Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : « Mon enfant, tes péchés sont pardonnés. »
Avec la guérison du paralytique, nous atteignons un autre niveau dans la découverte de l’homme Jésus. Il se manifeste comme le médecin des profondeurs. Il nous révèle ainsi le lieu secret de nos maladies mais aussi de notre santé.
Demande de guérison
La popularité du Christ ne fait que grandir. Un monde impressionnant arrive à lui. De cette foule, se dégage le groupe de ceux qui lui amènent un paralytique. Visiblement, l’homme ne peut pas marcher. Il est couché sur une civière. L’intention de ces quatre hommes est visible : demander à Jésus de guérir le paralysé. Ce paralytique symbolise toute l’humanité malade et incapable d’action. Tout comme ces quatre hommes, comme l’espérait aussi le paralysé, les hommes sont souvent à la recherche de la guérison corporelle. Il suffit de comparer la manière dont les gens se ruent dans les hôpitaux et dans les centres de guérison d’une part et leur manque d’intérêt pour la guérison intérieure, pour comprendre que l’essentiel pour eux est ce qui est charnel.
Jésus, lui, ne voit pas les choses de cette manière. Le mal dont souffre l’homme n’est pas corporel au premier plan ou la paralysie de l’homme vient d’une autre maladie qu’il ne perçoit pas toujours. Il s’agit des profondeurs humaines en besoin de pardon et de réconciliation. C’est là qu’il oriente toute notre attention. De ce point de vue, en se révélant un peu plus, il révèle un peu mieux l’homme à lui-même.
Pardon des péchés
À la surprise générale de tous, Jésus prononce une phrase réservée au divin : « Tes péchés sont pardonnés » Quelle relation peut-il bien avoir entre la demande de guérison et le pardon des péchés pour qu’il proclame le pardon des péchés au paralytique ? Et pourquoi s’autorise-t-il un pouvoir qui appartient proprement à Dieu ? Sans chercher à répondre à ces questions, Jésus montre clairement que la guérison physique est bien moins difficile que la guérison intérieure. La vraie souffrance humaine est plus intérieure qu’extérieure. Les diagnostics à poser relèvent plus de la maladie de l’âme que des maladies corporelles. Dans ce sens, on peut défendre que les maladies chroniques des hommes, qui ne dépendent pas de malformations congénitales, ont parfois besoin d’un échange de type ou psychologique ou spirituel pour guérir.
Les médecins qui prennent le temps de comprendre l’histoire de leurs patients et de les guérir dans leur vie blessée réussissent encore plus rapidement le traitement des maladies corporelles. Comme quoi, beaucoup de personnes souffrent intérieurement et cette souffrance a des répercussions sur leurs corps. On gagnerait énormément à guérir l’homme à partir de l’intériorité.
Pour guérir, il faut pardonner
Pour guérir le malade, Jésus pardonne. L’Église prêche inlassablement le pardon, car elle croit que le pardon est source de guérison. Pour guérir en profondeur, l’homme doit apprendre à pardonner. Le pardon est la libération de la vie intérieure. Le relèvement de l’homme commence par le pardon que Dieu lui accorde et que lui-même accorde à son frère.
Celui qui pardonne se libère et peut se relever. Il se libère et cette libération est proprement un soulagement et une guérison. Ceux qui font le cheminement de guérison intérieure par le pardon retrouve une nouvelle existence, comme si c’était une nouvelle création. Que Dieu nous donne la grâce de découvrir la puissance libératrice du pardon. Qu’il nous donne de nous approcher du sacrement du pardon et d’être nous aussi des personnes qui pardonnent.
