Mercredi 32e sem. TO – Impaire

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Ambon

« Il ne s'est trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu ! Jésus lui dit : “relève-toi et va : ta foi ta sauvé” »

« Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé » dit Jésus au Samaritain purifié. Une certaine habitude à cette péricope peut nous rendre indifférents, voire aveugles, à tout son enjeu, qui se condense et se concentre, ici précisément, dans les propos du Christ que nous venons de relever : la foi du miraculé le sauve. Il pourra désormais lever le front et bénir le Seigneur. C’est dire que les neuf autres n’ont pu entrer dans cette démarche de foi et conséquemment, restent, et c’est le drame, en marge du salut dans lequel Jésus voulait les introduire, et dont la guérison physique n’était que le signe.

Si nous devons définir la dimension salvifique de la foi à partir de l’évangile des dix lépreux purifiés, nous dirions que la foi est la capacité non seulement de reconnaître l’œuvre de Dieu dans nos vies mais surtout à lui rendre l’hommage qui lui est dû, en devenant adorateur de Dieu. Et si nous faisons un pas en avant dans cette définition, c’est l’action de grâce pour les merveilles de Dieu, une action de grâce qui nous conduit à l’adoration de Jésus, comme manifestation de la puissance agissante de Dieu au milieu des hommes. Voilà le virage essentiel qu’ont loupé les neuf lépreux et qu’a saisi le samaritain, qui traditionnellement est considéré comme séparé du peuple de Dieu.

Par cette allusion à la figure même du Samaritain dans l’Evangile de Luc, nous découvrons que cette foi n’est pas seulement l’apanage d’un peuple, fut-il peuple de Dieu. Plusieurs passages des évangiles nous montrent combien les païens ont été des hommes de foi. L’évangile de Luc en est rempli. Du coup, la péricope évangélique insinue que nous qui appartenons à l’Eglise, nous pourrions avoir beaucoup à apprendre de la manifestation joyeuse de la foi chez des gens que nous considérons bien souvent comme exclus du salut.

Nous avons à sortir d’une certaine insensibilité à la sollicitude compatissante de Dieu envers notre personne, et rentrer dans l’émerveillement, œuvre propre de l’Esprit-Saint, que sa compassion devrait susciter en nous. Cet émerveillement par la proclamation de la gloire de Dieu, par l’adoration du Christ est le signe que nous sommes entrés dans le salut. Quand l’action de grâce conduit à Jésus, ce dernier la transforme en grâce de son action salvifique.

Nous y sommes tous conviés.

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens