Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth, et il leur était soumis. Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements. Quant à Jésus, il grandissait en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les hommes.
Au lendemain des festivités de Noël, nous contemplons la sainte famille de Nazareth, la famille de Jésus, de Marie et de Joseph. Les textes de ce dimanche de la sainte famille focalisent nos regards sur deux familles : la famille d’Elcana et celle de Joseph. Qu’ont-elles à nous apprendre ?
Des familles comme toutes les autres
Il est intéressant de savoir que si nous fêtons la sainte famille de Jésus, de Marie et de Joseph, c’est pour remarquer que cette famille est bien, par plusieurs endroits, comme toutes les familles de la terre. Une certaine idée de la sainteté, fausse par surcroît, peut nous conduire à conclure que la famille de Joseph est sainte parce que Dieu l’a préservée et lui a donnée des grâces inouïes. Loin s’en faut.
Cette famille était confrontée aux problèmes du quotidien. Déjà, dans la première lecture, nous voyons la grande préoccupation d’Anne, la future mère de Samuel. Elle ne concevait pas, au point où Elcana, son mari, avait convolé à une deuxième noce. Bien qu’elle devrait avoir la faveur d’être la mère du grand prophète Samuel, Dieu ne l’a pas épargné des difficultés de la vie.
Il en est de même pour Joseph et Marie. On connaît bien les conditions de la conception de Jésus, les projets de Joseph de découdre en douce avec Marie, le contexte presque inhumain de la naissance de Jésus, la fuite en Égypte, le retour à Nazareth… et à douze ans, la perte de l’enfant Jésus, avec tout ce que l’on sait de l’affolement que cette disparition peut provoquer dans le cœur des parents. La sainte famille n’était donc pas épargnée des problèmes de la vie. Somme toute, c’était une famille ordinaire. Si aujourd’hui, on l’appelle « sainte famille », en la donnant comme modèle, c’est bien donc que la raison se trouve ailleurs.
Des familles attachées au Seigneur
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Si la famille qui a accueilli le Fils de Dieu est déclarée sainte et proposée en modèle pour toutes les familles chrétiennes, c’est fondamentalement à cause de l’écoute du Seigneur et du souci constant et sacré de mettre en pratique sa volonté.
Dans la première lecture déjà, on observe comment Anne et Elcana montent, chacun pour sa part, au sanctuaire pour le sacrifice annuel et s’acquitter du vœu à l’occasion de la naissance de l’enfant. Anne et Elcana étaient attachés au Seigneur et mettaient leur honneur à accomplir tous leurs devoirs à son endroit.
Plus encore, il faut contempler en chaque personne de la sainte Famille un don de soi total au service du Seigneur. Joseph qui écoute et fait comme l’ange le lui prescrit ; Marie qui dit « qu’il m’advienne selon ta parole » et Jésus qui, en venant dans le monde, dit : « Me voici, Seigneur, je viens pour faire ta volonté ». La caractéristique essentiellement de la sainte famille se trouve précisément là : dans l’attachement à l’obéissance totale à la Parole du Seigneur.
Garder les commandements du Seigneur
La leçon fondamentale que nous pouvons puiser de la fête de ce jour est donc l’écoute et la pratique de la volonté de Dieu. C’est ce que saint Jean appelle, dans la deuxième lecture, « garder les commandements du Seigneur ». La famille chrétienne apparaît ainsi comme le lieu privilégié de la pratique des commandements de Dieu. Garder le commandement signifie avoir foi au Christ et nous aimer les uns les autres.
Les familles sont des lieux où la foi authentique s’entretient, où l’amour gratuit s’apprend et où la communion fraternelle se nourrit. Si la sainte Famille de Nazareth est proposée en exemple, c’est fondamentalement parce que, malgré les problèmes qu’elle a rencontrés, elle a tenu à ces fondamentaux.
Nous sommes appelés à l’imitation de la sainte famille. Les époux chrétiens s’appliqueront à faire de saint Joseph le modèle de père qui protège et veille sur les autres membres de la famille. Les épouses sont appelées à l’imitation de Marie qui reste toute disponible à Dieu et soucieuse de l’éducation de Jésus. Les enfants feront du Christ-enfant leur modèle, car il se soumet à ses parents. Si dans nos familles, chacun prend à cœur de jouer pleinement sa partition dans la relation familiale, en attachant du prix, à chaque niveau, à l’observance des commandements du Seigneur, nos familles seraient des citadelles imprenables pour ceux qui, de nuit et de jour, ne pensent qu’à sa destruction.
L’Église regarde les familles avec beaucoup d’espérance. Elles font l’objet de ses sollicitudes. Si les familles, Églises domestiques, sont enracinées solidement dans la Parole de Dieu, nos humaines s’en trouveraient consolidées. Prions pour nos familles surtout celles éprouvées et divisées. Que le Seigneur leur accorde son Esprit. Consacrons nos familles à la sainte Famille de Nazareth pour que de plus en plus de familles chrétiennes soient des foyers de paix, d’amour et de foi.
