Mardi 3ème semaine Avent

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Ambon

« Jean le Baptiste est venu à vous sur le chemin de la justice, et vous n’avez pas cru à sa parole ; mais les publicains et les prostitués y ont cru. Tandis que vous, après avoir vu cela, vous ne vous êtes même pas repentis plus tard pour croire à sa parole »

Frères et sœurs, nous continuons notre préparation à la venue de Jésus, les yeux rivés sur les signes que le Seigneur nous donne pour nous relever de notre engourdissement. Parmi ses signes, il faut distinguer la personne de Jean le baptiste, mais aussi l’importance des « repentants inattendus » au royaume de Dieu.

La première lecture et l’évangile restent dans la même dynamique pour dénoncer une fermeture de cœur des « ayant droits » aux appels incessants de Dieu. Il nous suffit de lire les premiers versets de la première lecture et le dernier de l’évangile pour se rendre à l’évidence de ce constat : « Ainsi parle le Seigneur : Malheur à la rebelle, l’impure, Jérusalem, la ville tyrannique ! Elle n’a pas écouté l’appel, elle n’a pas accepté la leçon, elle n’a pas fait confiance au Seigneur, de son Dieu, elle ne s’est pas approchée ». Et l’évangile d’abonder, comme nous l’avons dit dans le même sens : « Jean le Baptiste est venu à vous sur le chemin de la justice, et vous n’avez pas cru à sa parole ». Ses « fils ainés » sont rebelles à la volonté de Dieu. C’est le reproche essentiel que le Seigneur leur fait.

Pourtant, Dieu ne laisse pas son projet de salut universel hypothéquer par le refus de son peuple de collaborer. Au contraire, il veut les conduire sur le bon chemin en suscitant pour lui des fils qui, dans l’ordre normal des choses, ne sont pas attendus pour lui obéir. C’est dans ce groupe que se trouvent les « adorateurs d’au-delà des fleuves de l’Éthiopie », les publicains et les pécheurs repentis. Leur ouverture à Dieu, leur conversion à sa parole est un signe tangible pour que le peuple se ravise et revienne à son Dieu dans les larmes. Pour nous chrétiens de ce temps, le Seigneur veut nous faire comprendre que la fidélité à la Parole des personnes qui se convertissent tardivement est un signe pour nous. Leur vie devrait nous sortir de notre indifférence et provoquer en nous le regret de notre désobéissance à la parole de Dieu. Parfois en effet, les cadets peuvent interpeller les aînés.

Le second signe est Jean le Baptiste, quoique le premier dans l’ordre des choses. Il est ici comme la « voix de Dieu » qui retentit dans nos cœurs : « Jean est venu à vous sur le chemin de la justice ». Le prophète Jean porte la parole de Dieu pour rappeler à chacun de nous la volonté de Dieu. De ce point de vue, le « Mon enfant, va travailler aujourd’hui à la vigne » retentit encore aujourd’hui à travers la proclamation de la parole de Dieu. En compendium, il s’agit de l’invitation adressée à l’homme aujourd’hui de faire la volonté de Dieu. Ce dernier ne peut que passer par des messagers pour nous indiquer ce qu’il veut que nous fassions.

Pendant ce temps de l’avent, à l’écoute de ces textes, nous avons à nous poser deux questions : quel cas fais-je de l’invitation quotidienne du Seigneur à faire sa volonté et quelle leçon tiré-je de l’accueil favorable que les personnes inattendues font à la parole de Dieu. En clair, une double chance nous est offerte : la première est d’écouter la parole et de réagir positivement. À défaut, la seconde est de pouvoir nous raviser quand nous voyons d’autres s’inscrire dans cette volonté de Dieu. C’est toute l’importance du repentir du fils cadet. Sommes-nous capables de repentir ?

Se fermer à ses deux pôles d’interpellation est le signe qu’on n’est pas encore vraiment dans le temps de l’avent. A moins de deux semaines de la naissance de Jésus, à la proximité de sa venue définitive, il urge de s’ouvrir aux signes qu’il nous donne pour notre conversion et notre salut.

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens