Nous sommes passés de la mort à la vie

Bréviaire

On peut attribuer à Marie de façon très appropriée diverses appellations. Car elle est elle-même le temple du Fils de Dieu, lui qui est issu d’elle dans une condition naturelle vraiment différente de celle qu’il avait lorsqu’il était entré en elle : lorsqu’il s’était introduit en son sein, il n’était pas revêtu d’un corps, il en sortit pourvu d’un corps. Elle est elle-même ce ciel nouveau mystérieux, dans lequel a résidé le Roi des rois comme en son trône, ce ciel à partir duquel il est descendu vers la terre, offrant aux regards un certain aspect et une certaine ressemblance de notre condition terrestre.

Elle est elle-même la vigne prolifique exhalant un parfum suave, dont le fruit, parce qu’il différait entièrement de la nature du plant, a dû nécessairement lui emprunter sa ressemblance. Elle est elle-même la source qui jaillit de la maison du Seigneur, source à partir de laquelle, pour ceux qui ont soif, ont émané les eaux vives : celui qui en aura goûté, qui seulement y aura trempé les lèvres, celui-là n’aura plus jamais soif.

Mais il s’égare, mes bien-aimés, celui qui estime comparables le jour de notre relèvement et celui de la première création. Au commencement, de fait, la terre a été créée ; aujourd’hui, elle est renouvelée ; au commencement, à cause du péché d’Adam, le sol a été maudit dans sa production, mais aujourd’hui, il a retrouvé la paix et la sécurité. Au commencement, par le délit de nos premiers parents, la mort s’est propagée à tous les hommes ; mais aujourd’hui, par l’intermédiaire de Marie, nous sommes passés de la mort à la vie. Au commencement, le serpent ayant conquis l’oreille d’Ève, a diffusé, de là, son venin dans tout le corps ; aujourd’hui, Marie ayant prêté l’oreille au messager, a reçu, de là, le garant de l’éternelle félicité. Ainsi donc, ce qui avait été organe de mort, s’est montré tout à la fois organe de vie.

Sermon de saint Ephrem, diacre
Op. omnia 3, 607 ; ed. Assemani, Romæ 1743

Saint Éphrem le Syrien, né vers 306 à Nisibe et mort en 373 à Édesse, était un diacre syrien et un théologien du 4e siècle dans la région de l’Assyrie. Il est vénéré comme saint tant par les catholiques que par les orthodoxes et il est reconnu depuis 1920 en tant que Docteur de l’Église par les catholiques. Il est un auteur de plusieurs hymnes et poèmes.

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Frère Hervé

Je suis un religieux ermite, consacré dans cette forme de vie par mon évêque. Je réside en France et suis passionné par la recherche de la Vérité dans l’Écriture sainte, dans la philosophie et la théologie.