L’Oratio

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L’« oratio » consiste à prier, par des mots simples. C’est une réponse favorable à la méditation qu’on vient de faire. L’esprit de l’oratio se retrouve entièrement dans la prière du Pater, une prière d’abandon à Dieu. L’oratio peut s’inspirer du Pater ou d’une demande au Père, par le Fils et dans l’Esprit.

L'oratio comme une réponse positive à Dieu

La troisième partie de la lectio divina s’appelle l’« oratio », qu’on peut traduire en français par « oraison » ou « prière ». Si toute la lectio divina est prière, il faut reconnaître que nous sommes ici dans la partie même de la prière en tant que réponse personnelle au message que Dieu communique à celui ou celle qui lit la Parole. La Parole de Dieu est reçue par l’homme ; c’est sur la base de cette Parole que la « parole » de l’homme s’adresse à Dieu. C’est le moment privilégié pour que la créature réponde à son Créateur, que le Fils réponde à son Père, que le frère ou la sœur réponde au Christ son « frère aîné », que le sauvé réponde à son Rédempteur, le comblé à son Bien-aimé, le disciple à son Maître, etc. On voit clairement que la relation « Je-tu » s’établit vraiment et que ce moment de dialogue est en vérité un moment de rencontre personnelle où celui qui prie entre dans l’amour de Dieu et l’amour de Dieu entre lui. L’Oratio nous conduit à une union profonde avec Dieu auquel on s’abandonne complètement.

Quatre piliers de l'oratio

C’est vrai qu’il n’y a pas une règle passe-partout, mais il est important de ne pas oublier quatre piliers de cette partie.

Autour des mots-clés

L’oratio s’organise autour des mots-clés, de la phrase, de l’attitude, etc., qui a retenu votre attention depuis la prière partie, celle de la lectio. La prière a donc pour point d’ancrage les textes qui ont nourris la première et la deuxième partie. L’opération consiste à transformer à la parole reçue en prières spontanées, courtes qu’on peut répéter dans son cœur, plusieurs fois. Ces prières spontanées introduisent à une prière plus profonde et plus étendue. C’est aussi en ce moment que notre rencontre avec la Parole de Dieu nous fait passer à notre rencontre avec Dieu lui-même. Ici, à partir de la Parole, on parle directement à Dieu.

Exemple : Si la parole de Dieu que j’ai retenue de ma méditation est Marc 2, 5 : « Jésus, voyant leur foi, dit au paralytique : Mon enfant, tes péchés sont pardonnés », je peux faire une « oratio » qui ressemble à ceci : « Mon Dieu, Toi qui, par ton fils, vois combien je crois en Toi, purifie-moi de mes nombreux péchés, par ce même Fils, Jésus le Christ, qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles ».

Une prière simple

L’oratio est une prière simple, un cri de l’âme. Ce n’est pas le moment de beaucoup parler. En deux minutes ou trois, ce devrait finir. Elle est la résultante des deux premières parties. Elle doit donc se formuler très brièvement. On comprend donc pourquoi Jésus demande à ses disciples de ne pas rabâcher comme le font les païens. La prière d’un fils n’est jamais une prière de verbiage, mais une simple prière d’expression de son profond désir. Cette forme de prière, qui jaillit de notre intérieur après l’écoute de Dieu dans sa parole est une prière qui plaît toujours au Père.

Une prière qui s'enrichit dans le temps

L’oratio prendre tout le reste de la journée. Cette prière qui est réponse doit se poursuivre dans la journée. Chaque moment de la journée, chaque événement peut nous révéler un autre pan de la prière au point où, notre « oratio » s’épaissit, au sens de s’approfondit, à mesure que nous la ruminons tout le long du jour. Cette oratio peut faire objet, à lui seul, d’une adoration eucharistique, à partir de la Parole reçue.

Exemple : Mon Dieu, tu sais que je crois en Toi plus que tout. Aide-moi à ne pas tomber dans la colère (ou bien une autre tentation qui te guette). Je te le demande par ton Fils….

Dire toujours oui à Dieu

Ne jamais oublier que l’oratio nous invite à conformer notre volonté à celle de Dieu. Le postulat est la conscience d’un triple attribut de Dieu bon, juste et vrai. Donc notre prière est une adhésion de foi à sa Parole devant laquelle on s’incline. En réalité, l’oratio se résume en un seul mot : « Amen », qui signifie « Ainsi soit-il », ou dans la récitation du « Notre Père » (Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel »). C’est toujours un assentiment donné. La Parole n’est jamais reçue pour être refusée.

Exemple : Père, délivre-nous du mal, du péché et du manque d’amour, de la difficulté à pardonner, etc. Je veux fuir le mal… J’accepte de pardonner, de lâcher prise… J’entreprends de faire une œuvre de charité…

Un schéma indicatif

Sans fermer la grâce de l’Esprit qui prie en nous, voici quelques exemples des formes de prières que l’oratio nous permet de faire :

Une demande : demande d’une grâce particulière, demande de pardon

Une supplication ou une intercession : supplication pour le péché du monde, pour mon ignorance qui m’a conduit au péché ; intercession en faveur d’un malade, d’une personne que l’on offre à Dieu.

Une louange : un cantique d’action de grâce, un chant de louange, des paroles spontanées d’action de grâce, etc.

Une prière chrétienne : acte de contrition, acte d’amour, d’espérance, de foi.

La récitation du « Notre Père que je propose comme conclusion de l’oratio.


Cette prière est l’expression de notre peine, notre regret, notre contrition, ou bien notre joie et notre action de grâce ou encore notre espérance et notre foi, notre crainte, nos désirs et nos besoins.

Voici concrètement comment faire la prière de l’oratio. C’est en quatre parties :


Mon Dieu, (On s’adresse au Père)

Toi qui… (On rappelle la bonté du Père en lien avec la Parole)

Fais que je… (On demande une grâce particulière en rapport avec la Parole)

Par ton Fils… (Spécificité chrétienne : Au Père, par le Fils dans l’Esprit)

NB : Regardez bien le schéma du Notre Père, et vous verrez ces parties sauf la dernière, puisque c’est la prière de Jésus, il ne dira pas lui-même « Par Jésus le Christ… »

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Frère Hervé

Je suis un religieux ermite, consacré dans cette forme de vie par mon évêque. Je réside en France et suis passionné par la recherche de la Vérité dans l’Écriture sainte, dans la philosophie et la théologie.