Mardi 33e sem. TO – Impaire

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Ambon

Nous écoutons aujourd’hui la merveilleuse histoire de Zachée qu’il n’importe plus de conter. À travers ce récit, on perçoit très clairement comment le Seigneur répond au désir de celui qui le cherche dans la vérité. Nous focaliserons notre méditation sur la figure de Zachée en faisant attention à sa croissance spirituelle.

La présence du sycomore

Le texte de l’évangile, dans sa première partie, nous fait le portrait rapide d’un homme désireux de voir le Christ. Zachée, chef des collecteurs d’impôts, riche homme, incapable de voir Jésus qu’il désirait pourtant. Cette incapacité tient à deux facteurs : il est petit de taille et la foule ne favorisait rien. Cette première partie du portrait physique et moral de Zachée nous laisse comprendre qu’il n’est pas un homme estimé par les autres. Les collecteurs d’impôts sont généralement méprisés comme s’associant au pouvoir païen. Pour ce fait, ils sont relégués au rang des pécheurs publics. Ensuite, il était riche. On suppose qu’il l’était frauduleusement à cause de sa fonction.

Malgré cette situation, il y avait en lui le désir de voir le Christ. Certainement qu’on parlait trop du Maître. Mais le texte précise la petitesse de sa taille et l’obstruction de la vue par la foule. Sa petite taille est moins physique que spirituelle. Il n’avait pas suffisamment de hauteur en Dieu pour découvrir le Fils de l’homme. De la même manière, les habitués à Dieu, ici la foule, n’arrangeait pas les choses. Il ne pouvait avoir une bonne information qui emporte l’adhésion de sa foi en la personne de Jésus. La foule n’a jamais conduit à Jésus.

Pourtant le génie de cet homme, c’est de ne pas céder aux obstacles apparemment insurmontables. Il va trouver une aide précieuse : un sycomore. Dieu met sur le chemin de celui qui veux le connaître les moyens parfois simples pour se lancer. Il faut déjà découvrir, et c’est le sens de ce sycomore, l’humilité de Zachée. Malgré son statut social, il accepte de grimper sur un arbre pour découvrir celui dont la vision lui manque. Chacun doit retrouver son sycomore pour surmonter ses faiblesses.

La joie de l'accueil

La deuxième partie de l’évangile nous présente un Zachée spontané et enthousiaste. À l’expression du désir de Jésus de déjeuner chez lui, Zachée répond favorablement, avec empressement. Il est comblé au-delà de son attente. La mesure, dont vous servez pour les autres, servira pour vous. Cette phrase de Jésus est totalement accomplie dans la vie de Zachée. Le Seigneur comble son désir bien au-delà de ce qu’il pouvait espérer. Non seulement, il voit ce « Jésus », mais encore, il l’accueillera dans maison et partagera le pain avec lui.

Il faut louer la générosité du Christ qui donne plus qu’il en faut. Mais aussi la générosité de ce « pécheur public » qui accueille le Christ chez lui. Le texte célèbre alors deux générosités : celle du Christ et celle de Zachée. En s’arrêtant sous l’arbre pour parler à Zachée, on comprend que Jésus savait tout cela et conclut que c’est Dieu qui suscite au cœur de l’homme le désir de la chercher. C’est encore lui qui assouvit ce désir. Pour nous qui méditons ce texte, il est à retenir que tout notre désir de Dieu est satisfait tant que ce désir est fort et vrai. Quand nous entreprenons de le chercher, Dieu s’offre à nous. L’histoire de saint Augustin en est une parfaite illustration. La joie de Zachée manifeste donc clairement sa satisfaction d’accueillir le Christ.

Les signes de conversion

Une chose est d’accueillir le Christ avec joie, une autre est de montrer les signes de cette rencontre. On ne peut en effet pas rencontrer le Christ dans la vérité sans que les lignes ne bougent en nous. En tout cas, Zachée nous fournit un bel exemple de rencontre. Il choisit de se convertir en commençant par la pratique de la vertu de la justice et de la charité : « Voici, Seigneur : je fais don au pauvre de la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus ». Quelle débonnaire ce Zachée ! Celui qui rencontre le Christ se laisse impacter par la charité de Dieu : « Je donne aux pauvres ». Celui qui rencontre Jésus prend le chemin de la justice : « Si j’ai fait du tort, je vais lui rendre quatre fois plus ».

À ce point de la méditation des textes, nous nous posons une question. À quel niveau suis-je dans la vie de charité et dans l’observance de la justice ? Ce sont deux signes distinctifs de l’entrée du salut dans notre vie. C’est le signe véritable que nous avons accueilli le Christ. Si je manque de charité et de justice, je dois me poser une question : « Ai-je vraiment rencontré Jésus ? ».

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Abbé Jean Oussou-Kicho

Je suis prêtre de l’archidiocèse de Cotonou (Bénin), ordonné en 2008, licencié en théologie morale. Directeur de complexe scolaire, je suis investi dans la pastorale des réseaux sociaux, devenus un nouveau terrain propice pour l’évangélisation et l’éducation des chrétiens