Bienheureuse Marie, Vierge des Douleurs

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Lecture spirituelle :
Bienheureuse Marie Vierge des Douleurs

On voit souvent une mère compatissante souffrir un plus grand tourment de la maladie de son fils que le fils ne souffre lui-même de son mal. C’est l’amour qui fait cela, l’amour qui verse dans la personne qui aime la douleur de l’autre. Ce faisant, il l’augmente, si bien que l’on souffre davantage par compassion à la douleur de l’autre, que cet autre ne souffre de sa propre douleur. Et plus d’une fois, on voudrait même assumer seul toute la douleur, pour que l’autre n’en ait aucune. Dans la souffrance de compassion à la douleur d’autrui, l’âme qui souffre ainsi par compassion se trouve en quelque sorte partagée : elle est à la fois loin d’elle-même et en elle-même ; car, lorsqu’elle voit souffrir celui qu’elle aime, elle se prête à lui, dans son désir de communion à sa souffrance, elle s’épanche en-dehors d’elle-même et, par l’empressement de sa compassion, elle s’unit à lui pour souffrir à sa place ; elle s’arrange en quelque sorte pour passer en lui, se verse en lui par l’élan de sa compassion, et vit pour ainsi dire chez celui dont elle ressent le tourment.

Dans ce sens le vieillard Syméon, après avoir prophétisé sur le Christ en ces termes : Cet enfant amènera la chute et le relèvement d’un grand nombre en Israël, il sera un signe de contradiction, ajoute aussitôt à l’adresse de la bienheureuse Vierge : Et un glaive transpercera ton âme. La Mère de Dieu, assurément, a aimé plus que tous, elle qui, plus que tous, a été aimée; de même elle a tellement compati à la mort de son fils, qu’elle a pour ainsi dire vraiment subi cette mort. La grandeur de son amour a été la mesure de sa douleur : aimant son fils plus qu’elle-même, elle a ressenti au plus intime de son âme la douleur des blessures que lui, il a reçues dans son corps. La passion elle-même du Christ a été pour elle son propre martyre.

En effet, la chair du Christ était la sienne en quelque sorte, chair tirée de sa chair; elle a davantage aimé dans le Christ cette chair qu’il avait reçue d’elle, qu’elle ne l’a aimée dans sa propre personne. Elle a d’autant plus ressenti la douleur qu’elle aimait davantage ; elle a souffert davantage dans son âme qu’un martyr ne souffre dans son corps ; aussi brille-t-elle du privilège singulier d’un glorieux martyre. Les autres martyrs ont été rendus parfaits par le martyre de leur propre mort; mais elle, elle a fourni de sa chair la chair qui devait souffrir pour le salut du monde et, durant la passion du Christ, en raison de cette passion, la force de la douleur a tellement investi son âme, que, rendue parfaite par un martyre vécu comme à travers le Christ, on peut penser qu’après le Christ, c’est elle qui a mérité la gloire suprême du martyre.

Traité de Baudouin de Ford (vers 1125-1192 ; moine cistercien anglais de l’abbaye de Ford, abbé de son abbaye puis évêque de Worcester et archevêque de Canterbury de 1185 jusqu’à sa mort).

Tu as voulu, Seigneur, que la Mère de ton Fils, debout près de la croix, fût associée à ses souffrances ; accorde à ton Église de s’unir, elle aussi, à la passion du Christ, afin d’avoir part à sa résurrection. Lui qui règne.

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Frère Hervé

Je suis un religieux ermite, consacré dans cette forme de vie par mon évêque. Je réside en France et suis passionné par la recherche de la Vérité dans l’Écriture sainte, dans la philosophie et la théologie.

Cette publication a un commentaire

  1. Sylvain Houssou / légionnaire

    La Vierge Marie toujours en est capable.

    Que l’amour de Dieu règne sur par l’intercession de la Vierge Marie .

    Mer père pour vos efforts.

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