23 décembre Avent

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Ambon

« Jean est son nom »

À l’avant-veille de la solennité de la naissance du Seigneur, nos regards se tournent à nouveau vers le petit cousin de Jésus, né huit jours auparavant. La première lecture nous éclaire sur la mission de cet enfant tandis que l’évangile nous raconte les circonstances dans lesquelles il a été nommé Jean.

Le petit garçon que la condescendance divine a accordée à Zacharie et à Élisabeth doit recevoir son nom. La grosse discussion familiale dans le don du nom montre combien important est l’acte de nommer. Quel nom choisir entre Zacharie (souhait de la parenté) et Jean (proposition de la mère)  ? Finalement, ce sera le nom de Jean qui sera retenu, ainsi que l’indique, à la surprise générale, Zacharie devenu sourd et muet.

Père et mère, sans s’être auparavant consultés, donnent le même nom à leur enfant, le même nom que l’ange avait indiqué à Zacharie au moment où il lui était apparu dans le saint des saints (cf. Lc 1, 13). L’expérience biblique du nom nous fait comprendre que le nom a une haute valeur pour Dieu, au point où lui-même précise le nom que ses envoyés doivent porter. Parfois même, il lui arrive de changer de nom à certaines personnes comme Abraham. Jésus changera aussi le nom de Pierre. C’est tout dire de la nécessité pour nous aujourd’hui de redécouvrir la dignité des noms que nous donnons.

C’est en effet une lourde responsabilité de nommer, car le nom dit l’histoire, l’identité, la mission. Pour les parents et les personnes devant attribuer des noms, il ne sera pas superflu de prendre un temps de prière pour que l’Esprit nous communique le nom qu’il veut donner au nouveau-né. Tout homme en effet est envoyé du Père et, en tant que tel, porte un nom venant de lui. Cet enfant qui vient d’être nommé est le produit du bienfait de Dieu. Jean signifie : faveur de Dieu, bienfait de Dieu. C’est lui qui est l’accomplissement de la prophétie de Malachie que nous venons d’écouter dans la première lecture.

Le prophète Malachie fait œuvre prophétique en annonçant déjà le retour du prophète Élie, dont la parole brûlait comme une torche : « Voici que je vais vous envoyer Elie le prophète, avant que vienne le jour du Seigneur, jour grand et redoutable. Il ramènera le cœur des pères vers leurs fils, et le cœur des fils vers leurs pères pour que je ne vienne pas frapper d’’anathème le pays !  ». Au sujet de l’enfant qui vient de naître, Jésus dira clairement qu’il est le prophète Élie devant venir.

Ce n’est pas que Élie soit réincarné à travers la personne de Jean, c’est que le prophète Jean sera revêtu du même Esprit que le prophète Élie. On connaît la fougue de la prédication de Jean et sa préparation des cœurs pour la venue du Messie. D’ailleurs, il suffit de lire Lc 1, 16-17 pour mieux comprendre : « Il ramènera plusieurs des fils d’Israël au Seigneur, leur Dieu ; Il marchera devant Dieu avec l’esprit et la puissance d’Élie, pour ramener le cœur des pères vers leurs enfants, et les rebelles à la sagesse des justes, afin de préparer au Seigneur un peuple bien disposé »

Dans ce sens, on perçoit que la prophétie de Malachie s’accomplit dans la naissance de Jean. Ce faisant, il devient le pont immédiat entre les temps anciens et les temps nouveaux. Il est à une période charnière de l’histoire de l’humanité car il aura pour rôle d’être celui qui prépare l’homme à la rencontre de Dieu. Le temps de l’avent, bien qu’il ne soit pas, à proprement parler un temps de pénitence, reste pourtant un temps de réconciliation. La division de la famille, la division des hommes entre eux, est le premier signe de l’impréparation à l’accueil du Seigneur quand son jour viendra. À deux jours de Noël, nous sommes en bon droit de nous poser une question : sommes-nous parfaitement réconciliés avec nos frères et sœurs ?

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens