Messe du jour de Noël C

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Ambon

Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité.

Frères et sœurs, aujourd’hui s’accomplit pour nous les promesses que, quatre semaines durant, nous avons écouté dans les lectures proposées par la liturgie de l’Église. Aujourd’hui, nous fêtons la naissance dans le monde du Fils unique du Père. Aujourd’hui, nous sommes invités à l’action de grâce et à la méditation. Les textes de ce jour nous invitent à découvrir la profondeur de ce mystère et à nous en réjouir.

Jubilons, crions de joie

Dans la première lecture, ce sont les cris de joie. Les guetteurs, ceux qui ont pour mission de déceler avant tout le monde la venue du Messie, ont donné le signal  : « Écoutez la voix des guetteurs : ils élèvent la voix, tous ensemble ils crient de joie car, de leurs propres yeux, ils voient le Seigneur qui revient à Sion  ». Nous ne sommes plus dans le registre de promesse mais dans celui de l’accomplissement. On comprend pourquoi nous sommes invités à exulter de joie  : « Éclatez en cris de joie, vous, ruines de Jérusalem, car le Seigneur console son peuple, il rachète Jérusalem  !  ».

La venue effective du Seigneur est le début du salut. Pour le peuple d’Israël, ce salut signifie  : retour sur la terre des pères, rétablissement de la royauté, reconstruction du temple, etc. Ce sont les signes fondamentaux de l’existence du peuple.

Pour nous chrétiens aujourd’hui, ce n’est plus exactement la même chose. Les ruines de Jérusalem aujourd’hui, c’est la persécution de l’Église et des chrétiens, l’effet destructeur de notre infidélité à Dieu, nos propensions idolâtres, notre désobéissance à la parole de Dieu, nos manques de foi, d’espérance et de charité, tout ce qui nous met loin de la grâce divine, etc. Si nous sommes invités à la joie aujourd’hui, c’est parce que le Messie qui vient nous libérera et nous donnera la paix véritable. Un nouveau vent d’espérance souffle enfin.

Du texte de l’ancien Testament aux lectures du nouveau Testament, il y a pourtant un pas fondamental. Ces lectures nous introduisent en effet dans l’identité du ce Messie et sur la relation que nous devons avoir avec lui pour bénéficier du salut qu’il nous apporte.

Contemplons la Parole finale du Père

L’enfant couché dans la mangeoire est le Fils de Dieu. Ce peut être insuffisant de le dire ainsi. Il est la Parole de Dieu. Il est Dieu. Saint Jean l’affirme d’emblée dans l’évangile ce jour. Plus loin encore, il dit que cette parole cette faite chair. C’est le mystère de l’incarnation. Le Christ que nous fêtons aujourd’hui est donc la « parole de Dieu devenue homme  » pour que nous écoutions Dieu, non plus par la voix des autres messagers, mais que nous puissions écouter sa propre voix. Jésus est la voix du Père. Son enseignement n’est pas celui d’un homme, mais celui de Dieu  : « Je ne dis pas les choses de moi-même. Je les dis comme je les entends de mon Père ».

Mieux encore, Jésus est le dernier messager de Dieu. Il est la dernière parole que le Père a voulu adresser aux hommes en sorte que, après Jésus, il n’y a plus une parole qui soit audible et nouvelle. L’auteur de la lettre aux Hébreux ne se tracasse pas pour nous le rappeler dès la première phrase de sa lettre  : « À bien des reprises et de bien des manières, Dieu, dans le passé, a parlé à nos pères par les prophètes ; mais à la fin, en ces jours où nous sommes, il nous a parlé par son Fils qu’il a établi héritier de toute chose et par qui il a créé les mondes  ».

Du coup, après le Christ, il n’y a plus une nouvelle révélation sur Dieu. En Jésus, tout est dit sur Dieu. L’enfant né dans les conditions à la limite du soutenable est la Parole définitive que le Père adresse aux hommes. A nous de savoir comprendre ce que nous révèlent chaque geste et chaque parole du Christ à propos de Dieu et du salut qu’il veut pour l’homme.

La première lecture finit avec un verset qui ouvre au salut universel que Dieu veut accorder à tous les hommes  : « Tous les lointains de la terre ont vu le salut de notre Dieu ». Il ne s’agira pas seulement de voir ce salut. Il vaut en bénéficier.

Entrons dans le salut par la foi

Pour entrer dans le salut de Dieu, il faut accueillir le Fils de Dieu chez soi. Il faut le recevoir. Dans cette veine, recevoir le Christ, l’accueillir signifie donner son adhésion à sa personne, au moyen de la foi. Jean le baptiste a préparé les cœurs à croire au Messie que Dieu envoie. Nous sommes invités à la joie. Nous sommes conscients d’être devant la parole définitive du Père. Mais tout ceci gardera un goût d’inachevé, si nous n’arrivons pas à faire le saut dans la foi. Car, c’est dans la foi et ses implications que nous partageons la vie du Fils de Dieu  : « À tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom  ».

La foi est donc incontournable. Celle-ci nous permet de ne pas nous tromper sur le genre de salut qu’apporte le Fils de Dieu. Ce salut consiste à nous libérer du péché et à faire de nous des enfants de Dieu.

En ce jour où nous fêtons la naissance du Fils de Dieu dans notre histoire, rendons grâce au Seigneur en mettant notre foi en ce Messie, parole définitive du Père.

Amen.

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens