Marie, source de la miséricorde

Bréviaire

Pour ce qui est de ta miséricorde, Vierge bienheureuse, qu’il s’abstienne d’en parler, celui qui se souviendrait de l’avoir invoquée inutilement dans les difficultés qu’il traversait. Quant à nous, tes humbles serviteurs, pour toutes tes autres vertus, c’est ton bonheur que nous chantons ; mais c’est plutôt le nôtre que nous célébrons en invoquant ta miséricorde. Nous louons ta virginité, nous admirons ton humilité ; mais, pour les malheureux que nous sommes, ta miséricorde a plus de saveur encore : nous l’embrassons avec plus d’empressement, nous nous en souvenons plus souvent, nous l’invoquons plus fréquemment. C’est elle, en effet, qui a obtenu la rénovation du monde entier, et qui a gagné par ses prières, le salut de tous. Il est clair, en effet, qu’elle portait le souci de tout le genre humain, elle qui s’est entendu dire : Ne  crains pas, Marie, tu as trouvé grâce, oui, la grâce que tu demandais.

De ta miséricorde, ô bénie, qui donc saurait explorer la longueur et la largeur, la hauteur et la profondeur ? Sa longueur ? Jusqu’au dernier jour elle vient au secours de tous ceux qui l’invoquent. Sa largeur ? Elle remplit la terre, au point qu’on peut dire de toi aussi, Marie, que la terre est pleine de ta miséricorde. Quant à sa hauteur, elle a conquis la restauration de la cité d’en haut ; tandis que sa profondeur a obtenu la rédemption de ceux qui se tiennent dans les ténèbres et l’ombre de la mort. Par toi, Marie, le ciel s’est rempli, alors que l’enfer se vidait ; la Jérusalem céleste a été relevée de ses ruines, et tous les malheureux en attente ont retrouvé la vie qu’ils avaient perdue. Très puissante et très bonne, ta charité déborde ainsi en élans de compassion et en secours très réels, avec une égale abondance.

Vers cette source, que notre âme assoiffée se hâte donc ; à cette accumulation de miséricorde, que notre misère recoure avec la plus grande insistance. Que ta bonté se donne pour tâche de faire connaître au monde cette grâce que tu as trouvée auprès de Dieu, en obtenant par tes saintes prières le pardon pour les coupables, la guérison pour les malades, la force pour les cours sans courage, la consolation pour les affligés, et pour ceux qui sont en danger le secours et la libération.

Sermon de saint Bernard, abbé
Sermo 4 in Assumpt., 8-9 : EC 5, 249250

Bernard de Fontaine, abbé de Clairvaux, né en 1090 à Fontaine-lès-Dijon et mort le 20 août 1153 à l’abbaye de Clairvaux, est un moine bourguignon, réformateur de la vie religieuse catholique.

Directeur de conscience et important promoteur de l’ordre cistercien, il recherche l’amour du Christ par la mortification la plus dure. Il fait preuve, toute sa vie, d’une activité inlassable pour instruire ses moines, pour émouvoir et entraîner les foules, pour allier son ordre avec la papauté et pour élaborer un dogme militant que son ordre et toute l’Église catholique mettront en œuvre. C’est aussi un conservateur, qui fustige les mutations de son époque, la « Renaissance du 12e siècle », marquée par une profonde transformation de l’économie, de la société et du pouvoir politique.

Mort en 1153, il est canonisé dès 1174 et devient ainsi saint Bernard de Clairvaux. Il est proclamé Docteur de l’Église catholique (Doctor mellifluus) en 1830 par le pape Pie VIII.

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Frère Hervé

Je suis un religieux ermite, consacré dans cette forme de vie par mon évêque. Je réside en France et suis passionné par la recherche de la Vérité dans l’Écriture sainte, dans la philosophie et la théologie.

Cette publication a un commentaire

  1. Blandine

    Merci Frère Hervé. Très enrichissant. Par toi Marie le ciel se remplit et l’enfer se vide
    Merci maman Marie

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