Jeudi 31e sem. TO – Impaire

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Ambon

« Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! »

Jésus accueille les pécheurs

Nul n’est trop loin pour Dieu. Il ne veut pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse. Car, il dit : « Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs ». Autrement dit, « ce ne sont pas des hommes bien portants qui ont besoin de médecin, mais les malades ». C’est pour cela que Jésus n’a pas de complexe à accueillir et à partager son repas avec les pécheurs, les publicains. Ce n’est pas parce qu’ils ont péché qu’il faut les abandonner, les ignorer, les sortir de la communauté, de la société. Il faut plutôt leur tendre une main secourable, leur témoigner de l’affection et de l’amour, quand bien même ils récidivent.

L’homme, en effet, n’est pas parfait mais perfectible.  Il montre son amour et sa proximité aux publicains et aux pécheurs qui sont venus l’écouter. Il les accueille et mange avec eux. Jésus ne les limite pas à leur mauvaise réputation. Il ne les stigmatise pas. Cette proximité du Christ peut leur inspirer le désir de conversion. On sait bien que cette pédagogie du Christ est mal perçue par les pharisiens qui ne veulent pas se souiller en frottant avec une gente publiquement réputée pour sa vie peccamineuse. Aux pharisiens qui récriminent, Jésus  propose deux paraboles : celles de la brebis et de la pièce perdues et retrouvées.

La brebis et la pièce perdues et retrouvées

Chaque brebis, aux yeux du berger, a du prix au point où il ne veut en perdre aucune. La parabole de la brebis perdue nous fait comprendre l’immensité de l’amour du berger pour chacune de ses brebis. Il aime si tant chacun d’elles qu’il est capable d’abandonner quatre-vingt-dix-neuf brebis pour aller à la quête de la seule  brebis « jusqu’à ce qu’il la retrouve. Et lorsqu’il l’a retrouvée, il se réjouit avec son voisinage ».

Tel est l’amour de Dieu pour chacun de ses enfants, surtout ceux qui se sont égarés. Il ne désire en effet l’égarement d’aucun de ceux qui lui appartiennent ; il va toujours à la recherche de ses enfants qui, par suite de leurs péchés, s’éloignent de lui. Son amour est le baume qu’il dépose au plus profond de leur cœur afin qu’ils prennent l’initiative de revenir au bercail.  La conséquence est qu’« il y aura dans le ciel plus de joie pour un seul pécheur qui se convertit que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de conversion »

Quelle immensité de joie dans toute la cour céleste pour la conversion d’un seul pécheur. À nos yeux d’hommes, il y a une disproportion. Pourtant, cette apparente exagération dit du bonheur que Dieu éprouve quand une seule personne reprend le chemin de la conversion. En lecture négative, on peut dire que Dieu souffre immensément de voir un seul homme se fourvoyer sur le chemin du péché.  Si chaque pas franchi sur le chemin de la conversion est cause de joie au ciel, chaque pas sur le chemin du péché est source de douleur pour Dieu. Nos petits efforts pour correspondre à la volonté de Dieu ont une répercussion qui transcende le temps et l’espace ; nos moindre décision de nous écarter de Dieu pareillement.

Même le fait de pencher être juste est source de douleur divine. Dans cet ordre d’idées, penser que l’on a rien à changer dans sa vie, croire que l’on est absolument juste, est déjà le signe que l’on est sur le chemin du mensonge. Cette conviction d’être juste est plus grave encore que la condition du pécheur. Car, le juste ne voit pas sa faute, il ne perçoit pas sa maladie. Du moment où on est convaincu de n’avoir rien à se reprocher, c’est que l’on est dans l’égarement total. Cette dernière plaie fait souffrir Dieu que la condition du pécheur qui se reconnaît tel.

Mais Dieu ne désespère. Même pour la personne perdue qui ne veut pas faire un pas de conversion, il a du temps pour éclairer les ténèbres autour de lui, pour débarrasser tout ce qui l’encombre et le faire remonter à la surface. Dieu ne se lasse pas d’aller au-devant du pécheur pour le sauver, pourvu qu’il ne se ferme pas à son amour et sa sollicitude.

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Abbé Houénagnon Éric Bognon

Je suis prêtre du diocèse de Porto-Novo, ordonné en 2020. Je suis en mission fidei donum dans le diocèse de Djougou, vicaire à la paroisse Saint-Jean-Baptiste de Bassila.