Parlons du diable. Dieu l’a laissé subsister pour te rendre plus fort, pour faire de toi un athlète plus remarquable, pour te donner de plus grands combats. Si quelqu’un donc va dire : « Pourquoi Dieu permet-il que le diable subsiste ? », réponds-lui : « Parce que le démon ne peut nuire à ceux qui sont vigilants et attentifs, et parce qu’il leur est utile, non par sa volonté, qui est mauvaise, mais par la force de ceux qui utilisent sa malice à leur salut. » Quand le diable s’en prit à Job, c’était, non pour le glorifier, mais pour le faire tomber ; il est donc mauvais, par son intention et sa volonté, mais il ne peut rien contre le juste, lequel y gagne plutôt dans un tel combat ; le démon y a montré sa malice, le juste, sa force.
Mais tu diras : « Il en fait tomber pourtant beaucoup. » Oui, mais à cause de leur faiblesse, non à cause de son pouvoir. Oriente, en effet, ton âme convenablement, et tu ne subiras aucun dommage ; bien plus, non seulement les justes, mais encore les pécheurs, te feront gagner des avantages. Si Dieu a laissé les hommes, bons et mauvais, ensemble, c’est pour que les bons attirent les autres à la pratique de la vertu.
Écoute ce que dit le Christ aux disciples : Le royaume des cieux est comparable à du levain qu’une femme enfouit dans trois grandes mesures de farine. Si les justes ont la force du levain, c’est pour qu’ils amènent les mauvais à leur propre condition. Les justes sont peu nombreux, car le levain est en petite quantité ; mais cette petite quantité ne nuit pas à son efficacité : ce levain fait participer toute la farine à son propre état. La force des justes ne consiste pas non plus dans leur nombre, mais toute leur puissance réside dans la grâce de l’Esprit. Il y avait douze apôtres : quel levain peu considérable ! Tout l’univers était plongé dans l’infidélité. Quelle masse considérable ! Mais ces douze ont converti le monde entier à leurs convictions. Le levain et la masse ont la même nature, mais non la même qualité ; ainsi Dieu a-t-il laissé les mauvais au milieu des bons, pour que, de même que les mauvais participent à la nature des bons, ils deviennent aussi participants de leurs convictions.
Saint Jean Chrysostome,
Hom. 3 de diabolo tentatore, 2 : PG 49, 266
Saint Jean Chrysostome, né à Antioche entre 344 et 349, et mort en 407 près de Comana, a été archevêque de Constantinople. Pères de l’Églises son éloquence est à l’origine de son épithète grecque de χρυσόστομος, qui signifie littéralement « à la bouche d’or »
Merci à vous père pour vos enseignements. Que Dieu vous fortifie d’avantage.
Je benis le SEIGNEUR pour votre vie. Merci pour la nourriture que vous donnez à MON ÂME. Shalom shalom