Mardi 34e sem. TO – Impaire

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Ambon

« Maître, quand cela arrivera-t-il ? Et quel sera le signe que cela est sur le point d’arriver ? » Jésus répondit : « Prenez garde de ne pas vous laisser égarer, car beaucoup viendront sous mon nom, et diront : “C’est moi”, ou encore : “Le moment est tout proche.” Ne marchez pas derrière eux ! Quand vous entendrez parler de guerres et de désordres, ne soyez pas terrifiés : il faut que cela arrive d’abord, mais ce ne sera pas aussitôt la fin. »

Nous sommes dans la dernière semaine du temps ordinaire. Les textes que l’Église propose à notre méditation orientent nos regards vers la fin dernière.

Quelle sera la fin

L’homme manifeste beaucoup de curiosité et d’intérêt quant à la connaissance de l’avenir. La question des disciples en est un exemple. Et chaque année, on se consacre à des analyses, les unes plus savantes que les autres, pour démontrer par tous les moyens la fin du monde. Et pourtant le monde ne finit pas. Que n’a-t-on pas dit à la veille du ce troisième millénaire. Et pourtant, la terre continue de tourner autour du soleil.

Aujourd’hui encore, il y a des prophètes de la fin du monde. Vous aurez entendu ou vu un film « Apocalypse 2012 », qui prétend que, à partir du 21 décembre 2012, le monde va rentrer dans sa phase terminale et que le 31 décembre, tout prendrait fin. On invoque pour cela toutes les raisons, changement climatique, désorientation de la planète, chiffres et calendriers à l’appui, pour démontrer la véracité de la thèse que l’on défend. On convoque même la Parole de Dieu au débat, pour donner force et vigueur aux démonstrations. A toutes les époques, il y a eu des discours apocalyptiques qui, d’ailleurs, ont pour objectif de jeter la panique et la terreur dans les cœurs, et de servir plus au business qu’à l’homme.

Prenez garde

Au contraire, Jésus, en décrivant les catastrophes qui surviendront à la fin des temps, rassure ses disciples. Il les prévient sur l’avènement des marchands, des illuminés qui tiendront des discours de ce genre. Il dit : « Prenez garde de vous laisser abuser, car beaucoup viendront sous mon nom en disant : “C’est moi”, ou encore : “Le moment est tout proche. Ne marchez pas derrière eux !” Quand vous entendrez parler de guerres et de soulèvements, ne vous effrayez pas : il faut que cela arrive d’abord, mais ce ne sera pas tout de suite la fin. » (Lc 21, 8 6 9).

Il faudra peut-être relire deux fois ces recommandations de Jésus, pour s’en convaincre personnellement. Il les invite à ne pas perdre leur sérénité et surtout à orienter leur regard sur l’essentiel. En annonçant la destruction du temple et les cataclysmes qui vont survenir, Jésus enseigne une vérité fondamentale : tout ce qui participe du créé, marqué par la finitude et le temps, est fragile et appelé à disparaître : les institutions humaines les plus réussies et même les éléments de la nature les plus stables. Tout ce qui mobilise l’effort de l’homme sur la terre, pour lequel il s’échine et investit toute son énergie, tout passera. Ce sont autant d’idoles qui captivent nos regards et nous empêchent de voir l’essentiel.

Tenir dans l'espérance

Cette réalité des choses, bien qu’elle nous déboussole, ne doit pas ébrécher la foi et l’espérance que portent ses disciples. Au contraire, le Christ veut nous conduire vers un au-delà de ces réalités, qui ne subit pas l’usure du temps et que la foi et l’espérance permettent de découvrir. Nous sommes donc invités à élever nos esprits par rapport à tous les discours qui ne prennent guère appui sur la Parole de Dieu en tournant nos regards vers ce qui ne passe pas. Devenons à notre tour des semeurs d’espérance auprès de nos frères fragiles, tétanisés par les vendeurs de la peur et de la frayeur et orientons-les vers ce qui demeure. Demandons à Dieu la grâce de vivre pleinement et saintement l’aujourd’hui qu’il nous donne. Comme le dit le Christ, n’ayons pas demain en souci, car demain s’occupera de lui-même.

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens