Avant et après la Lectio divina

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Nous abordons notre « lectio divina » dans la posture du « disciple ». La première qualité exigée du disciple est l’écoute attentive. Il se laisse enseigner. C’est ainsi que Dieu nous enseigne à travers cette lecture pieuse de sa Parole. En finissant la « lectio divina », nous prenons la posture du « serviteur ». Le serviteur est celui qui imite son Maître. Sa qualité principale est l’obéissance. On peut dire que la lectio divina est une école d’apprentissage et de témoignage dans la mesure où elle nous fait passer de l’identité de disciple à celle du serviteur, de l’attitude de l’écoute à celle de l’obéissance.

Nous voici à la fin de notre séminaire sur la lectio divina. Je n’aimerais pas finir ce petit parcours sans une conclusion spirituelle et pratique tout à la fois. À ce sujet, je voudrais répondre à deux questions : la première : quel est l’état d’esprit requis pendant la lectio divina ? La seconde : quel doit être notre comportement après cette prière ? Ces deux questions indiquent deux rapports complémentaires l’un de l’autre que nous devons avoir avec la même Parole de Dieu.

Disciple du Christ

Celui qui entreprend de faire la lectio divina se retrouve dans la posture du disciple. Il faut bien savoir ce que signifie « disciple » pour comprendre. Le disciple est avant tout un élève, un enseigné, celui qui est instruit. Dans une telle relation, celui qui choisit la pratique de la lectio divina accepte, de fait, l’identité du disciple. Et qu’est-ce qu’on demande à un disciple ? Simplement qu’il soit à l’écoute de son maître. Le disciple doit aiguiser le sens de l’écoute de la Parole du maître.

La meilleure qualité du disciple est l’écoute attentive du maître, une écoute réceptive pour se laisser former par la Parole. Toute la lectio divina peut se résumer dans cette phrase du prophète Samuel « Parle Seigneur, ton serviteur écoute ». On peut rendre la réalité autrement en disant que toute la lectio divina trouve sa conclusion dans ces mots de l’humble servante du Seigneur « Que tout advienne pour moi selon ta Parole ». C’est la forme développée de « Amen », qui signifie « Ainsi soit-il », « J’accepte ta volonté ». Ce moment est important dans la vie de tout chrétien. Nul ne peut être un chrétien selon le cœur du Christ s’il n’est pas un bon disciple. La « lectio divina », en ce sens peut profondément nous aider.

Serviteur de la Parole

Le serviteur est avant tout celui qui exécute les ordres de son maître. Sa qualité principale est l’obéissance. Marie disait aux serviteurs de Cana : « Faites tout ce qu’il vous dira » et Jésus lui-même nous conseillera de rester dans l’attitude du serviteur quelconque et dans la tenue de service, prêt à rendre compte de ce que nous aurons fait de ses consignes. Le serviteur ne cherche pas à comprendre les tenants et aboutissants des ordres qu’on lui donne. Il est un exécutant.

Etre serviteur de la Parole signifie, ni plus ni moins, mettre en pratique la Parole sans vouloir lui opposer refus et résistance.
Pour être serviteur, il faut garder en mémoire les recommandations du maître. L’oubli des prescriptions du maître peut conduire à un comportement aux antipodes de ce que le Seigneur attend de lui.

Du disciple au serviteur

La lectio divina nous conduit à être de vrais serviteurs du Christ. Car, après avoir écouté la parole du Seigneur dans la posture de disciple, nous sommes envoyés vers les hommes pour mettre en application ce que nous avons reçu dans la lectio divina. Dans ce sens, il y a un lien intrinsèque entre notre identité de disciple et celle de serviteur. Pour être précis, on ne peut être un bon serviteur si auparavant on n’est pas un bon disciple. Pareillement, la qualité de notre « lectio divina » se découvre dans notre manière de nous soumettre à la Parole du Maître.

L’avantage de la « lectio divina » quotidienne tient en ceci que chaque jour, nous recevons la parole en tant que disciple pour nous mettre à son service. Il faut donc prendre en grande estime les résolutions que nous prenons dans notre prière avec la Parole de Dieu comme des recommandations que le Seigneur fait à son disciple pour qu’il soit le serviteur bon et fidèle qu’il veut. S’il nous est permis de nous servir d’une parole du Christ pour résumer ce passage, nous n’hésiterons à choisir celle-ci : « Mon frère, ma sœur, ma mère : ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu (disciple) et qui la mettent en pratique (serviteur) ».

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Frère Hervé

Je suis un religieux ermite, consacré dans cette forme de vie par mon évêque. Je réside en France et suis passionné par la recherche de la Vérité dans l’Écriture sainte, dans la philosophie et la théologie.