Mardi 1ère semaine Avent

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Ambon

« Beaucoup de prophètes et de rois ont voulu savoir ce que vous voyez  »

Le portrait que le prophète Isaïe fait du roi promis par Dieu à son peuple tranche, tant par son identité que par sa mission, avec la succession de tous les rois en Juda et en Israël. Il sera pétri de l’Esprit du Seigneur. Cette onction spirituelle lui permettra de rendre la justice, non plus selon les vues humaines qui se fient uniquement aux apparences, mais selon l’Esprit du Seigneur, qui sonde les cœurs et les reins. L’exercice de cette justice dans la fidélité aura pour conséquence la réconciliation des inconciliables, le rétablissement de l’univers selon le dessein de Dieu. Nous chrétiens, reconnaissons ce rejeton en Jésus qui dans l’Evangile exulte sous l’action de l’Esprit-Saint.

S’il est vrai que le peuple d’Israël n’a pas reconnu en Jésus ce roi promis, parce qu’il attendait un roi au sens temporel du terme, il n’en demeure pas moins vrai que le Christ est ce roi qui rend justice à son peuple et qui par son enseignement veut conduire tous les hommes à vivre dans la paix et l’harmonie. Non seulement il exerce sa justice, mais encore il nous y introduit, en nous demandant d’aller au-delà de l’idée ordinaire de la justice.

La vraie justice selon ce roi, c’est de pardonner à son frère, car seul le pardon détruit les foyers de haine, démolit les tensions et les barrières apparemment insurmontable, réconcilie les antagonismes et apporte la paix  : «  Le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble, un petit garçon les conduira  ». La nouvelle création transitera par la capacité des hommes à se pardonner, c’est-à-dire à vivre d’amour les uns pour les autres malgré les divergences.

Fondamentalement, à partir de la première lecture et de l’évangile, cette réconciliation à travers le pardon entendu comme le point culminant de la justice chrétienne, advient dans la connaissance du Seigneur  : «  Il ne se fera plus rien de mauvais ni de corrompu sur ma montagne sainte ; car la connaissance du Seigneur remplira le pays comme les eaux recouvrent le fond de la mer  ».

Il faut rapprocher cette proclamation de cette phrase de l’Evangile pour mieux en saisir la profondeur : « Tout m’a été confié par mon Père ; personne ne connaît qui est le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît qui est le Père, sinon le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler ». C’est une manière de nous faire comprendre que Jésus est celui-là qui viendra nous introduire dans la connaissance du Père, comme Père de bonté et de miséricorde  : «  Soyez miséricordieux, comme votre Père céleste est miséricordieux  ».

Faire connaître la bonté de Dieu et l’exprimer dans sa manière d’exercer le pouvoir est peut-être la tâche la plus difficile pour tous ceux qui exercent le pouvoir. C’est pour cela que ce nouveau roi, qui vient réaliser ce qui apparaît comme au-dessus de leur force devient un point d’attraction, un modèle à imiter. Du coup, les disciples sont invités à la béatitude parce que témoins privilégiés de la présence du Christ-Roi au milieu d’eux. Leur béatitude sera parfaite s’ils deviennent ses imitateurs. C’est à un tel roi que nous aspirons et que nous appelons de tous nos vœux dans la prière du psaume responsorial, en demandant au Seigneur de hâter les jours de la venue de ce roi de justice et de paix.

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens