Vendredi 1ère semaine Avent

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Ambon

« Croyez-vous que je peux faire cela ? » Ils lui répondirent : « Oui, Seigneur. » Alors il leur toucha les yeux, en disant : « Que tout se passe pour vous selon votre foi ! »

« Croyez-vous que je peux faire cela ? » demande Jésus aux deux aveugles implorant sa pitié. Aussi surprenant que cela puisse paraître, le code d’entrée dans la compréhension des textes de ce jour se trouve dans cette interrogation.

Elle nous permet de ne pas nous méprendre sur le sens profond de cette belle page de la première lecture dont le contexte d’écriture est en réalité celui d’un manque de foi du peuple d’Israël en Dieu, doublé d’hypocrisie : il honore Dieu avec ses lèvres mais son cœur est loin de lui.

Il suffira de remonter au verset 13 du même chapitre pour s’en apercevoir. Y apparaît clairement comme une opposition entre leur parole et leur foi. Le peuple fait des reproches à Dieu de ne pas s’occuper suffisamment de lui, et du coup pense voir et comprendre à suffisance pour prendre en main sa propre destinée. Il s’agit ni plus ni moins d’un aveuglément sur la puissance de Dieu. Alors le Seigneur, par ces promesses de renouvellement, donne une réponse vigoureuse au manque de foi de son peuple : la vie renaîtra, le mal disparaîtra, ce sera une nouvelle création. Cette manifestation de Dieu servira de leçon pour les intelligents, les incrédules et les disant voir et qui au fond sont plongés dans les ténèbres.

Dieu les sortira de leur profonde cécité, de leur inintelligence de ses desseins, en opérant une nouvelle création. On comprend dès lors la pertinence de la question de Jésus aux deux aveugles. Une question qui les renvoie à eux-mêmes : le problème du mal de l’homme n’est pas à situer en Dieu mais dans le soupçon de l’homme sur Dieu. En effet, le grand handicap à la manifestation de la puissance restauratrice de Dieu en l’homme est bien souvent son manque de foi. Car Dieu lui ne change pas. C’est plutôt notre aveuglément qui nous empêche de percevoir son œuvre dans nos vies, un aveuglément qui se guérit dans la foi.

Bien souvent, dans les méandres de la vie, advient la tentation, au mieux de douter de la puissance de Dieu ou, au pire, de ne pas croire en son existence. Tout en faisant l’effort d’être extérieurement avec lui, il arrive que l’on prenne les choses en main comme on le dit souvent, en se détournant du chemin du Seigneur. La vraie difficulté est de continuer à croire en la force créatrice de Dieu alors que tout semble aller dans le décor. Une telle situation de doute ou d’incrédulité est comparable à une cécité qui nous empêche de remarquer la merveille que Dieu accomplit non seulement en nous, mais aussi autour de nous.

Et pourtant, seule la foi est capable de nous sortir de cette boue, une foi que confessent les deux aveugles dans l’évangile, qui espère leur guérison contre toute espérance. Le plus grand miracle que Dieu accomplit aujourd’hui pour l’homme, c’est la venue de son Fils. Désormais, l’homme peut entrer concrètement en communication avec Dieu à travers le Fils qui fait entrer l’homme dans la lumière sur Dieu et sur l’homme : en Jésus, moyennant la foi, l’homme sort de son aveuglément fondamental sur Dieu.

La méditation de ces textes nous invite donc à un sursaut de foi qui nous permet de ne jamais désespérer de Dieu et de le rencontrer en son Fils. En ce début de l’avent, prions le Seigneur de nous donner la grâce de ne pas le défier par nos jugements humains limités et enténébrés, qui nous éloignent bien souvent de lui. Qu’il augmente en nous la foi, pour qu’en sa lumière, nous voyons la vraie lumière. Amen

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens

Cette publication a un commentaire

  1. Hounsou Lydia

    Merci beaucoup padré pour votre éclaircissement mais moi je vais plutôt remonter au verset 20 à 24 du même chapitre pour souligner la foi de cette femme souffrante d’hémorragie depuis 12 ans et qui fut sauvée à cause de sa foi. Seigneur, augmente en moi la foi pour que je ne doute jamais de Toi.

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