Mercredi après l’Épiphanie : la perfection de l’amour

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Ambon

Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous

Ce mercredi après l’Épiphanie, nous continuons notre méditation sur le thème de l’amour. Le disciple bien-aimé nous montre le chemin de l’amour parfait.

La perfection de l’amour

L’amour parfait réside dans l’amour que nous avons les uns pour les autres, dit saint Jean. Le signe que nous aimons Dieu transparaît dans l’amour fraternel. « Dieu, personne ne l’a jamais vu. Mais si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et, en nous, son amour atteint la perfection ». Autrement dit, le chemin de l’amour pour Dieu passe par l’amour pour l’homme.

Il faut cependant préciser que le baromètre du commandement de nous aimer les uns les autres se trouve dans le Christ. Chacun ne tracera pas sa manière d’aimer son frère. Il faut aimer son prochain, comme Jésus l’a aimé. L’amour de Jésus pour l’homme est l’amour gratuit qui se donne et se sacrifie, sans aucun mérite de la part de l’homme. Aimer Dieu et voir son amour atteindre la perfection, c’est aimer l’homme, d’un amour désintéressé. On peut même dire, c’est aimer son ennemi, car la gratuité la plus absolue de l’amour se manifeste dans l’amour pour celui qui ne t’aime pas et qui ne te donnera pas cet amour en retour.

L’amour parfait chasse la crainte

Si l’amour de Dieu atteint en nous la perfection grâce à l’amour que nous avons les uns pour les autres, le signe de cette perfection de l’amour réside dans l’assurance que nous avons dans notre conscience de ne pas craindre au jour de notre jugement. Saint Jean le dit explicitement : « Voici comment l’amour atteint, chez nous, la perfection : avoir de l’assurance au jour du jugement ».

Cette assurance s’apparente à la paix intérieure qui habite l’homme d’avoir accompli sa mission en toute bonne conscience. La crainte est le signe d’un reproche qu’on se fait, le signe d’avoir failli dans l’observance de cette loi d’amour, et donc, le signe de la peur du châtiment. Celui qui aime et n’a fait qu’aimer ne se reproche rien, car son conscience ne l’accuse pas. Saint Paul va dans cette même logique quand il nous demande de n’avoir que la dette d’amour à rembourser. Autrement dit, le chrétien est un être aimant, tissé d’amour et il ne peut faire autrement que d’aimer. Ne pas avoir de crainte devant Dieu, c’est véritablement atteindre un sommet dans l’amour.

« Aime et fais ce que tu veux »

Finalement, l’amour, en chassant la crainte, nous libère. Celui qui aime est libre, car en lui, il n’y a plus de trouble. Bien plus, celui qui aime élargit son espace d’action. La raison est que si toute son action prend sa source dans l’amour de Dieu, tel qu’exprimé en Jésus-Christ, il peut tout faire, comme il le veut. La raison est que, tout ce qu’il fait porte la trace de cet amour.

C’est donc en vivant d’amour que l’homme multiplie ses possibilités d’action et qu’il permet à sa volonté de grandir. Il suffit de comparer deux personnes : l’une vivant d’amour et l’autre vivant de la haine. La différence fondamentale est que la première est plus libre intérieurement, ce qui la pousse à plus d’action et la seconde, en revanche, est moins épanouie intérieurement, ce qui limite considérablement son champ d’action.

« Aime et fais ce que tu veux », dit saint Augustin, car si tout ce que tu veux procède de l’amour, cela correspond à Dieu. La source de la liberté de l’homme se trouve dans l’amour ou, pour dire autrement, en Dieu, car il est amour.

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens