4e dimanche Avent C

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Ambon

Quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni.

Ce quatrième dimanche de l’avent est l’ultime qui nous conduit vers la joie de la naissance du Messie. Les textes sont unanimes à nous montrer comment Dieu se fait de plus en plus proche de l’homme dans le mystère du Messie. Dans la première lecture, alors que le peuple est pratiquement réduit à un petit reste, Dieu annonce par son prophète la venue d’un Messie, dont les « origines remontent aux temps anciens, à l’aube des siècles  ». Cette simple précision de la part du prophète Michée nous révèle déjà, à mots à peine couverts, l’origine transcendante du Messie. Son origine est antécédente à la naissance des siècles. Autant dire qu’il est dans l’éternité. Par cette rapide précision, Michée place celui qui sortira pourtant du plus petit parmi les villages d’Israël dans la sphère de la divinité. Voilà le paradoxe de notre Dieu, le Très-Haut mais aussi le Très-bas, à la fois transcendant et immanent à l’homme. Une telle idée est transversale aux trois textes de ce jour.

La lettre aux Hébreux nous convainc davantage dans cette lecture. Le texte commence ainsi  : « En entrant dans le monde  ». Cela signifie qu’il n’est pas du monde, qu’il vient d’un ailleurs. Il sort du sein du Père. Il entre dans le monde en prenant chair, en se faisant l’un de nous. La scène évangélique de la rencontre de Marie et de sa parente Elisabeth nous authentifie la réalité de l’incarnation de Jésus dans le sein de Marie. « Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon sauveur vienne jusqu’à moi  ?  », une exclamation qui cache une autre  : la venue du Messie dans le monde ouvre le chemin du Bonheur. Si l’on se réjouit pour la mère, on doit se réjouir encore plus pour le Fils.

En nous arrêtant un peu sur le passage évangélique, on découvre que la joie de cette rencontre est rendue possible par la rencontre de trois volontés  : volonté du père d’envoyer le Fils (1ère lecture), volonté du fils de venir dans le monde pour accomplir la volonté du Père (2ème lecture), volonté de Marie d’accueillir le Fils pour que s’accomplisse la volonté du Père. Dieu ne réalise ses merveilles que dans les cœurs qui se disposent à obéir à sa volonté. Il les comble de sa joie  : « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur  ». Le véritable sacrifice est celui d’orienter nos volontés vers celle de Dieu, de les ajuster à celle de Dieu pour qu’il vienne établir sa demeure en nous.

Le bonheur de Marie, c’est d’être la croyante en la Parole de Dieu. C’est ici que se trouve tout l’enseignement des trois textes de ce jour. Retrouver le bonheur en croyant à la Parole de Dieu. Cette foi se passe des certitudes et des preuves. Marie n’a pas attendu de voir complètement clair dans le mystère avant de répondre favorablement. Si cette parole vient de Dieu, elle doit forcément bienfaisante. Marie en fait l’expérience et nous y convie. Si notre volonté s’allie à celle de Dieu, il n’y a pas de raison que le Christ n’habite en nous. Et s’il habite en nous, nous serons des semeurs de bonheur partout où nous serons. C’est le Christ qui recommence ainsi à proposer la bonne nouvelle de la paix et de la joie de Dieu. Nous devenons à notre tour des lieux de manifestation de Dieu, des Marie portant la joie des milliers d’Elisabeth.

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens