Mercredi 31e sem. TO – Impaire

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Ambon

« Celui qui aime les autres a pleinement accompli la loi »

Frères et sœurs, bien-aimés du Seigneur, les textes que nous avons reçus ce jour nous rappellent l’essentiel des textes du dimanche dernier. En effet, dimanche dernier, le Seigneur nous montrait que l’unique mot de la loi est le verbe « aimer » : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute sa force. Et tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Aujourd’hui, saint Paul reprend le même enseignement.

Accomplir la loi

Nous savons que l’accomplissement de la loi est une préoccupation pour chacun de nous. Nombreux sont ceux qui posent des questions au sujet du comportement à tenir devant certaines situations. La finalité est de ne pas offenser le Seigneur. Cette préoccupation des hommes de notre temps était partagée par les contemporains de Jésus : « Maître, que dois-je faire avoir en héritage la vie éternelle ? », demande le jeune homme riche à Jésus. Ce dernier lui indiquera la route des commandements. Un autre lui demandera : « Quel est le premier des commandements ? ». Accomplir la loi divine est une préoccupation pour l’homme qui n’a pas perdu le sens de Dieu.

Jésus, dans son sermon sur la montagne, dira : « Je ne suis pas venu abolir la loi et les prophètes, je suis venu les accomplir ». Quel sens peut bien recouvrir l’accomplissement de la loi ? « Accomplir la loi », en termes accessibles, signifie « apporter la loi à sa plénitude », « donner à la loi son sens plein », « amener la loi à sa totale expression ». Pour nous chrétiens en méditation de ce texte, accomplir la loi, c’est vivre du souffle qui anime toute loi, du levain enfoui dans le gonflement des lois. Si nous arrivons à être ce levain, nous aurons découvert le cœur de toute loi.

La dette de l’amour

Le levain de toute loi venant de Dieu, c’est l’amour. L’esprit des commandements divins, c’est l’amour. Il n’y a stricto sensu, aucune loi qui ne soit la loi de Dieu qui ne soit une marque de son amour. Ainsi perçu, vivre d’amour en tout temps et en tout lieu, c’est vivre entièrement sous le régime de la loi de Dieu. On comprend mieux la phrase introductive de Jean alors qu’il commençait à écrire le récit de l’amour jusqu’au bout du Christ pour l’homme : « Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’au bout ». On peut dire, sans entamer le sens général du texte : « Ayant pleinement accompli la loi divine, il l’accomplit jusqu’au bout ».

L’amour est ce que nous devons porter à nos frères et sœurs. Nul ne sera accusé d’aimer une autre personne. L’amour en effet accomplit toute chose bonne. C’est pour cela que saint Paul nous invite à n’autoriser pour nous-même aucune dette envers personne, excepté celle d’avoir aimé. Il vaut mieux être accusé d’avoir aimé dans la vérité et dans le respect de l’autre que l’être pour des questions de méchanceté et de refus de pardonner. Ce que saint Paul nous recommande, c’est d’aimer sans relâche.

Construire dans l’amour

Dans le sillage de notre méditation, avec le passage de l’évangile qui demande une auto évaluation avec d’enclencher une gigantesque entreprise, on peut dire que celui qui veut être le disciple du Christ doit s’apprêter à construire dans l’amour. Construire dans l’amour est une œuvre qui coûte la vie. Je ne connais pas un seul chrétien qui choisisse de bâtir sa vie sur l’amour de Dieu et celui du prochain et qui n’est pas obligé à des sacrifices, des renoncements et des persécutions. Construire dans l’amour est la vraie entreprise du disciple, car les multiples facettes de l’amour peuvent provoquer ceux qui ne supportent pas un tel discours.

Aimer oui. S’apprêter à aimer jusqu’à l’amour de l’ennemi, voilà la pierre angulaire de la construction de la vie du disciple. Aller en guerre contre soi-même pour se maintenir dans l’amour, c’est bon. Mais être confronté à la haine du monde avec ses mille et une astuce, voilà le véritable combat dans lequel on peut être martyr.

Frères et sœurs, nous sommes invités à l’amour, car il est le seul moyen d’accomplir la loi dans ses dernières ramifications. Aimer jusqu’au bout, comme le Christ est une nouveauté qu’il faut apprendre les yeux fixés sur le Christ et sa Parole.

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens