Quel est le message central de Noël ?

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La crèche

Nous fêtons Noël dans la liesse. Ce qui est une bonne chose. Cependant, il est important d’en connaître le message essentiel pour fêter avec justesse la venue du Fils de Dieu dans notre monde. Cet article envisage de nous faire entrer dans ce message.

Tout le monde fête Noël. Les réveillons s’organisent un peu partout. Cette fête chrétienne est l’une des plus partagées dans le monde. Mais ce n’est pas toujours évident qu’on en connaisse la signification. Les commerces et les publicités ont tôt fait de réduire la fête aux cadeaux. Il est important, nous semble-t-il, de découvrir le message central de la naissance du Messie. Nous essayerons de le partager à partir des textes bibliques lus la nuit de Noël.

Un message d’espérance

Il faut bien lire les textes de la nuit de noël pour découvrir la place de choix de la paix dans la vie des hommes. La première lecture décrit un peuple en besoin de paix. Le peuple d’Israël est réduit à l’esclavage. Il n’y a plus aucun signe d’espoir pour que, par lui-même, le peuple échappe à l’extinction, comme si le scénario de l’Égypte se répétait. En effet, dans ce pays où les fils d’Israël étaient corvéables à merci, l’édit du pharaon demandait que tous les nouveau-nés mâles soient tués. C’est clairement voué le peuple à la disparition. Un danger du genre menaçait le peuple d’Israël.

Les expressions utilisées par l’écrivain sacré sont caractéristiques de la souffrance du peuple. Il dit : « Le joug qui pesait sur lui, la barre qui meurtrissait son épaule, le bâton du tyran, les manteaux couverts de sang  » (cf. Is 9, 4-5). La naissance d’un enfant sur les épaules duquel se trouve l’insigne royal signifie que le peuple n’est pas perdu à jamais. Les ténèbres épaisses s’éclaircissent à sa naissance. Avec lui, pointent les signaux d’un renouvellement. L’enfant qui vient de naître est porteur d’une grande espérance. Il ranime et rallume l’espérance de tout un peuple. Il convient donc de retenir que la fête de Noël est la fête de l’espérance retrouvée, la fête de la possibilité d’une renaissance, la fête de la sortie des ténèbres, la fête de la lumière qui annonce la nouvelle vie.

Un message de paix

Le mot « paix » se retrouve à la fois dans la première lecture comme dans l’évangile de la messe de la nuit de Noël. Isaïe se plaît à décliner les titres d’honneur de ce nouveau roi  : « son nom est proclamé  : « Conseiller-merveilleux, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix. » Et le pouvoir s’étendra, et la paix sera sans fin pour le trône de David et pour son règne qu’il établira, qu’il affermira sur le droit et la justice dès maintenant et pour toujours. » (Is 9, 6). De la même manière, le cantique des anges insiste sur cette paix  : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’il aime » (Lc 2, 14).

Que l’on soit dans le contexte du peuple d’Israël réduit en esclavage à Babylone ou que l’on se retrouve dans le contexte politique du moment où Jésus naissait, le peuple n’avait pas une véritable paix. Il était soumis au pouvoir étranger. On comprend alors que l’annonce de la paix retentisse fortement chez les destinataires des textes que nous lisons. Aujourd’hui encore, la paix n’est pas acquise. Les chemins de paix que les hommes prennent sont des chemins de guerre. La paix est construite sur la force des armes. Quelle est cette paix qui adviendra sous la menace des engins de morts  ? La naissance de Jésus est donc annonciatrice de la paix, une paix que Jésus lui-même précisera par la suite  : « Je vous donne la paix, je vous laisse ma paix, non pas à la manière du monde  » (Jn 14, 27). Quand nous fêtons la naissance de Jésus sur la terre, nous fêtons la paix véritable dont l’homme a besoin. Cette paix passe par un chemin : celui de l’enfant.

Le signe de l’enfant

Les textes de la nuit de Noël sont encadrés par l’annonce de la naissance d’un enfant  : « Un enfant nous est né ; un fils nous est donné  » (Is 9, 6). Dans l’évangile, les anges proclament  : « Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Et voici le signe qui vous est donné  : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire.  » (Lc 2, 11-12) L’enfant couché dans une mangeoire est le signe que Dieu accorde aux hommes pour que s’accomplissent l’espérance de la paix profonde et de la joie véritable que recherche le monde.

L’enfant en effet est disponible, prêt à aimer et à pardonner, prêt à vivre dans la justice et la droiture. Comme Rousseau le dit avec plein de bon sens,  « l’homme naît bon, mais c’est la société qui le corrompt  ». Un autre message fort de Noël, c’est que nous devons apprendre à devenir des enfants, c’est-à-dire avoir un esprit d’enfant. L’enfant est faible et n’est pas capable de mal, de guerre, d’intolérance, de haine, bref du péché. Il apprend tout cela au contact des adultes.

La joie qui éclate aujourd’hui n’est possible que si nous devenons des porteurs d’espérance pour nos frères et sœurs, surtout les plus pauvres, les brimés, les marginalisés, etc. La joie ne peut éclater en vérité que si nous sommes des semeurs de paix là où essaiment la division, la rancœur, les menaces, les intimidations, etc. La joie sera parfaite si nous accueillons en chaque homme l’enfant que Dieu donne et surtout si nous abordons nos semblables avec l’innocence et la fragilité de l’enfant.

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens