Qu’est-ce qu’un prêtre ?

Prêtre catholique
Prêtre catholique

La vie et le ministère du prêtre restent un mystère pour bien de chrétiens qui sont curieux de les connaître. Hormis la célébration eucharistique qui les identifie plus facilement, d’innombrables personnes ignorent tout ou partie de celui qu’est un prêtre. Nous envisageons de lever un coin de voile sur ces personnes qui sont au milieu de nous.

Jésus est l’unique prêtre

Pour définir le prêtre, il faut, avant tout, découvrir la source de son sacerdoce. Dans l’Église catholique, l’unique prêtre, c’est le Christ. Dans la lettre aux Hébreux, l’écrivain sacré prend le temps de décrire rapidement la fonction du grand-prêtre : « Tout grand prêtre, en effet, est pris parmi les hommes ; il est établi pour intervenir en faveur des hommes dans leurs relations avec Dieu ; il doit offrir des dons et des sacrifices pour les péchés. Il est capable de compréhension envers ceux qui commettent des fautes par ignorance ou par égarement, car il est, lui aussi, rempli de faiblesse ; et, à cause de cette faiblesse, il doit offrir des sacrifices pour ses propres péchés comme pour ceux du peuple. On ne s’attribue pas cet honneur à soi-même, on est appelé par Dieu, comme Aaron. » (He 5, 1-4). En synthèse, le grand-prêtre est un homme choisi par Dieu pour servir de médiation entre Dieu et les hommes.

Le Christ répond à tous ces critères. C’est pourquoi, dans He 5, 5-6, l’auteur dit : « Il en est bien ainsi pour le Christ : il ne s’est pas donné à lui-même la gloire de devenir grand prêtre ; il l’a reçue de Dieu, qui lui a dit : Tu es mon Fils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré, car il lui dit aussi dans un autre psaume : Tu es prêtre de l’ordre de Melchisédech pour l’éternité ». Le Christ est grand-prêtre par son Incarnation. En effet, en devenant homme, il est capable de se tenir entre Dieu et les hommes, pour jouer un rôle de médiation. C’est pour cela qu’on dit de lui, qu’il est le Médiateur d’une alliance nouvelle.

Tous les sacerdoces précédents (celui des peuples qui ne connaissent pas Dieu et celui d’Aaron qui est une préfiguration de celui du Christ) trouvent leur pleine réalisation dans celui du Christ en sorte que, depuis que le Christ est consacré prêtre, par son abaissement et son incarnation, il est devenu l’unique prêtre capable d’intercéder pour les hommes en faveur de Dieu.

Au risque de nous répéter, parce que dans l’unique personne du Christ, nous avons la nature humaine et la nature divine, le Christ devient ainsi le seul être au monde, pour accomplir ses fonctions de grand-prêtre telles que décrit dans la lettre aux Hébreux citée plus haut. Il peut agir comme homme et comme Dieu. En tant que Dieu, il est suffisamment saint et sans péché pour offrir un sacrifice parfait. En tant qu’homme, il connaît suffisamment la misère humaine et leurs besoins pour ne pas savoir comment les présenter à son Père. Dans ce sens, il est le grand-prêtre par excellence, qu’il nous faut, pour une médiation efficace. C’est ce grand-prêtre qui fait participer son peuple à son sacerdoce.

Un peuple de prêtres par configuration au Christ

C’est le Christ qui partage son « sacerdoce » avec son peuple, mais de deux manières différentes et complémentaires.

Le premier niveau passe par le sacrement du baptême. Par ce dernier en effet, tous les croyants sont configurés au Christ et partagent avec lui ses titres de « prêtre, prophète et roi ». C’est ainsi que Saint Pierre, dans sa lettre, affirme qu’en Jésus, le peuple forme « un sacerdoce saint et royal » (1Pi 2, 9), qui participe ainsi à l’unique sacerdoce du Christ. On connaît bien le chant solennel : « peuple de prêtres, peuple de rois, assemblée des saints ». Par ce sacerdoce qui est commun à tous, les fidèles baptisés sont appelés non seulement à offrir des sacrifices spirituels à Dieu par Jésus, mais aussi à proclamer les merveilles du Seigneur par toute leur vie.

Le même Jésus a distingué, parmi ses disciples, certains à qui il confié le même sacerdoce, à un degré différent, pour être exercé en son nom pour le bien du peuple sacerdotal. Ceux qui ont reçu ce pouvoir du Christ sont les Apôtres. C’est sous leurs yeux qu’il institue l’Eucharistie et c’est à eux qu’il dit : « Faites ceci en mémoire de moi » (Lc 22,19). Ces apôtres l’ont transféré à leurs successeurs, qui sont les évêques aujourd’hui. Ce pouvoir sacré dont les évêques sont investis a été transmis à certains chrétiens ayant fini leur initiation chrétienne, en tant que coopérateurs des évêques. Ces coopérateurs, dans l’assemblée chrétienne, portent le nom de « Prêtres ». Alors qu’est-ce que le prêtre ?

L’identité du prêtre

Le prêtre est avant tout un homme qui répond à un appel de Dieu à se consacrer à Dieu. Il est appelé par le Christ auquel il répond généreusement pour devenir serviteur de son Église ou, plus exactement, pour devenir instrument dont se servira le Christ pour continuer sa mission dans l’Église et dans le monde.

En tant qu’homme, il connaît les joies et espoirs des hommes en même temps que leur peines et déboires. Il est pris au milieu de la communauté pour être au service de cette même communauté. Comme le Christ, grâce à son ordination, il agit en lieu et place du Christ. Autrement dit, par le prêtre, c’est le Christ lui-même en personne qui agit. Le prêtre n’est qu’un intendant des biens divins que Dieu lui confie. Il permet au Christ de continuer à s’offrir à son Père, à enseigner le peuple et à le guider vers sa vraie destinée qu’est la communion éternelle avec Dieu.

Le prêtre se tient entre Dieu et le peuple, tout comme le Christ dont il est le lieutenant. Il parle de Dieu aux hommes en même temps qu’il parle des hommes à Dieu. Il leur explique la Parole de Dieu et offre leur vie à Dieu à travers le sacrement eucharistique. Il leur dispense les biens de la sanctification par la célébration des sacrements.

Tout ceci est bien beau. Mais il faut préciser tout de suite que le prêtre est aussi un pécheur, un vase fragile. Le caractère sacerdotal dont il est revêtu pour agir dans la personne du Christ ne le met pas forcément au-dessus des luttes à mener pour se maintenir sur le chemin de la sainteté. Le prêtre est aussi un homme pécheur qui ne mérite nullement une telle grâce. Il ne faut donc pas être étonné que parfois des signes de faiblesses de la chair se manifestent à travers sa personne : il peut tomber malade, il peut pleurer, il traverse les contrariétés de la vie, il peut offenser Dieu, en lui désobéissant, comme tous les autres hommes.

Le prêtre est grand par le sacerdoce dont il est revêtu. Mais il est aussi misérable, par sa condition humaine marquée de fragilité physique, sociale, morale, spirituelle, etc. Mais malgré tout cela, il est pour le monde, le visage de l’amour de Dieu pour l’humanité.

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens

Cet article a 2 commentaires

  1. Mado Maria

    Merci

  2. jonas Ganou

    Merci bien pour ce beau enseignant, j’apprends vraiment avec vous. Grand merci seigneur pour la vie de nos prêtres.

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