Jeudi 1ère semaine Avent

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Ambon

Celui qui entend de moi ces paroles sans les mettre en pratique est comparable à un homme insensé qui a construit sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, les vents ont soufflé, ils sont venus battre cette maison ; la maison s’est écroulée, et son écroulement a été complet.

Où trouver les chemins de la véritable paix ?

Telle est l’interrogation fondamentale à laquelle les textes de ce jour veulent répondre, chacun suivant un genre littéraire bien différent. A travers l’hymne d’action de grâce, Israël reconnaît dans le Seigneur celui qui construit la ville de la paix (Jérusalem) pour son peuple, élevant murailles et avant-mur pour le protéger de tous ses ennemis. Cette proclamation de foi est la conclusion d’une expérience douloureuse, non pas tant de l’exil en lui-même, mais surtout de la précarité des alliances humaines qui y ont conduit. Ces alliances sont au total inefficaces pour garantir une paix véritable. Le retour de l’exil, l’établissement à Jérusalem et la reconstruction de la ville de paix sont perçus par le peuple comme une pure œuvre miséricordieuse de Dieu.

Double conclusion : seul Dieu peut garantir la paix à son peuple et pour ce motif, il importe de mettre sa confiance en lui, une confiance qui prend le chemin concret de la fidélité à ses préceptes. Le peuple d’Israël, à travers ses rois, avait en effet perdu confiance en la capacité de Dieu de le sauver de ses ennemis de sorte qu’il ne lui était plus fidèle. On comprend dès lors pourquoi confiance et fidélité vont ensemble dans ce passage. Quand la confiance déserte le cœur, la fidélité prend forcément un coup de grâce.

L’évangile de ce jour, tout en demeurant dans la même perspective, nous prévient des faux indicateurs d’une authentique vie chrétienne : la manifestation des charismes. Tout au contraire, Jésus nous enseigne, en complétant la première lecture, que le chemin de la paix, de la sérénité malgré les vicissitudes de la vie est le chemin d’une vie construite sur le roc imprenable et inamovible de la Parole de Dieu. La paix a quelque chose de divin, parce fondamentalement don de Dieu ; pourtant, il n’est pas inaccessible, si l’on prend la Parole de Dieu pour chemin.

Aujourd’hui plus que jamais, l’homme travaille pour un développement durable, pour une paix durable… ? Or, il se fait qu’il cherche presque toujours cette paix « durable » en empruntant des chemins multiples sauf celui indiqué par l’Evangile. La dissuasion par les armes de violence, les menaces disciplinaires, les compromis, toutes ses formes de sécurité n’établissent qu’une paix à taille humaine, donc précaire. En revanche, les vertus de l’amour, du pardon, de l’humilité, de vérité et de justice, toutes choses qu’enseigne la doctrine sociale de l’Eglise etc., favorisée dans la confiance et la fidélité à Dieu permettent de retrouver durablement. Leur défaut fait que la paix humaine est toujours aux aguets, aux abois, jamais définitive, sujette au changement parce que bâtie sur des intérêts et surtout parce que fondée sur l’homme ondoyant et divers, comme le sable mouvant dont parle l’évangile.

En méditant la Parole de Dieu de ce jour, nous comprenons que l’homme peut sortir de la psychose d’une paix toujours menacée pour entrer dans l’action de grâce de la paix qui vient de Dieu dans la mesure où il fait de la fidélité à la parole de Dieu l’expression de sa confiance en lui.

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens