Deux caractéristiques fortes du temps de l’avent

Les quatre bougies de l'Avent
Les cierges symbolisant les quatre semaines de l'Avent

Synthèse pour le lecteur pressé

Le temps de l’avent est marqué par deux caractéristiques majeures. La première est liturgique et situe le temps de l’avent à l’entrée de l’année liturgique. Composé de quatre semaines dominées par la couleur violette, l’avent est le temps qui nous conduit aux festivités de la naissance de Jésus. La deuxième est d’ordre spirituel. Le temps de l’avent est par excellence le temps du désir du salut de Dieu, de l’attente dans l’espérance et de la préparation dans l’amour.

Il y a souvent dans les homélies et les enseignements au sujet du temps de l’avent un flot d’informations que les fidèles laïcs n’arrivent toujours pas à catégoriser. Du coup, ils entendent beaucoup sur ce temps, mais retiennent si peu. Dans un article précédent, nous avons traité de la signification du temps de l’avent. Dans celui-ci, nous allons aborder les caractéristiques de ce temps. Il s’agit pour nous d’indiquer les signaux qui permettent de reconnaître ce temps comme le temps de l’avent. C’est toute l’utilité de ce rapide parcours que nous aurons ensemble. Essayons-nous donc à cette petite description.

Du point de vue liturgique

De sa racine grecque, la liturgie est le culte public et officiel que les chrétiens rendent à Dieu à travers un ensemble de pratiques, de rites, de cérémonie et de prières, codifié par des textes. Une année liturgique commence le premier dimanche de l’avent pour finir le samedi après la fête du Christ-Roi. La première caractéristique du temps de l’avent est d’ouvrir à une nouvelle année liturgique : c’est la porte d’entrée dans une nouvelle année de grâce et de bienfaits du Seigneur. Il comporte quatre semaines ouvertes chacune par un dimanche. Le temps de l’avent commence le 27 décembre au plus tôt et le 03 décembre au plus. Mais il finit toujours le 24 décembre à la fin de l’après-midi, pour céder place au temps de Noël.

La couleur liturgique est principalement le violet, bien qu’au troisième dimanche de l’avent, on porte la couleur rose, plutôt rare. Cette couleur violence n’indique pas que nous pratiquons le jeûne et la pénitence comme dans le temps de carême. Elle nous invite plutôt à une triple disposition : la préparation, l’attente dans l’espérance et le désir.

Du point de vue spirituel

Ce temps nous appelle à trois attitudes : la maturation de notre désir, à l’attente dans l’espérance et à la préparation.

« Voici le temps du long désir » est le titre d’un hymne consacré au temps de l’avent. Le temps de l’avent est là pour rappeler, à nous chrétiens, que nous ne devons pas perdre le désir de Dieu. Ce désir porte en lui une certitude : Dieu vient combler notre indigence, il vient panser nos blessures, nous rassurer dans nos doutes. Ce désir est une nécessité pour que se creuse en nous la soif de Dieu. La plupart des textes de la première semaine du temps de l’avent focalisent notre attention sur le Seigneur qui vient combler le désir de l’homme.

La deuxième caractéristique du point de vue spirituel est que le temps de l’avent est le temps de l’attente. Comme lui-même le dit : « Heureux serviteurs que son maître en rentrant trouvera éveillés. S’il vient à minuit ou vers trois heures et qu’il les trouve ainsi, heureux sont-ils ». Le temps de l’avent, en étant un temps d’attente, est aussi chargé d’espérance. C’est précisément cette attente dans l’espérance du retour prochain du maître qui motive le chrétien à la fidélité aux commandements du maître. Deux figures peuvent nous aider à voir plus clair : il s’agit du guetteur dans le livre d’Isaïe (Guetteur, où en est la nuit) et du Christ lui-même qui avertit qu’il arrivera à l’improviste. Ainsi, le chrétien ne doit jamais être amnésique du retour du Christ. Le chrétien est un homme en attente, dans la confiance : aussi ténébreuse que soit la nuit, aussi profonde soit-elle, le maître arrivera. Il faut l’attendre.

Enfin, la troisième caractéristique est la préparation. C’est en lien immédiat avec l’attente. Il ne s’agira pas d’attendre béatement le Seigneur en croisant les bras. Il faut une préparation de soi à la rencontre, en investissant de l’amour du Christ le monde dans lequel nous sommes. C’est donc le temps de l’action, de la préparation de notre cœur, de la purification de notre être. C’est le temps où nous témoignons du Christ par notre manière de vivre concrètement sa charité au milieu de nos frères et sœurs.

Au total, le temps de l’avent est un temps riche à la fois liturgiquement et spirituellement. Se tenant au seuil de l’année liturgique, il nous aide à préparer la venue du Christ qui est venu, qui vient et qui viendra. Il est pour la chrétienté un temps de la purification et l’affermissement de notre désir de Dieu, un temps d’attente en même que d’espérance, un temps de préparation de notre être entier à l’accueil du Seigneur. Cette préparation a pour centre de gravité la vie de témoignage et d’amour.

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens