Il est deux choses réservées à Dieu seul : l’honneur de la confession et la puissance de la rémission. C’est à lui que nous devons faire la confession ; c’est de lui que nous devons attendre la rémission. À Dieu seul, en effet, il appartient de remettre les péchés : c’est donc à lui seul qu’il faut les confesser. Mais le Tout-Puissant ayant pris une épouse chétive, le Très-Haut ayant pris une épouse de basse condition, la servante est devenue reine ; celle qui était en retrait à ses pieds, il l’a placée à son côté. C’est, en effet, de son côté qu’elle est sortie ; c’est là qu’il s’est fiancé à elle. Et de même que tout ce qui est au Père est au Fils, et tout ce qui est au Fils est au Père, puisqu’ils sont un par nature, de même l’époux a fait don à l’épouse de tout ce qui est à lui, et l’époux est entré en partage de tout ce qui est à l’épouse, qu’il a faite un aussi avec lui-même et avec le Père : Je veux, dit le Fils au Père, dans sa prière pour l’épouse, que, de même que nous sommes un, toi et moi, de même ceux-là soient un avec nous.
Aussi l’époux, qui est une seule nature avec le Père, qui est un seul avec l’épouse, a enlevé tout ce qu’il a trouvé d’étranger dans l’épouse, le fixant à la croix, où sur le bois il a porté les péchés, et par le bois les a supprimés. Ce qui est propre à la nature de l’épouse, il l’a assumé et revêtu ; ce qui lui appartient en propre, ce qui est divin, il l’a donné. En sorte que, d’une part, tout ce qui est à l’épouse soit à l’époux : c’est pourquoi celui qui n’a jamais commis le péché ni proféré le mensonge peut bien dire: Aie pitié de moi, Seigneur, car je dépéris, guéris-moi, car j’ai péché contre toi; ainsi, comme il a le dépérissement de l’épouse, il faut qu’il en ait aussi la plainte. Et en sorte que, d’autre part, tout ce qui est à l’époux soit à l’épouse, qu’ils aient tout en commun : et l’honneur de recevoir la confession, et le pouvoir de la rémission; c’est pourquoi il faut que cette parole soit dite: Va, montre-toi au prêtre.
L’Église ne peut donc rien remettre sans le Christ ; le Christ ne veut rien remettre sans l’Église. L’Église ne peut rien remettre sinon au pénitent, c’est-à-dire à celui que le Christ a d’abord touché ; le Christ ne veut assurer aucune rémission à celui qui méprise l’Église, donc: ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas! – Ce mystère est grand, je le dis en pensant au Christ et à l’Église.
Sermo 11, 8-11. 14: SC 130, 240-244. 246
Isaac de l’Étoile est né en Angleterre entre 1105 et 1120 et décédé en 1178 à l’abbaye de l’Étoile près de Poitiers.Ce moine cistercien, abbé de l’abbaye de l’Étoile, est à la fois un théologien et un auteur spirituel du moyen-âge.
Oraison
Seigneur notre Dieu, source et origine de toute paternité, toi qui as donné aux saints André et ses compagnons la grâce d’être fidèles à la croix de ton Fils jusqu’à l’effusion de leur sang, accorde-nous, par leur intercession, de savoir annoncer aux autres ton amour afin de pouvoir être appelés fils de Dieu et de l’être vraiment. Par Jésus Christ.