Le mariage : un grand mystère

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Saint Paul, dans le cadre de la vie commune entre époux, affirme que les chrétiens qui désirent se marier doivent comprendre que l’alliance matrimoniale qu’ils concluent est le signe d’une alliance plus profonde, qui est leur modèle : l’union mystique entre le Christ et l’Église. Se marier chrétiennement, c’est accepter de devenir un sacrement. Les conséquences pour le couple chrétien vous étonneront.

À travers ce thème, nous voulons montrer ce qui fait la démarcation entre le mariage entre deux catholiques et les autres formes de mariage célébrée à l’Église et montrer pareillement la beauté de ce mariage et le mode de vie qu’il suppose. Beaucoup de chrétiens en effet se demandent en quoi le mariage chrétien est indispensable pour l’accomplissement du projet de vivre ensemble. En effet, certains couples chrétiens ne perçoivent pas leur différence fondamentale avec les autres couples.

Cette étape veut donc leur fournir des éléments de compréhension et espérer qu’après franchissement de ce pas, les mariés pourront mieux vivre leur vocation de couple chrétien. Ceux, qui s’apprêtent à cette vocation, verront mieux la spécificité et la beauté du mariage entre deux catholiques. Ils pourront ainsi mieux se préparer. J’ose croire qu’après lecture, une petite lumière désilera nos regards et nous fera oublier nos confusions.

Pour y parvenir, nous verrons la définition du mariage pour le couple catholique avant de décrire un peu le type de mariage sur lequel doivent se modéliser les époux. Dans un dernier paragraphe, je traiterai des effets et des conséquences du sacrement de mariage pour le couple chrétien. Tout ce parcours est en réponse à un seul besoin  : l’épanouissement de vie dans le couple en général et chrétien en particulier.

Pour le chrétien, qu’est-ce que le mariage  ?

Le mariage est l’alliance matrimoniale qui lie un homme et une femme, qui disent librement et volontairement « oui   » l’un à l’autre, pour constituer un couple. Cette définition peut s’appliquer à tous les mariages dans toutes les cultures. Un chrétien qui définirait le mariage de cette manière ne lui a pas encore donné sa touche chrétienne.

Cette dernière consiste à préciser que cette alliance doit quitter sa dimension naturelle et sociale pour être présentée à Dieu. Le mariage religieux est donc, pour le chrétien, un aspect de la définition du mariage, car Dieu est aussi protagoniste du mariage entre les époux. Se marier devant Dieu, c’est le reconnaître comme la source de l’amour existant entre les conjoints et recourir à sa bénédiction. Mais là encore, si tous les chrétiens, dans leur grande majorité, peuvent s’en arrêter là, le catholique averti, sait que cette définition du mariage ignore une réalité qui transforme du tout au tout l’alliance entre les époux.

Le véritable mariage, qui a un caractère sacramentel, est le mariage entre deux catholiques baptisés, un homme et une femme. Toutes les autres formes de mariage célébré à l’Église, ne sont pas sacramentelles si ce n’est celui entre deux baptisés. De ce point de vue, un mariage entre un chrétien et un évangélique n’est pas sacramentel, encore moins entre un catholique et non catholique. Cette précision est d’importance capitale pour que l’on fasse la distinction entre le mariage religieux et le mariage sacramentel. Si un catholique veut vraiment recevoir le sacrement de mariage, il lui faut chercher son conjoint parmi les catholiques.

Pourquoi insister sur la dimension sacramentelle du mariage  ?

En vérité, le mariage entre deux baptisés renvoie à une autre réalité dont il est le symbole  : l’union entre le Christ et l’Église. C’est la raison qui explique sa sacramentalité. En effet le sacrement est le signe visible d’une réalité sacrée par nature invisible. Le mariage entre deux catholiques est donc dépendant d’une autre union qu’elle rend visible  : l’union entre le Christ et l’Église.

En clair, les catholiques se marient pour rendre visible, à travers leur vie, la manière dont le Christ et l’Église vivent leur alliance en tant qu’époux et épouse. Ainsi perçue, le mode de vie entre le Christ et l’Église devient, pour le mari et la femme, le modèle à imiter à travers leur vie commune. On voit donc qu’il y a une différence fondamentale et essentielle entre le mariage naturel, voire religieux et le mariage sacramentel. Alors que les deux premiers n’ont pas une relation ou une vocation à refléter l’union entre le Christ et l’Église, le mariage sacramentel tient sa vérité du Christ et de l’Église. Cette relation change complètement le mode de vie des époux catholiques.

Les implications du mariage sacramentel dans la vie du couple.

Le couple chrétien n’a pas à puiser son modèle de vie dans les sagesses humaines existantes. Les meilleurs pédagogues du mariage et de la vie en couple n’appartenaient pas grand-chose à un couple chrétien s’ils occultent son lien symbolique avec le Christ et l’Église. De bout en bout, depuis la Genèse jusqu’à l’Apocalypse, il est question du mariage, de la famille, de ses difficultés, de ses joies, des perspectives, etc. Toute la spiritualité du couple chrétien se trouve dans la Bible. Son concentré dans la lettre de Saint Paul aux Ephésiens, spécifiquement là où il traite du mariage comme sacrement (Eph 5, 23-32). L’union et l’amour des époux chrétiens doivent être l’expression de cette union et de cet amour subsistant entre le Christ et l’Église. Dans le couple chrétien, le mari symbolise le Christ et la femme l’Église.

Tout couple chrétien, qui veut répondre à sa vocation dans l’Église, doit mettre ce texte au centre de sa vie. Il est le fondement de tout comportement entre l’homme et la femme, en sorte que chacun doit jauger sa manière d’aimer son conjoint à l’aune de ce texte fondamental. Le texte est clair suffisamment dans la présentation générale du rapport entre le Christ et l’Église. De la même manière que l’Église se soumet au Christ, la femme dans le couple doit une totale soumission et un total respect à son mari.

On a mal compris Saint Paul en pensant qu’il a une notion dégradante de la femme. Le mot qui pose problème est la « soumission   » que le monde ne veut pas entendre, comme si cette soumission, altérait la dignité et la liberté de la femme. Il faut avoir la patience de lire le texte jusqu’au bout pour comprendre que la soumission dont il est question est totalement au bénéfice de la femme elle-même, et non pas tant à celui de l’homme. Pour le couple chrétien, l’homme est le chef du ménage et non pas l’homme et la femme, l’homme symbolisant le Christ Chef de l’Église. Il y a une multitude de mouvements qui prônent que l’homme et la femme soient tous deux chef de ménage. C’est une sagesse humaine introduisant un désordre dans la famille.

Dans la relation sacramentelle qui unit l’homme et la femme dans le mariage, l’homme est celui qui a la plus grande charge. Comme le Christ vis-à-vis de l’Église, son amour doit être sacrificiel, à la manière du Christ qui se sacrifie pour l’Église. Cela signifie que l’homme ne vit que pour la vie de la femme et qu’il peut accepter la mort pour lui-même pour que la femme vive mieux. L’homme a le devoir de s’occuper de la femme comme son propre corps, ainsi que le Christ le fait pour l’Église, son corps. L’irréprochabilité de la femme, sa beauté intérieure et extérieure incombent à l’homme qui doit tout faire pour parfaire sa femme. L’amour que l’homme doit développer vis-à-vis de la femme doit être sacrificiel. L’amour que la femme a pour l’homme est de soumission respectueuse. Dans cette relation, l’égoïsme est vidé. L’un vit pour le bonheur de l’autre.

C’est ainsi que le couple chrétien doit vivre pour manifester l’amour qui existe entre le Christ et l’Église. Si les couples vivent vraiment en intégrant ce texte dans leur vie, ils seront heureux et épanouis. Il est vrai que les difficultés ne manqueront pas. Cependant, elles ne seront jamais de nature à altérer la joie de vivre en tant que couple chrétien aussi longtemps que cette fondation que pose la Parole de Dieu est inébranlable.

Les couples chrétiens ont donc une excellente chance de vivre au mieux leur relation. Le problème des crises dans les couples chrétiens vient de ce qu’ils oublient qu’ils sont des sacrements et, en vertu de cela, ils doivent vivre de manière à refléter la réalité dont ils sont l’image. Il faut donc une catéchèse qui revienne à ce texte fondamental pour le couple chrétien pour leur expliquer les implications pratiques de ce que je peux appeler le « code du couple chrétien   » et que chaque famille chrétienne doit graver dans son cœur.

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens

Cet article a 2 commentaires

  1. Egono Marlyse Honorine

    Très édifiant merci padre j’en ferai bon usage.

  2. Fouabinho kouadjane

    Merci beaucoup padre

Les commentaires sont fermés.