Que signifie « anti christ » ?

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Ambon

Cet article répond à trois questions : 

Comment définir l’anti-christ ? 

Quel sens donné à l’anti-christ ? 

Comment comprendre l’expression aujourd’hui ?

Saint Jean parle souvent de la manifestation de l’anti-christ à la dernière heure. Il dit : « Mes enfants, c’est la dernière heure et, comme vous l’avez appris, un anti-Christ, un adversaire du Christ, doit venir ; or, il y a dès maintenant beaucoup d’anti-christs. Nous savons ainsi que c’est la dernière heure » (1Jn 2, 18). Que signifie anti-christ et comment le savoir aujourd’hui ?

Définition de « anti-christ »

Le mot vient du latin « antichristus », lui-même venant du grec « antikhristos ». On le traduit parfois par « antichristus » qui signifie « contre le Christ » ou par « antechristus » traduisible par « avant le Christ ». Qu’il soit traduit par « anti-christ » (contre le Christ) ou par « ante-christ » (avant le Christ), le mot conserve le sens général de « adversaire du Christ » devant se manifester avant la dernière venue de Jésus à la fin des temps.

Saint Jean emploie l’expression au singulier (anti-christ) et au pluriel (anti-christs). On peut donc déduire que l’anti-christ peut désigner un personnage unique ou collectif quand c’est au singulier ou un groupe de personnes quand c’est au pluriel. Cette catégorie incarne l’esprit de l’anti-christ. Il passe par eux pour répandre sa tromperie dans le monde.

L’anti-christ : un adversaire

Quand saint Jean parle d’anti-christ au singulier, il parle d’un « adversaire au Christ » qui va venir. Sa venue est temporellement située : ce sera à la fin des temps, à la dernière heure, peu avant la manifestation du Christ. Mais quand saint Jean utilise l’expression au pluriel, il entend désigner des personnes qui ont fait partie de la communauté chrétienne mais qui, dans la vérité, n’étaient pas dans la communauté. Saint Jean, lui, parlait’ essentiellement des Juifs qui, s’étant convertis au christianisme, s’en sont séparés, par refus et réfutation de certains points de l’enseignement des apôtres.

Ces adversaires rejettent essentiellement l’idée que Jésus, soit totalement Dieu et totalement homme. Pour eux, Jésus n’est pas Dieu comme on peut le dire de Dieu le Père et il n’est pas homme comme on peut le dire de chaque homme. Dans un sens actualisé, au long de l’histoire de l’Église, les anti-christs sont ces personnes qui ont un moment été membres de la communauté ecclésiale et qui s’en sont séparées en réfutant les vérités essentielles de foi et en la combattant.

L’anti-christ aujourd’hui

Plus largement, l’anti-christ ou l’antéchrist est principalement d’abord l’esprit de la fausse connaissance. Il s’agit, sous ce rapport, de tous les systèmes qui pensent posséder le vrai esprit de Dieu, la vraie connaissance de Dieu, différente de celle que le Christ nous a révélée. Les concernant, saint Jean dit : « Tout esprit qui ne confesse pas Jésus n’est pas de Dieu, c’est celui de l’anti-christ » (1 Jn 4, 3). Ces groupes initiatiques et fermés possèdent un maître qui se substituent au Christ. Ils se définissent comme les sauveurs et les illuminateurs. Pour eux, le salut s’acquiert par cette connaissance.

L’anti-christ, c’est aussi l’esprit de mensonge et des pseudosciences. L’incarnation de ce mensonge est l’esprit du mal qui distille dans le cœur des hommes des idées mensongères. Ce mensonge a un rapport immédiat avec le Christ qui est la vérité. Ce mensonge est donc opposé à la parole de Dieu, proposant des idées contraires à l’enseignement de Dieu. À ce sujet, saint Jean dit : « Qui est menteur, sinon celui qui nie que Jésus est le Christ ? Celui-là est l’antéchrist, qui nie le Père et le Fils » (1Jn 2, 22).

Aujourd’hui, on peut discerner les signes de l’anti-christ dans toutes les doctrines qui s’opposent directement soit à la personne du Christ et à sa seigneurie, soit à son message ou à son Église.

Il faut avertir tout de suite qu’il faut éviter la confusion entre la contradiction dans les débats d’idées et l’opposition de principe qui procède d’un refus de confesser une vérité de foi. On peut bien débattre des sujets de la foi, sans pour autant les rejeter au point de se séparer de sa communauté. Le signe de l’anti-christ est le signe de l’adversaire qui ne supporte ni la présence du Christ ni celle de son Église. Qui pis est, il se donne la mission de les combattre de toute son énergie.

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens