Ordination des femmes : que voulait le Christ ?

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Post category:Ordre
Femme Pasteur
Femme Pasteur

Le Seigneur n’a t-il choisi que des hommes pour le Sacerdoce ? N’y a-t-il pas des femmes pasteurs chez les protestants, des femmes prêtres et même évêques chez les anglicans ?

Pourquoi n’ordonner que des hommes ?

Le choix des apôtres, qui étaient des hommes (masculins), est une disposition divine manifestant très clairement la volonté du Seigneur pour son Église. Les pasteurs protestants et anglicans sont des ministres choisis parmi les membres de la communauté, ils ne possèdent pas le sacerdoce sacramentel. Les prêtres, à la différence des pasteurs, reçoivent, par le geste de l’imposition des mains (qui vient des apôtres) et la prière consécratoire, avec tous les rites secondaires associés à l’ordination, le caractère sacerdotal.

Il s’agit là d’un caractère sacramentel qui les change dans leur être même, en les conformant au Christ. C’est un changement ontologique d’où procèdent les gestes qu’ils ont dès lors, le pouvoir de poser avec l’autorité du Christ. Ce changement est sans aucun retour possible : « Tu es prêtre à jamais selon l’ordre de Melchisédec. » (Ps 109, 4).

Il n’en est pas de même pour le ou la pasteur(e), qui reçoit son pouvoir par délégation de sa communauté, pour un temps plus ou moins long et défini, sans que cela ne change quoi que ce soit en sa personne. Il ne reçoit d’en-haut aucun pouvoir. En revanche, le prêtre, lui, reçoit le don du sacerdoce en vertu du sacrement de l’ordre, lequel sacrement (comme les six autres) est un signe efficace. Ce signe confère véritablement la grâce du Christ : ici en l’occurrence, l’homme qui reçoit le sacrement de l’Ordre est associé dans son être même, non seulement dans ses fonctions, au Christ Souverain Prêtre. En vertu de cela, il peut offrir, selon les formes du rite approuvé par l’Église, sous forme non sanglante, l’unique sacrifice du Christ, offert sur le Golgotha, le jour du Vendredi Saint.

Le prêtre n’est pas le président d’une assemblée qui fait mémoire de la Cène, ni celui qui préside un repas ou conduit la prière comme un autre aurait pu le faire à sa place. Le Prêtre est un sacrificateur, celui qui offre la Victime pure et sans tâche, le Sacrifice propitiatoire pour les péchés … il opère en la personne du Christ tête. Le Prêtre à l’Autel est Jésus-Christ, à la fois le sacrificateur et la victime.

La Tradition ne connaît pas l’ordination des femmes

Les communautés luthériennes, évangéliques ou anglicanes ne sont pas des références : c’est la Tradition qui doit nous éclairer et ce que l’Église catholique romaine enseigne depuis les Apôtres. Nous pouvons également observer que jamais femme n’a été admise au sacerdoce dans toutes les églises qui ont encore la succession apostolique : je pense bien sûr aux églises orientales, grecques et russes.

Ce qui importe ici, ce n’est pas le nombre d’églises ou communauté séparées qui ont « ordonnés » des femmes, mais la Tradition. Le fondement dogmatique est précisément le fait que toutes les églises qui ont gardé la succession apostolique, fidèles à l’enseignement des apôtres, dépositaires de la révélation et de l’autorité du Christ, n’ont toujours ordonné que des hommes au Sacerdoce.

D’ailleurs aujourd’hui, le non-accès des femmes au ministère ordonné, est un fait dogmatique, à recevoir comme une vérité de foi révélée par Dieu. Nous devons certes rendre raison de notre foi devant les incroyants, mais en ce qui nous concerne nous devons (car nous y sommes tenus) d’abord accueillir cette parole sans réserve : peut-être alors comprendrons-nous pourquoi le Seigneur l’a voulu ainsi ?

Voici une réponse faite récemment à une dame qui trouvait injuste le refus de l’ordination des femmes, objectant que Marie avait la place la plus importante : Marie a sa place, la plus importante certes, et elle incarne la vocation féminine dans toute sa perfection, sa grandeur, son étendue, sa profondeur et dans toutes ses spécificités propres : elle est fille du Père, épouse de l’Esprit, mère du Fils, servante du Seigneur, et enfin reine de tous les saints, reine du Ciel et de la terre, mais elle n’est pas Homme, car ce n’est pas là sa vocation.

Marie aurait été en terme de dignité plus à même de recevoir le sacerdoce que n’importe lequel des apôtres, même saint Jean, mais la vocation du Prêtre, conformé au Christ sacramentellement, est d’incarner la Paternité de Dieu par le don de total de soi-même fait à l’image du Fils fait Homme. Ce n’est pas là, la vocation de la femme dans le plan de Dieu, dans l’ordre de la nature comme dans celui de la grâce. Vous devez comprendre qu’il ne s’agit pas d’exclure la femme, mais de lui donner sa véritable place au lieu de lui faire miroiter celle de l’homme : chacun sa vocation, son rôle, sa mission dans l’Église, comme dans la société et dans nos familles. L’homme et la femme sont certes égaux en dignité, mais pourtant bien différents et, c’est là la merveille, complémentaires ! Dans ce grand mystère, la femme incarne l’Église, épouse du Christ et non le Christ tête, époux et pasteur. C’est vrai de toutes les femmes laïques mais c’est aussi vrai des religieuses et des consacrées : elles ne peuvent être ordonnées prêtres.

Le Pape Jean-Paul II enseigne infailliblement dans Ordinatio sacerdotalis que l’Église n’a pas le pouvoir d’ordonner les femmes au sacerdoce du Christ. C’est une disposition claire du Seigneur dans les évangiles : une vérité de foi révélée par Dieu. Nier obstinément une vérité de foi, possédant cette autorité équivaut à commettre le péché d’hérésie qui nous sépare invisiblement du corps du Christ, l’Église catholique qu’il a fondé. Sur cette question, vous et moi sommes TENUS à l’obéissance de la Foi. Il est temps à présent que les fils de l’Église romaine raisonnent à nouveau de façon authentiquement catholique, comme des fils du Royaume des cieux et non comme des enfants de ce monde sécularisé et endiablé

Hommes et Femmes différents mais complémentaires

Vous dites : « Sauf erreur, les apôtres n’ont pas enseigné que le sacerdoce devait être et demeurer masculin. » Sur quoi vous basez-vous : La Sainte Écriture ? Attention à ne pas raisonner comme les protestants (C’est hélas très souvent le cas même chez de fervents catholiques) et à ne pas ignorer que la Tradition prime, car elle précède dans la Vie de l’Église comme dans celle d’Israël. La Sainte Écriture ne dit pas tout. La Révélation divine a deux sources : La Sainte Écriture et la Sainte Tradition. Si l’Église a gardé cet usage, c’est précisément en raison de son origine apostolique.

Les lettres de saint Paul à Timothée sont très claires sur le sujet à propos des ministères ordonnés : Ils sont réservés aux hommes. Quant au rôle de la femme, on le jugera archaïque et mysogine, mais saint Paul pour ne citer que lui (il faudrait voir aussi du côté des Pères apostoliques) ne permet pas que la femme enseigne ni ne gouverne sur l’homme : la raison de cela se trouve dans le rapport entre le Christ et l’Église justement. Un rapport nuptial où l’Époux et l’Épouse se complètent mais ne sauraient se confondre parce que le rapport de domination conséquent de la chute originelle entre l’homme et la femme a disparu.

Le Sacerdoce Catholique n’est pas une institution humaine mais divine : Jésus lorsqu’il choisit les douze, leur donne autorité et puissance pour guérir les malades, chasser les démons, les envoie prêcher l’Évangile, et lorsque le soir du Jeudi saint, il les associe à son sacrifice dont il donne le mémorial en disant : « Vous ferez cela en mémoire de moi ». Vous remarquerez, qu’il n’est nullement fait mention des femmes à ce moment-là (Uniquement après l’Ascension et le jour de la Pentecôte) et que jamais il n’a envoyé prêcher sa mère, ni même ne l’a élevée au-dessus des apôtres et des autres disciples : à aucun moment. Pourtant, elle en aurait été digne plus que quiconque. Ce que Jésus a fait, (le Christ n’a rien écrit) les apôtres l’ont reçu comme un mandat et l’ont fait à leur tour. Ce que les apôtres ont fait et enseigné, leurs successeurs l’ont gardé et enseigné : voilà ce dont nous sommes dépositaires, voilà qui est de foi divine et catholique, révélé non par les hommes mais par le Dieu vivant et reconnu comme tel par toute la Tradition, en plein accord avec la révélation écrite. N’en déplaise aux néo-protestants qui ont quitté l’Église en abandonnant la Doctrine du Christ et des Apôtres pour adopter celle de Luther. La vérité est que l’Église est une monarchie de droit de divin, dont le Roi et le Souverain Prêtre est le Seigneur Jésus-Christ lui-même : Sa volonté s’impose aux caprices de certains (et de certaines) particulièrement en Occident !

Vous aimez cet article ? Donnez lui 5 étoiles
  [Moyenne : 3.3]
Print Friendly, PDF & Email

Frère Hervé

Je suis un religieux ermite, consacré dans cette forme de vie par mon évêque. Je réside en France et suis passionné par la recherche de la Vérité dans l’Écriture sainte, dans la philosophie et la théologie.