L’Église, langue unique de la foi des cœurs

Bréviaire

Seigneur, précipite-les et divise leurs langues. C’est l’expression d’un désir, non d’un mouvement de colère, car le psalmiste avait vu ceux qui le persécutaient et l’accusaient. À ceux qui se sont élevés pour le mal, il est utile d’être précipités ; pour ceux qui conspirent le mal, il convient que leurs langues soient divisées ; qu’ils s’accordent pour le bien et qu’ils parlent tous le même langage. Tous mes ennemis, dit-il ailleurs, murmuraient ensemble contre moi. Qu’ils perdent cet accord pour le mal, que leurs langues soient divisées, qu’ils ne s’entendent plus.

Seigneur, précipite-les et divise leurs langues. Précipite-les. Pourquoi ? Parce qu’ils se sont élevés. Divise. Pourquoi ? Parce qu’ils ont conspiré le mal. Souviens-toi de cette tour bâtie par les orgueilleux après le déluge. Qu’avaient-ils dit ? « Pour ne pas périr dans un nouveau déluge, construisons une tour élevée. » Ils se croyaient à l’abri par leur orgueil ; ils construisirent une tour élevée, et le Seigneur divisa leurs langues. Alors ils commencèrent à ne plus s’entendre, et se forma la multitude des langues. Il n’y avait qu’une seule langue jusque là ; elle était utile aux hommes qui s’entendaient dans le bien, elle était utile aux humbles ; mais lorsque leur accord se changea en conspiration d’orgueil, Dieu les épargna en divisant leurs langues pour qu’ils ne puissent plus se comprendre et former une pernicieuse unité.

L’orgueil des hommes a divisé les langues, l’humilité des apôtres les a réunies ; l’esprit de superbe les a dispersées, l’Esprit Saint les a rassemblées. Lorsque l’Esprit Saint, en effet, descendit sur les disciples, ils parlèrent toutes les langues et tous les comprirent ; les langues dispersées furent réunies. Si donc les hommes agissent encore par méchanceté et sont encore païens, il est bon pour eux que leurs langues soient divisées. S’ils ne veulent qu’une langue unique, qu’ils viennent dans l’Église : là, dans la diversité des langues humaines, unique est le langage de la foi des cœurs.

Commentaire de saint Augustin sur le psaume 54
Enar. in ps. 54, 11: CCL 39, 664-665

Saint Augustin, né le 13 novembre 354 à Thagaste (l’actuelle Souk Ahras, Algérie) et mort le 28 août 430 à Hippone (l’actuelle Annaba, Algérie), est un philosophe et théologien chrétien romain. Avec Ambroise de Milan, Jérôme de Stridon et Grégoire le Grand, il est l’un des quatre Pères de l’Église occidentale et l’un des trente-six docteurs de l’Église.

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Frère Hervé

Je suis un religieux ermite, consacré dans cette forme de vie par mon évêque. Je réside en France et suis passionné par la recherche de la Vérité dans l’Écriture sainte, dans la philosophie et la théologie.

Cette publication a un commentaire

  1. FIBI Noël

    Que Dieu bénisse d’avantage ceux qui cherchent la vérité en Christ JÉSUS. Que soient unis en lui, Jésus-Christ, les peuples pour et que le monde parle la même langue dans la foi à la gloire de son nom. Amen!

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