Mercredi 30e sem. TO – Impaire

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Ambon

« Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite, car, je vous le déclare, beaucoup chercheront à entrer et n’y parviendront pas. »

Lc 13, 24

Frères bien-aimés, Jésus profite d’une question qui lui est posée, alors qu’il est en chemin vers Jérusalem, pour nous situer sur ce qui devrait être une préoccupation majeure de notre vie chrétienne. Il peut nous sembler que le Maître ne répond pas à la question pourtant intéressante à notre sens. Cependant, il y répond de fort belles manières.

Des questions non essentielles pour la foi

Voici quelqu’un qui pose une question qu’au plan humain nous pouvons juger d’essentielle : « Seigneur, n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? ». Nul n’ignore qu’il y a aujourd’hui des mouvements religieux qui fixent le nombre de ceux qui seront sauvés. On se demande bien qu’elle est l’intérêt et la pertinence de ces sujets. En effet, beaucoup d’interrogations que nous portons en nous comme une préoccupation de premières nécessités sont superficielles pour la vie de foi. C’est ainsi qu’on rencontre des personnes qui vous arrêtent nets, visiblement taraudées par une question dont elles jugent la réponse impérieuse pour leur quiétude intérieure. Voici l’une ou l’autre d’elles : « Quel est le sort de Juda après sa mort ? ». Nous ne voyons pas ce qu’une telle réponse peut apporter de plus-value à la personne en quête d’un mot. Jésus, pour sa part, en ne répondant pas directement à la préoccupation de son interlocuteur, nous met en garde contre ces soucis qui ne devraient pas être les nôtres. En matière de salut, bien des choses ne relèvent pas de nous. Pour retrouver la vraie question, il faut scruter la réponse de Jésus.

Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite

Voici la question judicieuse qu’il fallait poser : que faire pour être du nombre des sauvés ? C’était la question du jeune homme riche. A ce dernier comme à celui qui lui adresse la parole en ce jour, à la foule et à nous aujourd’hui, Jésus fournit la même réplique, avec des expressions différentes : s’ajuster à la porte. Il y a comme un véritablement ajustement de notre personne aux dimensions de la porte. Cela suppose un nombre certain d’efforts dans le sens du renoncement. 

N’est-ce pas un peu ce que Jésus demandait au jeune homme riche ? Renoncer à ses attachements pour découvrir en Jésus le chemin vers le ciel ? C’est un peu cela que Jésus nous demande aujourd’hui. Il nous invite à renoncer à ce qui nous éloigne de Dieu, à ceux qui nous disperse et nous concentre un peu trop sur nous-mêmes et notre confort. Il nous appelle à sortir d’une paresse religieuse qui nous pousse à retarder notre propre conversion.

Or, il se fait que nous sommes dans un société qui n’aime plus faire l’effort, du moins au plan de la conformation de sa vie au vouloir de Dieu. Tout est banalisé. Tout est remis à demain, comme si demain était en notre pouvoir. On a tôt fait d’oublier qu’il y a un délai au-delà duquel il ne sera plus possible d’entrer par la porte étroite.

Nous n’avons pas le temps

Il me faut relever une idée de la réponse du Christ à celui-là qui le suivait et qui lui pose une question. Jésus dit : « Je vous le déclare, beaucoup chercheront à entrer et ne pourront pas ». La raison est que le maître de maison a fermé la porte. Comme je le disais précédemment, il y a un délai. Ce dernier est le temps que Dieu nous donne sur la terre, avant que la porte de la véritable vie, ouverte devant nous, ne soit fermée. Le temps qui nous est accordé pour fournir des efforts est limité. Imaginez bien quelqu’un qui doit parcourir cinq cents km en 100 jours, à raison de cinq kilomètres par jour. S’il attend le quatre-vingt-dix-neuvième jour pour commencer à courir pour franchir la porte, il n’y parviendra certainement pas.

Notre vie chrétienne est une course, un combat, comme le présente si bien saint Paul. Chaque jour doit nous rapprocher de cette porte. Car elle s’ouvrir sur l’éternité dans le temps de notre vie. Cette porte, c’est le Christ.
Il convient donc pour nous de ne pas perdre le temps dans les discussions et curiosités oiseuse. Il faut se concentrer sur l’essentiel : le Christ, la porte des brebis, la porte du salut. L’interpellation du Christ vient donc à point nommé.

Demandons au Seigneur de nous renouveler nos esprits par sa parole. Ainsi, nous pourrons nous attacher aux choses qui ne passent et qui exigent de nous un renoncement pour nous attacher à elles. 

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens