Le Seigneur t’annonce qu’il te fera lui-même une maison. Quand tes jours seront accomplis et que tu reposeras auprès de tes pères, je te susciterai dans ta descendance un successeur, qui naîtra de toi, et je rendrai stable sa royauté. Moi, je serai pour lui un père ; et lui sera pour moi un fils. Ta maison et ta royauté subsisteront toujours devant moi, ton trône sera stable pour toujours.
Nous voici au dernier jour du temps de l’avent. Tout à l’heure, vont tinter les cloches ouvrant les festivités de l’anniversaire de la naissance conventionnelle de Jésus. La première lecture nous parle déjà de la maison que Dieu veut construire pour David et pour l’humanité. Cette demeure de Dieu au milieu des hommes est le Christ Jésus, qui établira fermement un royaume de paix. Zacharie annonce aussi l’envoi de cet astre venu d’en-haut dans la personne du Christ. C’est du moins l’un des messages qu’on peut extraire des textes de ce jour.
Alors que David projette de construire une maison rayonnante pour Dieu, c’est plutôt Dieu qui promet de travailler au rayonnement de son nom, à l’affermissement de son peuple sur sa terre. C’est lui-même qui promet une paix définitive pour son peuple. Plus que cela, la maison de David, c’est-à-dire son règne subsistera pour toujours devant le Seigneur, car de sa descendance, naîtra un successeur dont le Seigneur rendra stable la royauté. Entre ce successeur et Dieu, s’établira un rapport de paternité-filiation : « Je serai pour lui un père et il sera pour moi un fils ». Le cantique de bénédiction de Zacharie nous rappelle bien cette promesse comme si elle était en passe de s’accomplir : dans la maison de David, son serviteur, il a fait se lever une force qui nous sauve. C’est ce qu’il avait annoncé autrefois par la bouche de ses saints prophètes : le salut qui nous délivre de nos adversaires, des mains de tous nos ennemis, et nous donne de célébrer sans crainte notre culte devant lui, dans la piété et la justice, tout au long de nos jours ».
Cette force que Dieu fait lever, c’est le Messie dont Jean est le précurseur. Zacharie ne s’y trompe pas. Après avoir rappelé cette promesse du Seigneur, il annonce pour Jean le rôle qui est dévolu au retour du prophète Élie, et qui en réalité est la dernière ligne droite de l’arrivée du Messie. Élie en effet avait pour rôle de préparer les chemins du Seigneur en appelant à la réconciliation, au pardon. Jean est donc le prophète Élie, comme le Christ l’avait dit.
Ces deux textes nous enseignent donc que Dieu tient toujours promesse et que chacun de nous, aujourd’hui, doit devenir précurseur du Christ pour préparer les cœurs à sa rencontre. Tout ce que promet le Seigneur, il l’accomplit pour ses enfants. Nous sommes invités, comme Zacharie à entrer dans l’action de grâce devant les signes précurseurs de la présence de Dieu dans notre monde. Cette action de grâce se repose sur un élément essentiel : la restauration du salut, qui prend concrètement le visage de la paix. Zacharie se plaît à nous rappeler les axes centraux de ce rachat du peuple par le Seigneur. Ce rachat est d’abord salut « qui nous arrache à l’ennemi et à la main de tous nos oppresseurs » ; il est ensuite « amour qu’il montre envers nos pères » ; il prend enfin la forme d’un mémorial « de son alliance sainte » et d’un serment « juré à notre père Abraham ».
Notre action de grâce repose donc appui sur la visite de Dieu et le rachat de son peuple par l’accomplissement d’une promesse : envoyer le Messie. Il nous faut partager ce message autour de nous. Ceci que, par la naissance de Jésus, dont Jean-Baptiste est le précurseur, s’accomplit le salut promis par Dieu aux hommes. Notre engagement personne est d’aller au-devant de celui qui vient pour annoncer l’imminence de sa venue et préparer dans l’urgence nos cœurs à l’accueillir. Que Dieu nous y aide.
