Jeudi 2è semaine Avent

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Ambon

En ce temps-là,Jésus déclarait aux foules : « Amen, je vous le dis : Parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ; et cependant le plus petit dans le royaume des Cieux est plus grand que lui.

Le temps de l’Avent que nous vivons est jalonné de figures importantes qui nous introduisent fort bien dans le sens et la spiritualité de ce riche moment d’attente du Sauveur. Il s’agit fondamentalement des figures du prophète Isaïe qui, avec les lectures vétérotestamentaires, domine la quasi-totalité des quatre semaines. Nos yeux seront aussi tournés vers Jean-Baptiste, une figure à partir de laquelle l’Église nous invite à tenir bon dans la préparation immédiate du chemin du Seigneur. Une place de choix est pareillement accordée à Marie, figure de proue et à Joseph que nous aurons à contempler et à imiter toute la dernière semaine durant. A compter de ce jour, se dresse devant nous Jean-Baptiste.

Jésus parle de lui en le situant dans la trame de l’histoire du salut. Il est le plus grand des enfants des hommes, non d’abord en raison de sa naissance miraculeuse, mais surtout à cause de sa mission. Il est non seulement à cheval entre le temps ancien et le nouveau qui germe en Jésus-Christ, il sera celui qui préparera immédiatement le cœur des hommes à l’accueil du Sauveur, et ira jusqu’à l’indiquer à ses disciples. Et là justement, il joue le rôle dévolu au prophète Elie, le plus grand des prophètes en Israël, qui devrait revenir réconcilier les cœurs des pères avec ceux des fils avant que ne vienne le temps de l’accomplissement. Si l’on doit donc bien comprendre, avec Jean, nous sommes à l’aurore des temps nouveaux, où Dieu établit sa demeure au milieu des hommes.

Cette prise de conscience de l’importance de Jean nous laisse un message primordial. Jean est le signe annonciateur du Messie, la ligne droite qui conduit au Christ. Nous avons donc tout intérêt à prendre au sérieux son appel à nous préparer à accueillir le Messie. On n’ignore pas l’incidence positive de la prédication de Jean sur les hommes de son temps  : le peuple, toute catégorie confondue, se ruait littéralement sur lui, pour recevoir le baptême et vivre d’une nouvelle manière.

Son message se résume dans l’urgence d’un retour à Dieu dans la pénitence et la conversion des cœurs, dont l’expression visible est le baptême qu’il a administré dans le Jourdain. Dans une lecture actualisée, on peut comprendre que l’Eglise et tous ceux qui nous invitent à la conversion, à la pénitence, à la nécessité d’abandonner les mauvais chemins pour revenir à Dieu, tous ceux-là jouent aujourd’hui le même rôle de précurseur du Christ que Jean. Qui que nous soyons, nous ne devons donc pas fermer notre cœur à leur appel, au risque de manquer le plus grand rendez-vous avec Dieu, celui d’intégrer son Royaume.

« Celui qui a des oreilles, qu’il entende   » et comprenne que le Christ ne tardera pas à venir. Et pour cela, il doit redoubler de vigilance, de violence contre lui-même pour extirper de sa vie les mauvais penchants. La violence sur le Royaume dont parle Jésus commence en vérité par une violence sur soi-même un peu comme on le fait en s’imposant des disciplines « rigoristes   » (le mot semble trop fort mais veut illustrer l’idée d’une violence sans complaisance) pour sortir d’une impasse ou pour gagner un pari. Seul cet effort permanent de conversion intérieure nous rendra un peu plus dignes d’avoir part au Royaume.

Ce dernier, bien qu’il soit un don de Dieu à l’homme, demande donc que l’on s’efforce d’y entrer. Dieu ne viendra pas nous y plonger bon gré mal gré. Se décider à y entrer suppose une certaine violence sur soi-même pour vaincre notre indolence et nos velléités. L’excellence de ce Royaume dans lequel le plus petit est plus grand que le plus grand des enfants des hommes en vaut le sacrifice. Pendant ce temps de l’Avent, demandons à l’Esprit de nous donner la force de ne pas remettre à demain notre propre conversion, de nous décider aujourd’hui une fois pour toutes pour lui. Que nous sachions que le temps à nous accordé est trop précieux et trop court pour nous préparer comme il faut à jouir de la félicité éternelle avec les Saints et les prophètes.

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens

Cette publication a un commentaire

  1. Célestin

    Merci mon père

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