenu de sa communication. Aussi banal que cela puisse paraître, les compliments jouent un rôle fondamental d’amortisseur de chocs dans la vie du couple. Il faut donc à tout prix découvrir leur fonction dans la gestion de la relation époux/épouse.

À ce sujet, celui avec qui le mari doit communiquer le plus est sa femme et réciproquement. Il est un danger de voir que les conjoints s’ignorent et ne trouvent leur épanouissement que lorsqu’ils sont en communication avec des amis du dehors. Les réseaux sociaux ne sont pas souvent pour arranger cet aspect des choses, bien que l’on ait la possibilité réelle de s’en servir pour rester en contact avec son conjoint.

Le devoir de s’assoir est une exigence vitale pour le couple. C’est en ce moment que les deux dialoguent sur les sujets d’importance pour la vie à deux  : les incompréhensions, les frustrations, les réflexions, les perspectives, tout est mis à nu pour que chacun comprenne l’autre. Ce devoir de s’assoir, que l’on peut organiser une fois par semaine, a sauvé plusieurs couples de l’enveniment né de l’incompréhension de réactions et de comportements de l’un ou de l’autre.

Le regard positif et la communication me semblent donc les deux piliers par lesquels les époux peuvent s’attacher plus fermement l’un à l’autre.

Quand s’attacher  ?

Il ne faut pas aller par quatre chemins pour répondre à une telle question. L’attachement des conjoints l’un à l’autre est de toute la vie. Beaucoup de personnes, bien souvent, sont très attachées à leur futur époux/épouse au moment de l’amitié et du copinage. Mais une fois que la vie commune commence véritablement, on commence par prendre ses distances. L’attachement déborde le sentiment passager du coup de foudre, elle dépasse les moments de gaité. L’attachement véritable est un exercice de toute la vie qui se justifie dans la conviction que l’on se fait de la difficile possibilité de son absence dans sa vie. Cet attachement varie selon les périodes du mariage et les événements qui surviennent.

Il faut s’attacher à son conjoint dans les moments difficiles de sa vie. Les conditions d’avènement d’Eve dans la vie d’Adam nous éclairent à suffisance. Après une journée de labeur, Adam ne trouvait aucun être qui lui corresponde. La solitude et le découragement pourraient ne plus être loin. En lui, se trouve un vide, C’est alors que Dieu lui amène Êve. Nous connaissons désormais la suite de l’histoire. Il faut que les conjoints s’attachent l’un à l’autre pour que le sentiment d’être seul ne commence à germer dans leur cœur. Car ce sentiment de vide et de solitude est parfois la source nocive de la recherche de personnes extérieures qui pourraient combler ce vide.

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens