Quel est le processus de canonisation dans l’Église ?

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Au commencement de l’Église

Il suffisait d’une simple acclamation des fidèles pour déclarer qu’un chrétien est saint. C’est le peuple qui, en voyant la vie de foi, d’espérance et de charité d’un chrétien, peut estimer qu’il s’est conformé au Christ vraiment. Sur cette liste, les martyrs passent en première position, ceux qui ont accepté de mourir pour le Christ.

À partir du 10e siècle

L’Église a commencé par organiser le processus de reconnaissance d’un saint. Nous avons quatre étapes fondamentales.
 
L’étape de « Serviteur de Dieu ». L’évêque diocésain et le postulateur de la cause, sur la demande de la communauté chrétienne présentent à Rome un dossier sur la vie chrétienne de la personne, introduisant ainsi leur désir de le voir canoniser. Après étude du dossier, le Saint-Siège répond favorablement ou non à l’évêque diocésain. Si la réponse est favorable, l’évêque communique la décision à sa communauté. La personne à canoniser devient « Serviteur de Dieu ».
 
La seconde étape à son terme permettra de passer du nom de « Serviteur de Dieu » à celui de « Vénérable ». Une série d’enquêtes se fait avec des rapports détaillés et des discussions sur la vie vertueuse ou non de celui dont la cause est étudiée. Après les niveaux de discussions, si la Congrégation pour la cause des saints est favorable, le pape signe un décret reconnaissant le Serviteur de Dieu comme un « Vénérable ».
 
Avec la troisième étape, conduite à son terme, il sera déclaré « Bienheureux », par une cérémonie de béatification. Ici, le Vénérable est présenté comme modèle de vie chrétienne et intercesseur à la communauté. Cette étape exige un miracle provenant de l’intercession du Vénérable. Pour qu’il soit déclaré Bienheureux, on doit prouver, grâce à une communauté d’experts en médecine et en théologie, que la guérison ou le miracle obtenu grâce à l’intercession du Vénérable est hors de toute logique scientifique et que ce miracle est directement lié à l’intercession du Vénérable. Après plusieurs niveaux de vérification, si la Congrégation pour la cause des saints approuve l’authenticité des faits, le pape prend un décret qui reconnaît le Vénérable comme un « Bienheureux » et fixe la date de la célébration liturgique de béatification.
 
Pour la dernière étape, qui consacrera la sanctification du Bienheureux, il est exigé un second miracle examiné par les membres de la Congrégation pour la cause des saints selon les mêmes processus ayant conduit à la reconnaissance du premier miracle. Si ce deuxième miracle est avéré, le pape prend un décret pour la canonisation du Bienheureux et, après un consistoire où les cardinaux seront entendus, fixe la date de la célébration liturgique au cours de laquelle il sera reconnu par l’Église entière comme un « Saint ».
 
Ce processus dure au moins une décennie, voire plusieurs décennies ou des siècles. L’Église ne se précipite pas en cette matière. Nous avons plusieurs saints des pays d’Europe et de l’Afrique blanche car la foi chrétienne y était présente depuis près de 2.000 ans. Si les Églises de l’Afrique noire n’ont pas beaucoup de saints, c’est pour la double raison que l’évangélisation de la partie noire du continent est récente et que l’introduction de la demande implique des conditions que nous ne remplissons pas souvent. Pourtant, il y a beaucoup de saints noirs, surtout dans la partie orientale et méridionale de l’Afrique.
Merci pour la question. Elle nous permet de montrer que l’Église notre mère n’agit pas sur l’humeur. La foi n’empêche pas la mise en place procédurale. Parfois, la procédure sauve la foi des erreurs. Merci encore et que Dieu veille sur chacun de nous.
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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens

Cette publication a un commentaire

  1. Tuo Namongo Sammuel

    Merci infiniment père pour cette explication puisse le Seigneur vous bénisse d’avantage et fructifie votre ministère.

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